Le parc éolien en mer de Saint-Nazaire / Image : EDF Renouvelables - C. Beyssier.
Un peu plus d’un an après sa mise en service, le parc éolien offshore de Saint-Nazaire contribue-t-il réellement à réduire les émissions de CO2 du mix électrique français ? Sans surprise, la réponse est oui, mais le parc souffre tout de même de la comparaison avec d’autres moyens de production d’électricité bas-carbone.
Un an et demi après la mise en service du parc éolien de Saint-Nazaire, premier parc éolien en mer français, l’heure est au bilan. EDF Renouvelables, exploitant du parc, peut se rassurer : ces premiers chiffres sont plutôt prometteurs. Si la production initialement visée de 1,75 TWh par an n’a pas été atteinte, la première année de service aura tout de même permis de produire 1,5 TWh, et ce, malgré un arrêt complet de 3 semaines en décembre dernier. Dès 2024, EDF Renouvelables prévoit une augmentation de la production entre 1,6 TWh et 1,7 TWh, pour un facteur de charge approchant l’objectif initial de 40 %.
Du côté de l’impact carbone, une étude sur l’ensemble de son cycle de vie est venue confirmer, à 1 gramme près, le premier bilan projeté dès 2014. À l’époque, comme on pouvait le lire dans le dossier du maître d’ouvrage préalable aux premiers débats publics, le facteur d’émission du parc avait été estimé à 17,3 g CO2e/kWh pour une durée de vie de 24 ans. La note de synthèse récemment publiée par le bureau de conseil OUVERT, indique un bilan carbone de 794 628 tonnes de CO2 équivalent sur l’ensemble du cycle de vie du parc. Ramené à la production totale estimée du parc éolien, cela équivaut à un facteur d’émission de 18,3 g CO2e/kWh.
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Avec ce facteur d’émission de 18,3 g CO2e/kWh, le parc de Saint-Nazaire devrait tout de même se positionner comme le parc éolien posé le plus émissif de France, devant celui de Saint-Brieuc (15,8 g CO2e/kWh) ou celui de Fécamp (13,3 g CO2e/kWh). Ces chiffres s’expliquent en partie par le caractère novateur du parc, première ferme éolienne offshore de France. Sans surprise, c’est la fabrication des matériaux qui représente la plus grande part des émissions de CO2. Celle-ci compte pour 61 % des émissions totales tandis que le transport des composants et leur installation sur le parc représentent 14 % des émissions. L’acier, qui représente 62 % du poids total des matériaux du parc, est responsable de la moitié des émissions totales de CO2.
Malgré un facteur d’émission moyen plus élevé que des éoliennes terrestres (14 g CO2e/kWh), les éoliennes offshore posées sont nettement moins émissives que les éoliennes flottantes. Premier parc flottant français, le projet Provence Grand Large affiche un facteur d’émission franchement supérieur aux autres projets en cours avec plus de 50 g CO2e/kWh contre 47 gCO2e/kWh pour EolMed et même 24,1 gCO2e/kWh pour EFGL.
Des émissions encore loin du nucléaire
Selon le gouvernement, le facteur d’émission du mix électrique français se situe, en 2018, à 57 gCO2e/kWh. Dans ce contexte, l’éolien offshore constitue une réelle solution pour réduire les émissions de CO2 associées à la production d’électricité en France. C’est encore plus frappant lorsque l’on compare ce chiffre au facteur d’émission du mix énergétique français qui s’élève à 72 g CO2e/kWh. Néanmoins, il est important de souligner que, quand on le compare exclusivement à des moyens de production d’énergie bas-carbone, le parc de Saint-Nazaire ne fait pas office de référence. Selon la base empreinte de l’Ademe, il est certes moins émetteur que le photovoltaïque (25,2 g CO2e/kWh), mais plus que l’éolien terrestre ou l’hydroélectricité, qui n’émet que 6 g CO2e/kWh.
Surtout, il fait pâle figure face au parc nucléaire français qui émet seulement 3,7 g CO2e/kWh, selon une étude réalisée par EDF, et approuvée par l’ADEME. Si ce chiffre de 3,7 g CO2e/kWh ne prend pas en compte le démantèlement des centrales nucléaires, le bilan carbone de l’éolien ne prend, lui, pas en compte les besoins en stockage plus importants que pour l’industrie nucléaire.
Commentaires
"Surtout, il fait pâle figure face au parc nucléaire français qui émet seulement 3,7 g CO2e/kWh, selon une étude réalisée par EDF, et approuvée par l’ADEME. Si ce chiffre de 3,7 g CO2e/kWh ne prend pas en compte le démantèlement des centrales nucléaires, le bilan carbone de l’éolien ne prend, lui, pas en compte les besoins en stockage plus importants que pour l’industrie nucléaire."
Franchement avec ces études sur le co2 on se moquent du monde !
Et la chaleur dégagée par les centrales nucléaires et thermiques.... elle compte pour rien dans le réchauffement global ? Faut-il rappeler que la vapeur d'eau est le premier gaz à effet de serre et que les calories qu'on rajoute dans l'eau de refroidissement des centrales, c'est encore des calories qui participent à l'évaporation des fleuves et des mers !
Faut-il rappeler qu'à chaque degré supplémentaire, l'air peut contenir jusqu'à 7 % de vapeur d'eau en plus ! Ce qui est énorme quand on pense que l'air se refroidit de 6,5 ° par mille mètres d'altitude. Si donc on a de l'air chaud et humide à 25°C au niveau de la mer, il faut qu'il monte à 3846 mètres d'altitude pour se refroidir totalement .Hors c'est à cette hauteur qu'on trouve la neige et les glaciers, qui normalement participent à l'équilibre thermique de la planète ! Si donc on fait fondre ces immenses masses de froid, comment s'étonner ensuite des conséquences sur les climats (fonte du permafrost, sècheresses et tempêtes à répétition, attaques du trait de côte, inondations catastrophiques, incendie de forêt, baisse de l'activité végétale des forêts, augmentation des besoins d'arrosage, puisage intensif dans les nappes pour les besoins de l'agriculture, augmentation du prix de l'eau et des assurances, sans compter ce que sont ces impacts sur la biodiversité, etc ?
au lieu de se regarder le nombril, regardez le monde.
Par exemple, bresil , production totale d elelectricite; 635 TWh (France; 510 TWh) , dont 93% est produite par des ENR, le nucleaire etant anecdotique.Pas de problemes, le pays fonctionne....
Ben oui, il suffit juste d'importer en France le fleuve amazone.
Quels idiots ces ingénieurs , des années d'études dans les meilleurs écoles alors que la solution et dans la rubrique commentaire de RE.
Et la pollution visuelle on en parle ?
Parce que ce parc éolien défigure gravement le littoral !!!
C'est juste une horreur, il gâche l'horizon.
Cela fait plaisir de voir que des personnes sont capable de faire un bilan carbone complet et juste sur un projet de cette ampleur (ce n'est pas le cas pour la centrale solaire qui se fait à coté de chez moi par exemple).
Toutefois, ce qui ressort de ce bilan carbone est aussi la dépendance aux énergies fossiles.
En effet les émissions sont dues principalement aux transports et à la fabrication de l'acier.
Si ces 2 postes sont électrifiés (avec de l'hydrogène), alors l'EROI passe de 20 (qui est plutôt pas mal) à 5 (qui n'est vraiment pas terrible).[calculs basés sur les données du bilan carbone et sur des conversions optimistes]
Il faut faire ce genre de parc si cela évite l'utilisation de fossile pour la production électrique, mais je doute qu'il soit possible à la fois de décarboner l'industrie et développer les EnR.
"besoins en stockage plus importants"
Quel euphémisme! Selon l'ademe pour construire un parc 100% enr nous aurons besoin de 17GW de stockage intersaison. D'après mon calcul cela correspond à 27000 GWh. Notez que la technologie de stockage intersaison n'existe même pas...
"Notez que la technologie de stockage intersaison n’existe même pas…"
N'importe quoi ! Je propose une solution innovante à base d'air comprimé qui pourrait résoudre le problème du stockage depuis plus de 15 ans !
Mais j'attends toujours qu'un industriel veuille bien s'y intéresser ?
Par contre j'ai des propositions étrangères ! Malheureusement j'ai une préférence qui m'incite à préférer la France et les Français ! Même si nos instances dirigeantes sont souvent gouvernées par des imbéciles prétentieux qui ne voient de possibles que dans le nucléaire. Alors que le monde du choc pétrolier de 1973 à changé !
"Je propose une solution innovante à base d’air comprimé qui pourrait résoudre le problème du stockage depuis plus de 15 ans !"
j'ai du me retenir d'exploser de rire quand j'ai lu ça....
Et notez aussi que 100% nucléaire demanderait aussi pour suivre la conso :
-Soit du gros stockage quand le max de prod du nucléaire ne suffirait pas
- soit d augmenter sensiblement le parc nucléaire pour qu il puisse couvrir la conso de pic à 100% et à tous les coups , et avec une marge suffisante pour couvrir les aléas techniques comme des arrêts pour maintenance curative comme le CSC.
Ça m a l'air un peu con vu qu on a d autres possibilités aujourd'hui.
Comme de toute façon, il va falloir plusieurs décennies avant de voir de nouveaux réacteurs rentrer en production, on a tout le temps d apprécier la vitesse de déploiement et les capacités de production des enri.
Ça tombe bien, personne ne propose 100% nucléaire.
Il existe pleins de scénario intermédiaires, par exemple:
- Du nucléaire pour une base fixe (mais qui évolue entre été et hivers)
- Un peu de renouvelable (car c'est rapide à installer)
- Et d'autres solutions pilotables pour s'adapter à la consommation à tout moment.
C'est peut-être pas le plus sexy mais au moins ça a le mérite de fonctionner.