Malgré la contribution significative des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique, la France n’a pas été conviée à la réunion des 14 pays européens « Amis du renouvelable ». Pourquoi ?
Au sein de l’Union européenne (UE), une division croissante se dessine sur le plan énergétique, illustrée par l’émergence de deux groupes distincts : les autoproclamés « Amis du renouvelable » d’un côté et une « Alliance du nucléaire » de l’autre. Depuis le début de l’année 2023, ces groupes ont rassemblé les États membres de l’UE partageant des orientations divergentes en matière d’énergie. L’initiatrice de l’« Alliance du nucléaire » n’est autre que la France qui veut prôner une approche combinant l’énergie nucléaire et les sources d’énergie renouvelables.
Dans ce paysage énergétique mouvementé, l’Autriche se dresse comme une fervente opposante au nucléaire, et c’est ainsi qu’elle a donné naissance au groupe des « Amis du renouvelable ». Ce rassemblement vise à promouvoir les énergies renouvelables comme support quasi-exclusif de la transition énergétique en Europe. La France, consciente des enjeux de cette transition, a manifesté son souhait de rejoindre ce groupe en faveur des énergies renouvelables.
Cependant, malgré ses aspirations et sa volonté d’être partie prenante dans le groupe des « Amis du renouvelable », la France a récemment subi une exclusion déconcertante. Ses efforts pour intégrer cette coalition ont été vains, la laissant se tenir à l’écart des discussions et des décisions prises par les pays favorables aux énergies renouvelables.
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La France a été le témoin d’une série de rebondissements tumultueux concernant sa participation au groupe des « Amis du renouvelable ». Initialement absente de cette alliance, elle n’avait pas été invitée à rejoindre les rangs en raison de l’opposition de la ministre autrichienne de l’Énergie, qui estimait que le groupe pro-nucléaire lancé par la France allait à l’encontre des intérêts de l’UE.
Suite à cette exclusion initiale, la France a finalement réussi à obtenir une place dans le camp des partisans des énergies renouvelables. Elle a argumenté que son mix énergétique comportait une proportion importante d’énergie renouvelable (19,3 %), surpassant même celle de l’Allemagne (19,2 %) qui était pourtant membre de la coalition. L’espoir était alors qu’elle puisse contribuer activement aux discussions et décisions prises au sein du groupe.
À lire aussi L’Europe s’agace de la ferveur nucléaire en FranceMalheureusement, la situation a pris un nouveau tournant le 17 mai, lorsque la France a retardé l’approbation de la directive sur les énergies renouvelables (RED) en raison de préoccupations liées à l’énergie nucléaire. Avec le soutien des pays de l’Est de l’UE, elle a fait pression pour que l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire soit reconnu comme une contribution aux objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables.
Ces revendications ont suscité des tensions et ont finalement conduit à l’exclusion de la France de la réunion des « Amis du renouvelable » qui s’est tenue le 19 juin. Cependant, il convient de noter que cette exclusion n’aurait pas créé de précédent définitif, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’une participation future de l’hexagone aux prochaines réunions du groupe.
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La France se retrouve confrontée à un défi de taille dans sa politique énergétique. Elle cherche à concilier de manière harmonieuse le développement de l’énergie nucléaire avec le déploiement des sources d’énergie renouvelable afin d’atteindre ses ambitieux objectifs en matière de transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher, la ministre de l’Énergie, souligne que le pays ne considère pas le nucléaire et les énergies renouvelables comme contradictoires. Complémentaires, ces sources d’énergie sont toutes les deux des piliers de la stratégie énergétique globale française. Le nucléaire constitue une base solide et fiable de la production d’électricité, tandis que le renouvelable diversifie le mix énergétique.
Pour 2040, on sait déjà que la France prévoit d’atteindre une puissance solaire installée de 100 GW et 40 GW de capacité éolienne offshore. En ce qui concerne le nucléaire, le groupe Alliance du nucléaire planche sur 150 GW installés d’ici 2050.
Quand on sait que le premier gaz à effet de serre c’est la vapeur d’eau et qu’avec 1 litre d’eau on peut faire deux mètres cube de vapeur, on comprend mieux pourquoi les amis des énergies renouvelable ne veulent pas d’un système qui consomme 550 millions de mètre cube d’eau/an ,sous prétexte que cette eau est restituée à la nature ! Parce que quel que soit la technique de refroidissement utilisée, c’est de l’air chaud ou de la vapeur qui s’échappe de ces outils. Hors la première cause du réchauffement c’est pas le co2 mais le surplus de chaleur anthropique… Lire plus »
Mais qui peut croire que le nucléaire serait l’ami des renouvelables ?
Qui peut croire que le nucléaire est sans impact sur le réchauffement ?
A part ceux qui se bercent de l’illusion du co2 qu’ils agitent comme un hochet, pour faire oublier que le réchauffement c’est d’abord de la chaleur transmise dans l’atmosphère par l’intermédiaire de la vapeur !
Le nucléaire une « base solide et fiable »? Le parc nucléaire était à moitié par terre cet hiver (maintenances, fissures)… obligeant la France à rallumer les centrales à charbon!
Et avec le réchauffement climatique, on ne pourra plus les refroidir… des centrales ont déjà été arrêtées pour canicule.
Le mieux est de les nommer, partout, tout le temps, dans toutes les assemblées européenne : « les amis du greenwashing » dès qu’on les évoque – et de ne jamais les citer sans rappeler leur bilan CO2/kWh désastreux, en donnant des valeurs, y compris en gigatonnes par décennie. Les français eux, pourraient monter un club : « les amis du climat » + » 60g/KWh, beat me if you can » Faut faire simple et aussi bête qu’eux. Et sur un niveau de communication et de diffusion au moins équivalent, afin que ça les dissuade d’utiliser ce genre de manipe de cours d’école à… Lire plus »
Les pays gros producteurs d’électricité renouvelables par intermittence (notamment l’Allemagne) et ceux qui ont intérêt à ces productions intermittentes peu chères sur le Marché mais à prix garantis pour les producteurs pour que cela continue (entre autre l’Autriche avec son hydraulique et le Luxembourg avec sa grosse STEP – et une partie des comptes en banque de l’évasion fiscale de l’électricité « privée ») devraient tout de même regarder l’impact de la politique « tout renouvelable » sur le prix pour le petit consommateur moyen !!! (En Allemagne et au Danemark, le prix du kW.h est bien plus élevé qu’en France pour le consommateur… Lire plus »
C’est un bel exemple de ségrégation !
Si le Lignite vaut mieux que le Nucléaire aux yeux de certains alors il vaut mieux se tenir éloigné d’un tel groupe…
Il est bon de rappeler que l’Autriche produit du pétrole en quantité pas négligeable sur son sol et que malgré ses barrages et ses beaux paysages parfois très verts, Vienne héberge aussi le siège de l’OPEP… Ce pays est-il si neutre que cela vis à vis des Hydrocarbures !? (pas sur – Avis perso…)
de l’OPEP……et de l’AIEA.
Double crime !
Le siège de l’AIEA serait effectivement à délocaliser… (Mais il faut trouver un pays neutre, pas dans l’OTAN donc…). Helsinki aurait été une bien meilleure place il y a quelques années…
Transférer en Inde, à Singapour ou aux Emirats le siège de l’AIEA au plus vite aurait du sens… (même si l’IRENA est déjà à Dubaï…). Perso, je dirais Singapour qui est un lieu de convergence de diverses populations mondiales (notamment Chine et Inde) et un des pays les plus neutres sur certains aspects et de plus non nucléarisé, ni producteur d’énergie primaire.
Ahhh….chèr(e) ami(e)
Il faut vérifeir vos sources.
L’Autriche est un pays neutre (quoique membre de l’UE) , et n’est PAS membre de l’OTAN.
Donc ‘est un pays qui coche les bonnes cases.
Mais pour quelle raison voulez-vous transférer le siège de l’AIEA ? Qu’il soit à Vienne ou Singapour ou à Pétaouchnok , qu’est ce que cela change ?
Pour l’Autriche, je sais bien qu’ils ne font pas partie de l’OTAN, mais le fait qu’ils organisent un « club » Anti-Nucléaire dans l’UE me fait dire que je souhaite ardemment que l’AIEA débarrasse le plancher autrichien (qui n’est pas neutre sur ce sujet mais profite des « dividendes » d’une telle administration… De plus, les Pays occidentaux trustent trop d’instances soi-disant « internationales », un peu de nouveauté dans les emplacements de ces institutions et de cohérence feraient du bien… (pas sur que les Russes soient très enclin d’envoyer certaines de leurs criminels à La Haye, au TPI… et pas sur que ce soit un… Lire plus »
Il ne faut pas oublier que la France est le seul pays européen à ne pas avoir atteint ses objectifs de renouvelables pour 2020 et pour l’instant pas de plan concret pour rattraper ce retard. Vu que l’objectif était contraignant au niveau européen, la France devrait normalement devoir payer une amende (un demi milliard) mais la commission européenne traine des pieds pour démarrer la procédure.
Et ensuite la France veut faire partie des amis du renouvelable ? C’est du foutage de gueule hypocrite
C’est le loup qui montre pâte blanche pour pouvoir rentrer dans la bergerie.
@Perlybird, Les Objectifs de l’Europe devraient être en termes d’émissions de GES et pas en termes d’ENRi qui n’est qu’un des moyens pour se décarboner partiellement (fort utile je le concède volontiers…). Franchement ce serait bien que la Commission lance la procédure et que la France aille se défendre en parlant d’émissions de GES en Europe !!! Sinon, pour l’objectif non atteint des 20%, il n’est pas sur que l’augmentation de poids des voitures (avec l’explosion des SUV – une ineptie due à la folie des grandeurs des constructeurs allemands et aux Normes qu’ils ont fait imposer en Europe non… Lire plus »
En fait, c’est déjà le cas: il existe des objectifs de renouvelables ET des objectifs de réduction de GES. Par exemple l’Allemagne a réussie à atteindre ses objectifs de réduction de GES pour 2020 mais tout juste.
Je me corrige: l’objectif 2020 de renouvelables était contraignant en Europe. Pour l’objectif de GES, l’objectif pour 2020 n’était pas européen puisqu’il s’agissait d’un objectif national spécifique à l’Allemagne (moins 40% par rapport à 1990). La France ne s’était elle pas fixé d’objectif de réductions pour 2020. L’objectif européen de réduction de GES est pour 2030 et à été révisé récemment avec le plan « fit for 55 ». La France n’a pas encore révisé ses plans pour se conformer à cette révision des objectifs. Ses objectifs de renouvellables pour 2040 ne suffisent pas et meme si 100 GW de solaire et… Lire plus »
L’objectif fixé en 2008 pour la France n’était pas de 20% mais de 23% en 2020, donc elle avait 12 ans pour atteindre cet objectif mais elle l’a nettement raté. En fait la plupart de ses 19,3% finalement atteints proviennent des barrages hydroélectriques, construits il y a belle lurette. En fonction de ses niveaux respectifs, chaque pays européen avait un objectif différent avec un objectif global commun pour toute l’Europe de 20%. Tous les autres pays ont largement pour la plupart surpassé leur objectifs respectifs.
Vu qu’on est dans les accusations de conflits d’intérêt raz les pâquerettes: est-ce que je suis ici le seul à connaître la biographie de notre chère ministre qui veut absolument faire croire qu’elle est une amie des renouvelables?
Donc un père dirigeant d’une société pétrolière et un ancien mari président du conseil d’administration d’Engie Global Markets (Gdf):
Donc on a ici une lobbyiste pro pétrole, pro Gaz et pro nucléaire qui fait du greenwasching de première classe. Elle cherche tout simplement à empêcher au pôle antinucléaire européen de trop pouvoir se structurer en le noyotant de l’intérieur.
@Perlybird, Oui, « notre » ministre n’est vraiment pas à sa place ! (Je suis 100% d’accord !). Quand on dirige un état la question d’amitié ou d’inimitié est souvent secondaire dans ses fonctions (normalement !). Le But est de défendre les intérêts d’un pays à cout, moyen et long terme… En ce moment, cela urge niveau GES, mais aussi au niveau des dépenses publiques (et sponsorisé des distributeurs de factures électriques en paupérisant une partie de la population n’est pas la priorité…). Les ENRi sont incapables de nous rendre indépendant énergétiquement à niveau de vie général pas trop pertubé (sauf si… Lire plus »
C’est des seumards car ils sont des pays du tiers monde qui peuvent pas se permettre de payer le nucléaire ducoup il reste dans leurs coins à pleurer avec leurs éoliennes qui marchent 30% du temps..
30% de facteur de charge n’est pas 30% du temps en fonctionnement. Cette erreur répétée jusqu’à la lie n’en fait pas un fait…
@Gleps, Vous avez raison les éoliennes marchent à l’échelle d’un grand pays 100% du temps mais avec des variabilités de production très importantes… En France ou en Allemagne, les productions varient de 5 à 70% en des temps très courts… (et ce n’est pas lorsque l’on en a besoin nécessairement que les éoliennes produisent le plus, c’est souvent le contraire !!! Cf WE dernier en Europe !) Si vous avez une semaine ou la production éolienne ne varie pas en dehors de plus de 20% autour de la valeur moyenne de production, faites moi savoir… Soit un pays a la… Lire plus »
Les amis ont bien raison. Le nucléaire et les renouvelables ne pourront pas cohabiter à long terme. Et vu comme c’est parti, la France n’aura ni l’un ni l’autre !
Bonjour.
Je serais curieux de savoir pourquoi les ENR + Stockage et le nucléaire ne peuvent pas cohabiter ensemble.
Je sens que je vais bien rigoler :-).
@Positron, ENRi et Hydraulique peuvent cohabiter fort longtemps ensemble… Et créer même des symbioses (moins d’hydraulique consommé lors de passages de dépression donc plus de réserves pour les périodes avec moins de vent…,idem avec le PV en été…) Par contre, Nucléaire et ENRi à haute dose, c’est compliqué… et pas vraiment complémentaire (juste des couts supplémentaires…) Le problème des ENRi est le Back-up ET la consommation en face de la production… Dans les pays chauds le PV est assez idéal… Et l’éolien en parallèle d’une bonne capacité hydraulique, c’est très bien aussi (mais quand l’éolien dépasse très nettement la capacité… Lire plus »
Oui, expliquez-nous pourquoi une telle cohabitation est impossible ? Une réflexion structurée partagée serait très intéressante pour la collectivité et pour un débat de haut niveau.
On choisit pas sa famille mais on choisit ses ami es. Le gouvernement français est actuellement dans le camp des rétrogrades. Les autres ont bien raison.