Le développement massif des énergies renouvelables nécessite une anticipation encore plus grande de l’équilibre offre/demande pour éviter les perturbations du réseau. Si le sujet est brûlant en France, il est vital chez nos voisins belges.
Gare aux journées ensoleillées, en Belgique. Le gestionnaire de réseau Elia appelle à surveiller de près les risques de surproduction solaire dès le printemps. Et pour cause : en matière de photovoltaïque, le pays est sérieusement équipé avec 11 GWc d’installation sur les 28 GW de capacité de production du pays. En comparaison, la France affiche environ 20 GWc d’installations photovoltaïques pour une capacité totale de production dépassant les 150 GW.
Dans ce contexte, le plat pays est particulièrement sensible aux pics de production, et la moindre variation de la météo peut avoir des conséquences importantes sur l’équilibre offre/demande. Une mauvaise gestion de ces pics de production peut entraîner des prix négatifs, en particulier pendant les week-ends et les jours fériés en été. Jusqu’à l’année dernière, cette vigilance était de mise durant tout l’été. Mais désormais, du fait des 4 GWc supplémentaires installés depuis 2023, cette vigilance doit être encore plus précoce, car les pics de puissance, en fonction de la configuration et de l’orientation des parcs photovoltaïques, peuvent atteindre 9 GW.
Pour faire face à ces cas de figure, Elia dispose de plusieurs mécanismes de marché qui lui permettent d’intervenir, notamment au niveau des parcs éoliens offshore. Lors de situations exceptionnelles, le gestionnaire de réseau peut même délester de grands parcs photovoltaïques ou éoliens offshore.
Néanmoins, le rôle désormais massif des énergies non pilotables dans le réseau électrique belge commande une évolution des habitudes de consommation. Elia plaide ainsi pour une adaptation de la consommation lorsqu’une grande quantité d’énergie est disponible. Les contrats dynamiques permettent ainsi de récompenser les consommateurs qui adaptent leur consommation à la disponibilité d’énergie sur le marché. Certains fournisseurs permettent par exemple de charger une voiture électrique à moindre coût lorsque les énergies renouvelables sont abondantes. Enfin, Elia réfléchit à mettre en place un modèle de marché plus efficace, qui facilite une meilleure intégration des mécanismes de flexibilité. Au Danemark, par exemple, on travaille sur un système autorisant chaque appareil équipé d’un compteur électrique à avoir son propre fournisseur d’électricité.
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