La fabrication de combustibles nucléaires dédiés aux réacteurs de recherche nécessite un savoir-faire particulier, que le CERCA maîtrise depuis plus de 60 ans. Alors que le secteur du nucléaire est en plein renouveau, l’atelier de fabrication de cette filiale de Framatome vient de faire peau neuve pour répondre aux nouveaux enjeux.
Le CERCA, acronyme de Compagnie pour l’étude et la réalisation de combustibles atomiques, ne vous dit peut-être pas grand-chose. Et pourtant, cette marque, dont les origines remontent à 1959, a un rôle important dans le secteur nucléaire mondial. Elle a, en effet, pour vocation de créer du combustible nucléaire dédié aux réacteurs de recherche ainsi qu’à l’imagerie médicale. Désormais filiale à 100 % de Framatome, elle vient de subir un remplacement complet de la « zone uranium » de l’atelier de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Ces travaux de modernisation ont permis la mise en place d’équipements neufs, répondant aux standards actuels en matière de sûreté et de sécurité nucléaire. Cette vaste mise à jour de l’atelier de production devrait permettre une meilleure fiabilité opérationnelle, et faciliter le travail des opérateurs grâce à une ergonomie retravaillée.
À lire aussiÉnergie nucléaire : pourquoi allons-nous devoir enrichir davantage l’uranium ?Ces travaux vont permettre au CERCA de consolider sa place sur l’échiquier nucléaire mondial. Voilà maintenant 65 ans que l’atelier approvisionne les réacteurs de recherche du monde entier en combustible spécifique. Selon Framatome, le CERCA approvisionne toute l’Europe, mais aussi le Japon, le Canada ou encore les États-Unis. Le site, qui a plus de 20 000 éléments combustibles à son actif, brille par sa polyvalence, puisqu’il a la capacité de réaliser près de 70 types d’éléments combustibles différents.
Son rôle ne s’arrête d’ailleurs pas aux combustibles des réacteurs de recherche, puisque les installations permettent la production de cibles médicales. Celles-ci permettent la production d’isotopes médicaux à des fins d’imagerie. De ce fait, 75 % des scintigraphies à base de technétium 99m sont issues de cibles fabriquées par le CERCA.
La modernisation de cet atelier est loin d’être un cas isolé. En France, c’est toute la filière du nucléaire qui se réorganise pour répondre aux nouvelles attentes issues du programme de relance du nucléaire. En plus de l’atelier du CERCA, Framatome s’apprête non seulement à recruter plusieurs centaines de nouveaux salariés, mais prévoit également d’étendre plusieurs de ses bâtiments, comme le site de Maubeuge, un atelier de maintenance nucléaire situé dans le nord. De son côté, Orano a investi près de 1,7 milliard d’euros pour étendre les capacités de son usine d’enrichissement Georges Besse II, et pour son usine de recyclage de combustible nucléaire Melox.
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