Le sodium-ion est une technologie qui fait de plus en plus parler d’elle, et pour une raison de taille : leur fabrication ne requiert pas de lithium ni de cobalt. De quoi réduire les risques d’une dépendance excessive aux importations de ces minéraux critiques. Reste encore à produire les batteries sodium-ion à une échelle industrielle. C’est aujourd’hui dans les tuyaux pour Tiamat.
Tiamat grandit à toute vitesse. Et comme souvent pour ce type de projet, tout se base sur des recherches longues et patientes. Ce sont ainsi plus de dix ans de recherches qui auront été nécessaires au CRNS pour mettre au point sa technologie de batterie sodium-ion. L’innovation sera brevetée, et la licence d’utilisation exclusive et mondiale sera ensuite attribuée à Tiamat, société nouvelle fondée à Amiens en 2017, comme spin-off (essaimage) du CNRS.
Puis Tiamat lance, en 2023, le premier produit grand public à batterie sodium-ion : une visseuse commercialisée par Leroy-Merlin. S’ensuit une entrée au capital d’investisseurs prestigieux (dont notamment Stellantis Ventures, Arkema et MBDA) et le soutien du programme France 2030. Ne manquait plus que l’usine de fabrication à échelle industrielle.
C’est aujourd’hui chose faite : le projet est dorénavant bien lancé, et le débat public débutera le 28 avril de cette année. L’usine sera implantée sur la commune de Boves, à 10 km d’Amiens. L’usine pourra produire 4,7 GWh de batteries par an, à l’horizon 2031. Le premier coup de pioche est prévu pour fin 2025, et le démarrage de la production courant 2027. Il s’agit d’un investissement de plus de 500 M€, le site couvrira 30 ha, et créera 2000 emplois directs. Si l’on est un peu en dessous du seuil communément admis pour qualifier l’installation de gigafactory (au moins 10 GWh/an d’après l’AIE – Agence internationale de l’énergie), le projet reste tout de même de taille respectable.
Ce projet permet en outre d’illustrer de manière concrète l’intérêt du sodium-ion en termes de minéraux. En effet, en substituant ce type de batteries à des batteries lithium-ion, cela réduit la dépendance de la filière à minéraux critiques, notamment le lithium et le cobalt. D’après le fabricant, l’usine d’Amiens permettra ainsi d’éviter l’extraction ou l’importation, par an, de 900 tonnes de lithium, 1 050 t de cobalt, 3 150 t de nickel et 125 t de plomb.
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