La production d’électricité photovoltaïque est souvent accusée de s’accaparer des terres propices à l’agriculture. Pourtant, les parcs solaires présentent de nombreux avantages pour les cultures, allant même jusqu’à favoriser la pollinisation. Selon plusieurs études, l’installation de ruches et la plantation de végétaux mellifères au sein des centrales solaires augmenterait le rendement des champs alentours.
Vous avez peut-être déjà entendu parler d’« agrivoltaïsme », cette technique qui marie l’agriculture à la production d’électricité solaire. L’alliance offre de nombreux avantages aux cultivateurs : protection contres les intempéries, le gel, les canicules et le stress hydrique, économies d’eau, revenus tirés de la vente d’électricité et désormais… amélioration de la pollinisation. Cela peut paraître surprenant, mais abeilles et panneaux photovoltaïques font bon ménage selon deux études.
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La plus récente provient des facultés britanniques de Lancaster et de Reading, qui ont analysé les bénéfices apportés par l’installation de ruches dans les parcs solaires. Le constat des universitaires est impressionnant : en Angleterre, l’ensemble des champs situées dans un rayon de 1500 m autour des centrales équipées pourrait accroître leur profit de 80 millions de livres sterling (environ 95 M€) chaque année. Leur rendement serait en effet augmenté grâce à la pollinisation, elle-même stimulée par la présence plus importante d’abeilles.
Fruitiers, légumineux, oléagineux, baies : presque toutes les cultures sont concernées. Les meilleurs résultats seraient toutefois atteints en favorisant les espèces d’abeilles sauvages plutôt que domestiques, expliquent les chercheurs. Il ne suffit donc pas d’installer des ruches, mais de laisser la biodiversité investir les sols occupés par les centrales solaires.
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Un constat partagé par une seconde étude publiée par l’institut de recherche américain Argonne National Laboratory. Le laboratoire, qui dépend du département fédéral de l’environnement, estime que la présence de plantes mellifères aux abords des parcs photovoltaïques pourrait augmenter de 0,2 à 1,75 millions de dollars (0,17 à 1,51 M€) le rendement des cultures de soja, d’amandes et canneberges.
La pratique, qui n’a aucun impact sur la production d’électricité, émerge progressivement.
De plus en plus d’opérateurs annoncent l’installation de ruches dans leurs centrales solaires. En France, Engie laisse par exemple des apiculteurs investir certains de ses parcs de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Quadran, Akuo Energy et Urbasolar, entre autres, encouragent également ce genre de partenariats. Certains attribuent aussi un financement aux éleveurs, en sus de la mise à disposition gracieuse des terrains.
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Pas certain que l’apiculture et solaire face très bon ménage. Mes abeilles de mon rucher ont bien évidemment tendance à faire leurs besoin sur mes modules photovoltaïques comme sur mes voitures. A moins de laver très régulièrement ses derniers avec une consommations d’eau très importante je ne vois pas le gain pour le photovoltaïque.
Mais les personnes qui ont fait cette étude ne connaissent pas très bien ni l’apiculture ni le solaire de terrain, mais plutôt derrière un bureau et un ordinateur.
J’aime bien le deux sujets, mais franchement je suis très septique.
Ces chiffres me paraissent fantaisistes, car il est malheureusement impossible de gagner 80 millions de livres avec des activités agricoles sauf à Pommard dans un rayon de 3 kilometres 3000 hectares environ soit 30 000 euros par hectares et par an… d’un autre côté si on nourrit les abeilles avec des plantes mellifères elles n’iront plus butiner ailleurs
J’ ai en effet calculer que sur 1500 m de rayon cela représente 700 a 800 ha autour de la centrale. Je ne sais pas comment ils ont fait cette étude mais augmenter la rentabilité de 114000 euro d une terre agricole. C est multiplié par plus de 100 le revenu. Impossible, vérifier les source
En effet j’ai arrondi à 3000 hectares parce que le parc lui même a un certain diamètre. Comme cela je suis large.
Le chiffre du gain ne concerne pas les 700 hectares des 1500 mètres autour d’UN site,
mais 1500 mètre autour de chacun des sites de toute l’Angleterre.
Hélas, on ne sait pas combien il y a de sites, ni quelle est la surface concernée, ni quelles sont les cultures concernées (700 hectares de maraîchage, c’est un potentiel de gain énorme, beaucoup plus qu’une grande culture céréalière).
Ah! Ce n’était pas clair dans l’article mais de toute façon ça ne change rien. Il faut laisser les abeilles butiner dans les cultures, et pas les attirer ailleurs. Sauf à cultiver des plantes complémentaires qui butineur dans les périodes creuses, comme à la fin de l’hiver quand il y a eu un redoux précoce, ce qui arrive de plus en plus souvent. Des idées ? Je suis preneur.