L’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) a récemment mis en ligne une nouvelle étude détaillant les tendances du marché français des pompes à chaleur individuelles pour l’année 2023. Cette analyse révèle une évolution contrastée en fonction des différents types d’appareils.
En France, près de la moitié de l’énergie finale consommée sous forme de chaleur (chauffage, besoins industriels…) provient encore des combustibles fossiles. Pour décarboner ce secteur, les pompes à chaleur (PAC) sont considérées comme incontournables. Ainsi, ces appareils sont largement promus par l’État, positionnant la France parmi les leaders européens en la matière. Pour offrir une perspective claire sur l’évolution de l’industrie, l’Obser’ER publie régulièrement un rapport d’analyse du marché des PAC. Les résultats concernent uniquement la France métropolitaine et sont établis sur des données fournies par les principaux acteurs du marché, notamment les fabricants, les distributeurs, ainsi que les importateurs.
Une hausse inédite pour les PAC géothermiques
Pour les PAC géothermiques (qui puisent les calories dans le sol), l’Observ’ER recense 3 890 unités vendues en 2023, contre 3 260 en 2022, soit une hausse de 19,3 % — une augmentation « inédite depuis 2017 » selon les analystes. Cette croissance serait principalement attribuée à une intensification des efforts de communication. De plus, au début de l’année 2023, le gouvernement a lancé un programme national visant à développer la géothermie en France. Le plan d’action déployé pour renforcer le secteur inclut des mesures incitatives pour l’installation des PAC géothermiques, et pour augmenter la visibilité des professionnels ainsi que le nombre de foreurs qualifiés. Malgré cette augmentation, à l’échelle de la décennie, le marché est toutefois resté stable. Sur la période 2014 – 2023, le nombre annuel de ventes s’est situé entre 3 080 et 4 045. À noter que vers 2007 et 2008, les chiffres atteignaient les 20 000 PAC géothermiques vendues en une année.
Cependant, la part de marché de ces modèles demeure toujours modeste. En effet, durant 2023, les PAC géothermiques n’ont représenté que 0,2 % du marché du chauffage individuel. Selon l’observatoire, ce faible chiffre est partiellement dû à une méconnaissance de la technologie par le grand public. De plus, le coût initial élevé des PAC géothermiques limite leur adoption. Les clients qui optent pour ces systèmes sont généralement ceux disposant d’un pouvoir d’achat élevé ou ceux qui ont une conviction forte quant aux bénéfices de cette technologie.
Des tendances divergentes du côté des modèles aérothermiques
Concernant les PAC aérothermiques (qui puisent les calories dans l’air), le nombre d’unités vendues est de loin plus élevé par rapport aux systèmes géothermiques. Les chiffres rapportés sont de 1 332 970 unités en 2023, contre 1 264 120 unités en 2022, soit une hausse de 3 % (nombres incluant les chauffe-eau thermodynamiques).
La croissance globale masque cependant des disparités entre les différents types de PAC aérothermiques. En effet, les ventes des modèles air/eau, pourtant les plus subventionnés, ont chuté de 14 %, passant de 351 970 unités en 2022 à 302 030 en 2023. Selon l’Observ’ER, cette baisse résulte de la crise rencontrée dans l’industrie du neuf, ce qui a fortement réduit la demande. De plus, la forte inflation a contraint de nombreux ménages à reporter la rénovation de leur système de chauffage, d’autant plus que le nombre des foyers bénéficiaires d’aides telles que MaPrimeRenov’ a aussi baissé. Néanmoins, la part des modèles air/eau sur le marché des PAC aérothermiques a connu une croissance constante au cours de ces dernières années, passant de 16 % en 2017 à 26 % en 2023.
En revanche, les PAC air/air, aussi appelées « climatiseur réversible » puisqu’elles peuvent aussi bien souffler de l’air chaud que de l’air froid, connaissent une demande croissante, avec une hausse de 15 % en 2023 grâce aux 865 940 unités vendues. Cette tendance a été largement influencée par les températures estivales élevées de l’année dernière. En 2023, l’hémisphère nord aurait connu la température moyenne la plus élevée des 2 000 dernières années.
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Selon l’Observatoire, la France se positionne actuellement comme le deuxième plus grand marché de pompes à chaleur (PAC) au sein de l’Union européenne. Elle se place juste derrière l’Italie qui a vendu 2,2 millions d’unités en 2022. Pour l’hexagone, le marché local devrait être consolidé avec la nouvelle intention du gouvernement de mieux soutenir et d’élargir l’industrie. Dans le cadre de sa stratégie de planification écologique, l’État vise à atteindre une capacité de production annuelle d’un million de PAC d’ici 2027. Pour ce faire, un plan d’action spécifique à cet objectif a été dévoilé en avril dernier.
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La PAC, en construction neuve ou en rénovation lourde de maison individuelle, c’est sans aucun doute le top. Mais on oublie trop souvent qu’il y a de nombreuses contraintes parfois insurmontables à son installation, notamment en rénovation d’appartements situés en immeuble collectif ancien avec chauffage individuel au gaz (cas qui concerne des millions de logements): – pour les PAC air-eau, il faut obtenir l’autorisation de la copropriété et de l’urbanisme pour installer le bloc échangeur externe sur une façade, un balcon ou un toit-terrasse ; c’est loin d’être une formalité, beaucoup de municipalités et de copropriétaires s’y opposent en raison… Lire plus »
Pourquoi ?
– peut-être parce que l’électricité coûte 0,25 € / kwh quand le gaz coûte 0,09 € / kwh
– peut-être parce que les PACS ne fonctionnent correctement que dans un logement au norme BBC ou dans le sud de la France
– peut-être parce qu’elles coûte beaucoup plus cher à installer qu’une chaudière gaz et qu’elles sont impossibles à rentabiliser
Avec un COP de 3 ou plus, l’argument du prix n’est plus valable, d’autant plus qu’il ne faut pas oublier que sur le long terme, le prix du gaz va fortement augmenter. Les pompes à chaleur se développent très bien dans les pays nordiques (plus de 50% des foyers équipés), ce qui contredit l’argumentation que ça ne marche que dans le sud et les BBC. L’investissement de base est en effet plus élevé (mais peut être réduit avec les aides rénovation etc). je pense qu’il y a eu une réaction sauve qui peut après l’explosion du prix du gaz et… Lire plus »
La justif du COP de 3 est complètement bidon. Les COP affichés sont des COP théoriques qui sont donnés pour des températures extérieures de 7°C et un niveau d’isolation type BBC. Aucun logement ne divise réellement par 3 sa consommation d’énergie en passant à une PAC avec le même niveau de chauffage, faut arrêter avec cette excuse complètement moisi. Pour les pays nordique, les normes d’isolation n’ont rien à voir avec ce qu’on a en France. C’est minimum du 40cm d’isolants sur toutes les façades et même les logements avec PACs ont un chauffage gaz en plus. Donc ça ne… Lire plus »
Pour la cop il faut reguarder la moyenne sur la periode de chauffage.
Je le dit et le répète, le prix de l’électricité n’est pas couplé au gaz, c’est une simplification simplisime. C’est le cas seulement dans les périodes où les autres moyens de productions ne peuvent pas couvrir la demande.
Avec l’augmentation de la part du biogaz et hydrogène et le coût de la tonne de CO2, ce facteur 3 entre électricité et gaz ne sera plus valable dans le futur, donc on ne peut pas extrapoler de cette manière.
Spéculer sur l’évolution des prix de l’électricité me parait un exercice hautement casse-g… figure ; -) . Une seule certitude : il va fortement augmenter (comme celui de toutes les énergies, d’ailleurs).
« faut arrêter avec cette excuse complètement moisi. »
Ça c’est de la réponse argumentée…
Vous dites n’importe quoi, mais j’envie votre conviction ! Même si bien sûr il vaut mieux isoler avant, une PAC bien dimensionnée peut convenir à la plupart des logements en France.
J’ai argumenté ma réponse !
Ça fait vachement honnête de prendre une phrase sortie de son contexte.
Après, si vous voulez pas lire ce qui vous dérange, c’est votre problème.
L’installation d’une PAC en appartement à chaudière individuelle situé dans un immeuble collectif peut s’avérer un casse-tête technique (installation des unités intérieures et extérieures, surface des émetteurs…) et réglementaire (bruit, urbanisme, copropriété)
Vous pourriez m’expliquer le rapport entre le niveau d’isolation et le cop ? Je sais que mes cours de thermo sont un peu lointains, bien que je l’ai « un peu » enseignée entre temps, mais la j’ai quand même l’impression que vous vous vautrez totalement ! Ce n’est peut être qu’une impression alors expliquez moi s’il vous plait.
Ah bon vous voyez pas le rapport ?
Petite question, vous avez enseignez dans quel domaine ?
En génie thermique ! C’est quoi la définition du COP ? Je vais pas vous faire marner plus longtemps, une petite explication du COP pour dégrossir le problème https://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_performance. Le COP se mesure en laboratoire dans des conditions précises et n’est en aucun cas lié à une isolation. et pour préciser un peu plus les choses, les divers paramètres indiqués commercialement pour les PAC ,COP, SCOP et ETAS les définitions et protocoles de mesure sont définis dans les directives européennes ERP . Je ne vois toujours pas en quoi l’isolation de l’habitation peut influer sur le COP mais je suis… Lire plus »
Je ne vais pas commenter le ton de la réponse de Bouboul qui parle de lui-même… Il me semble par contre que pour une pompe à chaleur donnée, température de source et la température de sortie a une influence sur le COP atteignable en pratique. En rénovation, une température basse de sortie est souvent plus difficile atteindre qu’en neuf parce que le passage par exemple à un chauffage au sol n’est pas possible où trop onéreux. Donc une rénovation simpliste minimale qui consiste à seulement remplacer sa chaudière à gaz/mazout par une PAC sans toucher à ses convecteurs ne permet… Lire plus »
Dans ce cas, je vais vous donner un exemple simple ,par analogie, que même un professeur de génie thermique devrait être capable de comprendre. Vous avez deux seaux que vous tentez de remplir à l’aide d’une pompe: Dans un cas, vous avez un seau parfaitement étanche. De l’autre cas, vous avez seau qui fui, limite passoire. Dans le 1er cas, dés que le seau est plein, la pompe s’arrête de fonctionner et ne consomme plus d’énergie. Dans le second cas, comme le seau fui, la pompe doit fonctionner continuellement et consommer plus d’énergie pour pouvoir mettre à disposition la même… Lire plus »
Atteindre un COP de 3 est possible, mais techniquement complexe. La plupart du temps, il tourne plutôt autour de 2, surtout en rénovation, voire un peu moins lorsque l’isolation insuffisante ou l’impossibilité de remplacer les emetteurs prévus pour une chaudière gaz ou fuel par des émetteurs basse température à surface d’echange élevée imposent l’utilisation d’une PAC haute température (50-55 degC). Les aides à la rénovations sont très variables : elles peuvent être très élevées pour les ménages pauvres, ou au contraire quasi nulles pour la classe moyenne supérieure. Une PAC nécessite également un entretient plus couteux que celui d’une chaudière… Lire plus »
Je ne dit pas que c’est adapté à tous les cas, mais je dit juste qu’il faut arrêter avec la FUD. 60% des foyers dans les pays nordiques y arrivent et si je ne me trompe pas, ils ne sont pas connus pour être situé dans le sud de la France… Alors pourquoi est-ce que certains considèrent que impossible à faire en France? Oui cela nécessite en effet un investissement de départ qui n’est pas neutre mais qui se rentabilise sur la durée. Je suis tout à fait conscient des problèmes des copropriétés qui chauffent au gaz aujourd’hui, je suis… Lire plus »
Habitant moi-même dans un appartement situé en ville dans un bel immeuble style Toulousain construit dans les années 1910, chauffé par une chaudière à condensation récente (consommation de gaz chauffage 19 degC + ECS de l’ordre de 80-90kWh/m2/an pour 110m2, pas si mal donc) et très mal adapté à l’installation d’une PAC air-eau (aucun autre endroit que la façade de l’immeuble pour installer l’échangeur, pas de local technique pour l’unité intérieure, vétos quasi garantis de l’urbanisme et de la copropriété…), je me pose la même question. Les professionnels que j’ai fait venir m’ont proposé de passer au chauffage électrique radiant,… Lire plus »
En tous les cas, je suis impatient d’entendre les premiers retour d’expériences suite à la sortie des premiers modèles de PAC basé sur le principe termoacoustique d’Equium et de BlueHeart.
Il semblent pouvoir atteindre sur le papier un meilleur coefficient de performance saisonnier, être moins bruyant et avoir une plus longue durée de vie, tout en évitant des gaz réfrigérants nocifs pour le climat.
Les PAC sur boucle tempérées sont bien adaptées aux rénovations des logements collectifs et quand elles peuvent profiter des égouts qui sont un formidable capteur géothermique/ récupérateur de chaleur fatale elles obtiennent des cops extraordinaires.
Les égouts de paris ont une température qui varie entre 15 et 20 °C sur l’année.par exemple. Le réseau de métro à aussi des températures similaires https://www.ecoco2.com/blog/le-metro-future-source-de-chaleur-pour-des-logements/
Les rénovations en collectif offrent souvent un énorme potentiel aux bureaux d’études compétents
La récupération des calories des eaux usées est effectivement intéressante, lorsqu’elle est techniquement possible, Cela impose cependant de passer d’un mode de chauffage individuel à un mode de chauffage collectif, ce qui n’est pas toujours possible. Par exemple, mon immeuble (construit dans les années 1910) ne comporte aucun local collectif, aucun toit-terrasse susceptible d’accueillir ce type d’installation. Le potentiel des BE thermiques est conditionné au potentiel du bâtiment, qui en zone urbaine et sur un bâti ancien, est hélas assez fréquemment limité. En fait, je pense que la PAC sera hélas inapplicable pour la rénovation de très nombreux immeubles anciens.… Lire plus »
Une PAC air eau avec un ballon tampon suffisamment dimensionné peut être une solution de stockage d’énergie particulièrement efficace ! Le stockage thermique basse température est une technologie parfaitement maitrisée et économique. Cela fait surement parti des solutions les plus efficaces pour optimiser une grosse installation solaire en autoconsommation
Parce que c’est très cher, alors qu’une chaudière gaz basique ou de simples convecteurs électriques font très bien le travail.