Virgin Galactic, Blue Origin, SpaceX : l’envolée du tourisme spatial a marqué par trois fois l’actualité de ces dernières semaines. Lorsque le 20 juillet, Jeff Bezos, l’homme le plus riche de la planète, s’est élevé dans l’espace avec ses 3 invités, ils ont émis chacun, en 10 minutes, 75 tonnes de CO2. Le milliard d’humains les plus pauvres n’en émettent pas autant pendant toute leur vie. N’est-ce pas scandaleux ?
SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, a envoyé ce 16 septembre 2021 quatre touristes dans l’espace pour une petite « balade » de trois jours, à une altitude supérieure à celle de la Station Spatiale Internationale (ISS). Si les escapades scandaleuses de ces hyper riches ont marqué par trois fois l’actualité de ces dernières semaines, le phénomène n’est pas nouveau.
A la suite de Denis Tito, un businessman américain qui a été le 28 avril 2001 le premier touriste de l’espace, huit billets pour embarquer à bord du vaisseau russe Soyouz ont été vendus entre 2001 et 2009. Une « excursion » qui a coûté à ces voyageurs d’un nouveau genre, entre 20 et 35 millions de dollars par personne. Cela représente le budget quotidien d’une quinzaine de millions d’humains vivant au seuil de pauvreté.
Mais le plus grave dans cette histoire c’est que le nouveau tourisme de luxe risque de prendre dangereusement de l’ampleur dans l’avenir. SpaceX, Blue Origin (la société du patron d’Amazon), et Virgin Galactic, celle de Richard Branson, le premier milliardaire à avoir, le 11 juillet 2021, voyagé dans l’espace à bord d’un engin conçu par sa propre compagnie, ont lancé un nouveau marché. Mais ces trois-là ont donné des idées à une multitude de plus petites entreprises qui rêvent de s’y engouffrer et d’envoyer à leur tour des richards dans le cosmos, sur la Lune ou sur Mars, d’y établir des hôtels, voire de véritables colonies.
Selon une info parue dans Libération, plus de 50.000 personnes dans le monde seraient déjà prêtes à dépenser 200.000 à 300.000 dollars pour un tour dans l’espace. C’est le prix annoncé par Blue Origine pour les voyages dans sa navette que la société de Jeff Bezos compte mettre en vente prochainement.
En septembre 2018, le milliardaire japonais Yusaku Maezawa a acheté à Elon Musk une place à bord de Starship, le vaisseau mis au point par SpaceX pour voyager vers la Lune, à partir de 2023.
Une tendance qui ne fera que croître puisque UBS, une société suisse spécialisée dans les services financiers estime le marché potentiel du tourisme spatial à 3 milliards de dollars. La principale raison d’un tel engouement ? Une baisse drastique des coûts de production et d’exploitation. Les fusées modernes sont aujourd’hui moins coûteuses et bien plus fiables grâce à l’innovation technologique.
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Or pour vaincre l’attraction terrestre et s’élever au-delà de l’atmosphère, ces fusées touristiques doivent dépenser de l’énergie, énormément d’énergie, fossile de surcroît. Et par conséquent, émettre des quantités astronomiques de gaz à effet de serre. Dans un article publié par The Conversation, trois physiciens ont évalué le coût environnemental de ces caprices pour ultra-riches.
Toutes les missions ne dépensent pas autant d’énergie, précisent les chercheurs. Plus l’altitude atteinte est élevée, plus la facture est « salée ».
Les plus « sobres » sont les vols paraboliques à bord d’un avion. Déjà très pratiqués puisqu’ils ne coûtent « que » 6.000 €, ils consistent à effectuer une série de paraboles qui permettent, pendant une vingtaine de secondes, de créer dans la carlingue de l’appareil une situation proche de l’apesanteur. Pour cette petite lubie, chaque passager émet autant de carbone qu’un trajet Paris-Varsovie.
Pendant un vol suborbital comme ceux que proposent Virgin Galactic et Blue Origin, les « dépenses » énergétiques explosent tout comme le prix à payer. Ces touristes-là émettent pour s’extraire de l’attraction terrestre pendant leur courte escapade, environ 4,5 tonnes de CO2, soit près de la moitié des émissions annuelles d’un Français. Mais si l’on ajoute le coût climatique de toutes les activités annexes nécessaires à la réalisation de l’envol, il s’agit au total de 11,5 tonnes de gaz carbonique. Pour rappel, les Français ne devraient pas produire d’ici 2050, plus de 2 tonnes de CO2 par an pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris.
Quant aux vols orbitaux ou vers l’ISS, les chercheurs ont calculé que le voyage d’une fusée Falcon 9, celle dans laquelle ont embarqué les quatre touristes de SpaceX, engendre plus de 1.150 tonnes de CO2, soit « 638 ans d’émissions d’une voiture moyenne parcourant 15 000 km par an ». Chaque passager d’un tel vol produit donc 26 fois plus de gaz à effet de serre qu’un Français moyen au cours d’une année.
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Mais à ces émissions et dépenses d’énergie directes générées pendant le voyage il faut encore ajouter celles qui sont provoquées par la fabrication et la construction des engins, matériaux, infrastructures et bases de lancement nécessaires à la réalisation des missions. Spaceport America, la base de Virgin Galactic, au Nouveau-Mexique, couvre 73 km2, soit plus de deux fois la superficie de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Lucas Chancel, le codirecteur du laboratoire sur les inégalités mondiales à l’École d’économie de Paris, a estimé l’empreinte carbone totale des voyages spatiaux proposés par Blue Origin. « En 10 minutes, Bezos et ses trois clients vont émettre chacun 75 tonnes de CO2. 10 minutes. Sur terre il y a un milliard de personnes qui n’atteignent pas ces niveaux d’émissions sur une vie entière » dénonce-t-il dans un tweet.
Révoltant, obscène, scandaleux … il n’y a pas assez de mots pour qualifier cette nouvelle mode.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
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75.000.000/(60×1.000.000.000)=0.001g de CO2 par an par individu pauvre. Genre même pas un trajet en bus, même pas un 4×4 pour un peu de matos, pas de pompe, même pas un T-shirt N’importe quoi. On peut trouver 1 à 2$/j pour le milliard d’individus les plus pauvres (ça peut être une moyenne des ressources gagnée au sein d’une communauté, par exemple un 4×4 apporte du matos de temps en temps), et en gros, puisque les énergies fossiles sont l’essentiel à 80% des énergies consommées, ça revient à dépenser son argent dans des puits fossiles, soit quelques litres d’essence par jour. Donc… Lire plus »
A priori oui, mais en réalité les choses sont beaucoup plus complexes. Il est nécessaire de tenir compte d’éléments qui non plus rien à voir avec un bilan carbone mais plutôt avec des éléments de devenir à long terme et même avec des éléments de philosophie. A court terme le bilan carbone d’un lancement de fusé par personne apparait comme gigantesque car on considère que c’est cette seule personne qui réalise ce « voyage ». En réalité cette personne constitue un maillon d’incrémentation pour toute l’humanité de l’accès à l’espace. Ce vol constitue un élément de ce qui permet in-fine… Lire plus »
Voilà une déclaration intelligente et argumentée, que ne veulent pas voir les verts sectaires, qui n’appliquent pas déjà pour eux-mêmes les ukases qu’ils tentent d’infliger aux autres
ans remettre en cause le fonds, le titre est putaclic à deux titre : – il parle d’énergie alors que l’article ne parle que d’émissions de CO2 – il parle des 1 milliards d’humains les plus pauvre (qui pour une bonne part n’ont pas d’accès à l’énergie du tout) Si on fait le calcul avec des valeurs moyennes, on s’aperçoit qu’un vol de la New Shepard est environ l’équivalent de la consommation totale annuelle d’énergie de 42 habitants en moyenne dans le monde et de 19 Français en moyenne. Ce qui est déjà considérable et justifie en partie le prix… Lire plus »
C’est faux! New Shepard carbure à l’hydrogène. Elle émet de la vapeur d’eau.
Quelle est votre source pour dire que les 1 milliards d’humains les plus pauvre émettent 75T en un an ?
Les pénaliteés pour émission de CO2 devraient être multipliées par un multiple dissuasif et comme malgré tout il y aura des voyages, les montants obtenus utilisés pour des œuvres sociales, aides aux pays en voie de développement, installations d’énergie propre…..
bonjour,
Je rappel que les fusées ne pas propulser avec de l’Energie fossile.
il s’agit d’un mélange d’hydrogène et d’oxygène.
L’espace est l’avenir de l’humanité il apporte tant à notre quotidien (les couches, GPS, couverture de survie, aliment lyophiliser, photo numérique, lit memoire de forme et plein d’autre innovation méconnue dans notre quotidien)
Le budget du spatial 47 milliards versus le budget de la guerre 2000 milliards ( ca c’est scandaleux)
Il faut donc financer le manque a gagner avec du tourisme.
combien les missiles et autres armes pollue.
Polluer à ce point juste pour se rendre compte que finalement on n’a qu’une planète, qu’elle est fragile, et qu’il faudrait moins polluer, c’est légèrement contradictoire, et scandaleux.
Mais le titre racoleur et faux de l’article, digne de Voici, l’est aussi. Comme quoi…
Ca ne me choque pas, le nucléaire peut fournir toute l’énergie nécessaire au tourisme spatial. Ce qui me scandalise, c’est de raser un bois pour y mettre des panneaux solaires intermittents.
Bah je trouve que l’immobilisme est la solution la plus écologique mais aussi la plus nulle …. La mobilité spaciale et le tourisme sont sûrement pleines de.defauts de jeunesse …mais l’écologie immobile est pire ! Elle engouffre les espoirs de progrès et d’évolution la plupart du temps …l’écologie ne veut rien dire, la planète et la vie est passée par de centaines de situations écologique très différentes d’aujourd’hui…. Les ecolos n’ont pas de solutions ou alors des solutions à la petite semaine sans aventure sans révolution.
Ce n’est que mon avis ….
Oups désolé Karim …je ne répondais pas à ton commentaire 🤣
Ces fusées ne décollent pas grâce à la fission nucléaire.
Autrement dit les centrales nucléaire n’ont rien à voir.
De plus si vraiment on vuet continuer dans le sujet du toursime spatial alors le photovoltaïque est plus utile que la fission pour produire de l’énergie.
L’un va avoir besoin d’eau qu’on aura du mal à trouver dans le vide spatial quand l’autre aura besoin de photons.
Le nucléaire peut fournir l’énorme quantité d’électricité pour produire l’hydrogène et l’oxygène qui sont brûlés dans les fusées. (Et le tout sans CO2)
Ah mais c’est seulement pour produire de l’énergie électrique, fusée ou four micro-onde c’est la même chose.
Pour le decollage le nucléaire n’aura pas d’utilité.
Dans votre article, on lit (à la fin) ce qui semble être la donnée de départ de votre propos: « En 10 minutes, Bezos et ses trois clients vont émettre chacun 75 tonnes de CO2. 10 minutes. Sur terre il y a un milliard de personnes qui n’atteignent pas ces niveaux d’émissions sur une vie entière. » Et le titre de l’article est: « Ces hypers riches consomment en 10 minutes autant d’énergie qu’un milliard d’humains en une vie » Il y a juste un facteur un milliard entre ces deux affirmations!!! De l’art de transformer un tweet en un titre ravageur avec des… Lire plus »
Oui, ce site gagnerait en crédibilité en n’utilisant pas ce genre de méthode.
Je ne comprends pas vos chiffres, où vous parlez d’un milliard d’humains pauvres pour produire 300 tonnes de co2
Rien que par la respiration, un humain produit plus de 300 kg de co2 par an
Pour en produire 300 tonnes, il faut juste 1000 humains
Si l’on compte le bois pour cuire son alimentation, c’est au plus 100 humains pour consommer 300 tonnes de co2
Rectification à la fin il faut lire pour produire au lieu de consommer
C’est votre calcul qui est saugrenu. Il est indéniable que ces vols spatiaux dépensent des quantités considérables d’énergie. Tout cela pour de l’esbroufe touristique et médiatique, et à une époque où l’on réalise que nos ressources sont limitées, qu’il nous faut dépenser moins d’énergie et émettre moins de CO2.
Je trouve aussi cette dépense honteuse. Ceci dit le calcul n’est pas saugrenu.
Le problème vient du tweet et du titre de l’article. Le tweet indique qu’individuelement, le milliard de personnes sur terre qui rejettent le moins de CO2, rejettent au cours de leu vie moins que les 10 minutes de ces touristes polueurs. Le titre, lui, indique que l’ensemble de ce milliard personnes rejetterait au cours de leur vie autant que ces 10 minutes.
Sont déjà dénoncés les gâchis de ressources consacrées aux énormes paquebots de croisière – ces immeubles sur l’eau pouvant transporter des milliers de personnes –, ce tourisme spatial que vous fustigez avec raison est encore pire. Pour ne pas réaliser l’ineptie de ces vols en considération des folles dépenses énergétiques qu’ils occasionnent, ces riches sont… pauvres d’esprit. Mieux vaut être moins riche et plus lucide, plus responsable, plus conscient de la nécessité de préserver notre environnement. Les États, le GIEC devraient de toute évidence condamner ces vols touristiques ; sinon ils ne sont pas crédibles dans leurs affirmations de vouloir lutter… Lire plus »
Consternant, seulement consternant !