Les États-Unis viennent de mettre en service son second réacteur nucléaire depuis le début du XXIe siècle. Le démarrage du réacteur n°3 de la centrale de Vogtle (Géorgie), qui sera suivi par celui du réacteur n°4 au début de 2024, marque toutefois la fin d’une ère. Désormais, tous les projets nucléaires américains devraient prendre la forme de SMR (Small Modular Reactor).
Ce lundi 31 juillet, le fournisseur d’électricité américain Georgia Power vient d’annoncer la mise en service du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Voglte, en Géorgie. Contrairement à ce qui est indiqué par des nombreux médias, il ne s’agit pas du premier réacteur nucléaire à être inauguré depuis 30 ans aux États-Unis. En effet, en 2016, le pays branchait le réacteur n° 2 de la centrale de Watts Bar (Tennessee), ajoutant 1 165 MWe au réseau.
La mise en service de Vogtle 3 devrait être suivie par le démarrage du réacteur n°4 au premier trimestre 2024, faisant de Vogtle la plus puissante centrale nucléaire du pays avec près de 4 600 MWe installés. Ces deux nouvelles unités, appelées AP-1000 et dont la construction a débuté en 2013, sont des réacteurs à eau pressurisée de 3ᵉ génération, conçus par Westinghouse. Deux autres réacteurs du même type devaient initialement voir le jour à la centrale de Virgil Summer, en Caroline du Sud. Le projet a finalement été abandonné en 2017.
À lire aussi Pourquoi cette éolienne made in France est interdite aux États-Unis ?Premier projet à avoir été approuvé après 1979 et l’incident de Three Mile Island, en Pennsylvanie (le plus grave incident nucléaire de l’histoire du pays), la construction des deux nouveaux réacteurs de Vogtle n’aura pas été un long fleuve tranquille. Le projet a multiplié les retards et dépassements de budget, puisque la mise en service de ce premier réacteur aurait dû avoir lieu en 2016. Côté financier, le coût total avait été estimé à 14 milliards de dollars pour la construction des deux réacteurs. Mais selon la Municipal Electric Authority of Georgia, l’investissement dépasserait désormais les 30 milliards de dollars.
Cap sur les mini réacteurs nucléaires SMR
Les unités 3 et 4 de la centrale de Voglte devraient être les derniers réacteurs nucléaires conventionnels mis en service aux États-Unis. Le pays ne compte pas abandonner le nucléaire, mais préfère se tourner vers les SMR (Small Modular Reactor). Plusieurs projets de ce type sont en cours de développement et promettent d’être moins chers, plus faciles à construire et plus sûrs. Preuve de ce changement de direction, le pays compte désormais une vingtaine de projets de SMR en cours de développement.
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A propos des SMR, le projet Nuward montre que l’électricité produite ne sera pas forcément moins chère que celle des centrales traditionnelles.
Le progrès décisif viendra avec le déploiement des AMR de 4e génération à neutrons rapides.