AccueilNucléaireLa programmation pluriannuelle de l'électricité sévèrement critiquée par l’Académie des Sciences

La programmation pluriannuelle de l'électricité sévèrement critiquée par l’Académie des Sciences

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Par Kevin CHAMPEAUPublié le 22 avril 2025
Une ligne électrique de 225 kV à Vénissieux / Image : Révolution Énergétique.

Décidément, la future programmation pluriannuelle de l’énergie, qui devrait passer par l’Assemblée Nationale d’ici quelques jours, n’a pas beaucoup de défenseurs. Cette fois, c’est l’Académie des Sciences qui souligne des incohérences dans le document. 

La future Programmation Pluriannuelle de l’Énergie continue de susciter les critiques. À quelques semaines d’un débat parlementaire sur la question, qui aura lieu le 28 avril prochain, c’est au tour de l’Académie des Sciences de donner son avis sur l’avenir de la production énergétique française. Ce n’est pas la première fois que l’organisation trois fois centenaire pointe du doigt les incohérences du document. Fin 2024, l’Académie des Sciences avait déjà publié un avis, qui n’avait pas été considéré.

Parmi les contradictions relevées, on peut citer la prévision de consommation d’énergie finale pour 2035. Annoncée à 1 100 TWh à la page 11 du document, elle passe à 1 302 TWh quelques paragraphes plus loin. De la même manière, les prévisions de consommation d’électricité oscillent à plusieurs reprises entre 429 TWh et 600 TWh. Cet écart est équivalent à la production annuelle de huit centrales comme celle du Bugey !

L’Académie des Sciences, acteur incontournable de la vie scientifique en France

Fondée en 1666 par Colbert, l’Académie des Sciences a pour vocation de promouvoir les sciences, mais également de conseiller les pouvoirs publics sur les questions scientifiques. Ses quelque 300 membres comptent parmi les plus grands scientifiques au monde, dont plusieurs prix Nobel et médailles Fields.

Adapter le déploiement des énergies renouvelables à l’électrification des usages

L’Académie des Sciences a également évoqué le problème du déploiement massif d’énergies renouvelables, dont la production pourrait passer de 73 TWh en 2023 à plus de 250 TWh en 2035. De fait, la production électrique française deviendrait largement excédentaire, à moins d’une électrification massive des usages en moins de 10 ans. Cette électrification, jugée comme acquise dans la PPE3, semble décorrélée de la réalité qui montre plutôt une tendance baissière de la consommation électrique française. En parallèle, l’objectif de 40 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique pourrait entraîner un manque de flexibilité, et une volatilité accrue des prix.

Dans ce contexte, l’Académie des Sciences plaide plutôt pour maintenir un socle de production électrique grâce au parc nucléaire et un déploiement des énergies renouvelables dicté par les besoins réels.

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