Installé dans les Hauts-de-France et piloté par Engie, le démonstrateur GRHYD expérimente le Power-to-Gas pour transformer le surplus d’électricité renouvelable en hydrogène. Un hydrogène qui peut ensuite être réinjecté dans les réseaux de gaz naturel.
Jeu de mots entre « Grid » et « hydrogène », le projet Grhyd a été officiellement inauguré ce lundi 11 juin par Engie et une dizaine de ses partenaires. Débuté en 2014, GRHYD vise à expérimenter l’injection d’hydrogène dans le réseau de distribution de gaz naturel du territoire. Un hydrogène « vert » fabriqué à partir d’électricité issue d’énergies renouvelables
Soutenu par l’ADEME, ce démonstrateur vise à étudier l’injection des molécules d’hydrogène dans un réseau local de distribution de gaz naturel. Mélangé au CH4, l’hydrogène peut ainsi contribuer à répondre aux besoins des habitants en termes de chauffage, d’eau chaude ou de cuisson.
6 à 20 % d’hydrogène
Le démonstrateur vise à injecter 6 à 20 % d’hydrogène dans les réseaux dans un premier temps pour alimenter une centaine de logement et la chaufferie d’un centre de soins dans un quartier flambant neuf baptisé « Le Petit Village » à Cappelle-la-Grande, à proximité de Dunkerque.
Au total, l’expérimentation doit durer deux ans et doit permettre de valider la pertinence technique et économique de la combinaison du gaz et de l’hydrogène dans les réseaux.
#GRHYD is a large project meant to test the relevance of hydrogen use! Let us provide you with some figures #hydrogen 💪 pic.twitter.com/fjfeCDBaFP
— ENGIE (@ENGIEgroup) 12 juin 2018
Ambitions nationales
Si le programme GRHYD ne se concentre que sur un petit territoire, les ambitions nationales sont fortes à l’échelle nationale. Présenté début juin par Nicolas Hulot, le plan de la filière hydrogène insistait notamment sur ce type d’usage. Selon l’ADEME, l’hydrogène produit à partir de solutions Power-to-Gas pourrait représenter une production annuelle de l’ordre de 30 TWh à l’horizon 2035.
Reste à savoir si les 6 à 20 % injectés du projet GRHYD pourront être dupliqués à l’échelle nationale. Rien n’est moins sûr, le démonstrateur des Hauts-de-France reposant sur un quartier neuf et largement vérifié.
Pour les gaziers, la principale inquiétude réside dans les risques de fuite, la molécule d’hydrogène étant largement plus volatile que celle du CH4. A cela s’ajoute la compatibilité des appareils fonctionnant avec ce mix, notamment les plus vétustes.
Quelqu’un saurait à quel tarif est vendu l’Hydrogène injecté sur le réseau de gaz ?
J’adore la phrase: « le démonstrateur GRHYD expérimente le Power-to-Gas pour transformer le surplus d’électricité renouvelable en hydrogène. » Quand vous regardez la production actuelle de l’électricité en France, vous constatez qu’il n’y a que du surplus nucléaire. Ce type de production étant incapable de s’adapter à l’arrivée progressive des électricités renouvelables. La seule alternative actuelle étant « l’exportation »!
Et oui les surplus d’énergies renouvelables en France il n’y en a pas vraiment. Et surtout qu’il est assez simple voir très très simple de le faire en proposant un prix de l’electricité variable en fonction de sa disponibilitè; comme cela existe déjà pour le marché de gros en Europe.
Qu’est-ce qeu l’hydrogène apporte en terme de combustion et de rendement : C’est ces informations que j’aurai aimé trouvé dans l’article !!!
Il apporte une absence d’émission de CO2 et un moyen de palier à l’intermittence des ENR, c’est ça l’objectif. Sinon, en terme de combustion, il brûle très bien et c’est même ce qui le caractérise. Pour le rendement, de quoi parlez-vous exactement ? 100% de l’hydrogène va réagir avec l’oxygène à la combustion (et fournir de l’énergie sous forme de chaleur + de la vapeur d’eau).
Ce que l’article ne dit pas…, c’est le prix de l’hydrogène produit en électrolyse ou transformations autres, comparé à la fabrication de méthane, de biogaz naturel en fermes de méthanisation, où les sous-produits de traitement de lisiers et autres déchets ménagers sont récupérable pour faire de l’engrais, sans énormes fuites sur réseaux ruraux courts ! Le biogaz, lui ne pose aucun problème si venu des champs et déchets, car il n’est plus envoyé dans l’atmosphère. Et faire du CH4 est chimiquement et physiquement plus sûr et rentable que de faire de l’hydrogène. ____ Quelle manie en France de chercher à… Lire plus »
Le prix de revient actuel tourne autour de 6 à 7 euros / kg d’H2 par électrolyse à comparer à environ 2 euros / kg d’H2 via le crackage du CH4 mais les projets en cours de développement sont prometteurs pour la filière électrolyse dont l’objectif est d’atteindre 2,5 € / kg d’H2 (probablement d’ici 2025, même si l’objectif affiché est 2020) et là cette solution deviendra compétitive car la solution par crackage obligera à piéger le CO2 avec le durcissement de la réglementation (taxe carbone) ce qui surenchérira le coût au-delà de 2,5 euros / kg d’H2
Oui c’est pathologique en France.
http://www.enerzine.com/royaume-uni-30-du-gaz-naturel-pourrait-etre-remplace-par-de-lhydrogene/25158-2018-06
« « Jusqu’à 30 % de l’approvisionnement en gaz du Royaume-Uni peut être remplacé par de l’hydrogène, sans qu’il soit nécessaire de modifier les appareils électroménagers. »
Et si les 70 % de CH4 est du biogaz, on appelle cela du carburant renouvelable.
L’hydrogène, c’est l’avenir. Même si l’hydrogène ne peut actuellement être injecté qu’en quantité limitée (20 %) dans les réseaux de distribution et de transport de gaz naturel pour des raisons de sécurité, de risques de fuites, de compatibilité avec les utilisateurs finaux, de compatibilité avec les conduites, etc., cette possibilité donne accès au très grandes capacités de transport et de stockage des réseaux de gaz. En France, les capacités de stockage des réseaux de gaz sont 300 fois plus importantes que celles du système électrique (137 TWh contre 0,4 TWh).