Des panneaux solaires en attente de recyclage en France / Image : Révolution Énergétique.
L’électricité renouvelable, c’est bien. Penser au recyclage des systèmes qui permettent de la produire, c’est encore mieux. Celui des panneaux solaires photovoltaïques, justement, s’organise. Et la Belgique, par exemple, voit ses chiffres s’envoler.
Un panneau solaire photovoltaïque, ce n’est pas éternel. Sa durée de vie moyenne est estimée à 30 ans, même si les plus vieilles installations dépassent les 40 ans. Ainsi, en France, plus de 150 000 tonnes de tels panneaux devraient être mis au rebut d’ici 2030. Se basant sur la puissance photovoltaïque installée en 2019, l’Agence internationale des énergies renouvelables projette que la France devra même recycler environ 850 000 tonnes de panneaux dans les 30 prochaines années. Cela peut sembler beaucoup. Mais à titre de comparaison, sachez que 12 000 millions de tonnes de déchets plastiques devraient être produites d’ici 2050.
Sur l’année 2022, Soren, l’éco-organisme agréé par les pouvoirs publics pour la collecte et le traitement des panneaux usagés, annonçait avoir collecté près de 3 900 tonnes de systèmes photovoltaïques. Les sites de recyclage de panneaux solaires, eux, évoquaient un chiffre de plus de 4 000 tonnes. En 2023, le chiffre de Soren était monté à 5 000 tonnes. Et l’objectif 2030 est de pas moins de 42 000 tonnes. Pour un recyclage visé de haute valeur ajoutée.
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Avant 2017 toutefois, les panneaux démontés en France étaient envoyés en Belgique pour y être valorisés. Et justement, PV Cycle Belgique annonce aujourd’hui de son côté avoir collecté un record de plus de 400 tonnes de panneaux solaires durant le premier trimestre 2024. L’équivalent de quelque 18 500 panneaux photovoltaïques. Un chiffre qui peut sembler léger comparé à celui de la France. Mais un chiffre en nette progression par rapport à celui de l’année 2023. L’année dernière en effet, PV Cycle Belgique n’avait collecté, en tout et pour tout, que 658 tonnes de panneaux solaires photovoltaïques. Selon le spécialiste de la collecte et du recyclage des panneaux solaires en Belgique, la quantité de panneaux recyclés a plus que quadruplé dans le pays ces cinq dernières années.
Et ce n’est pas terminé. Puisque le nombre de panneaux solaires installés en Belgique ne cesse d’augmenter. Fin 2023, le pays a atteint une puissance cumulée d’au moins 10 gigawatts-crête (GWc). C’est 70 % plus que l’année d’avant. De quoi permettre au plat pays de caracoler dans le peloton de tête des pays qui comptent le plus de panneaux photovoltaïques par habitant. Alors PV Cycle Belgique se prépare en nouant des partenariats. Avec des professionnels du recyclage, mais aussi avec des vendeurs de panneaux. Plus de 400, désormais.
Le recyclage des panneaux solaires prévu dès la conception et la vente
D’un point de vue pratique, rappelons qu’en Belgique comme en France, une écoparticipation — autour de 1 euro par panneau — versée à l’achat autorise à déposer ses panneaux en fin de vie dans un point de collecte. Il en existe environ 200 dans notre pays. Et sachez qu’aujourd’hui, en moyenne, plus de 94 % des matériaux qui composent un système photovoltaïque sont recyclables. Le verre — entre 70 et 80 % du panneau —, l’aluminium, le plastique, le suivre ou l’argent, mais aussi le silicium. Ce dernier peut être recyclé 4 fois et se retrouver dans de nouveaux panneaux solaires ou dans des appareils électroniques divers.
Commentaires
Le solaire PV est très développé en Belgique mais il faut quand même parler du revers de la médaille. On a des problèmes sur nos réseaux de distribution avec des surtensions de plus de 253V fréquentes dans les campagnes. Il y a donc un nombre d’installations de plus en plus important qui doivent couper leur production pour des raisons de qualité de la tension.
Les réseaux de distribution belges sont obsolètes (le triphasé 400V n’est pas généralisé contrairement à la France). Donc installer des panneaux PV c’est bien mais ça ne suffit pas, il faut que le réseau suive sinon on perd beaucoup de production.
Nos réseaux occidentaux sont des réseaux qui ont été historiquement constitués pour des systèmes centralisés de production d’énergie de masse, des barrages, des centrales à charbon puis nucléaire
À l’heure où j’écris ce commentaire, vendredi 10 mai 2024 les derniers chiffres dont je disposent remonte à 13 h, le solaire produisait
- 26 % au royaume uni
- 32 % au Danemark
- 56 % en Belgique
- 70 % en Allemagne
- 88 % aux Pays Bas
Ce qui est dingue quand on y pense et revient cinq ans en arrière
C’est
- 53 % en Espagne
- 34 % au Portugal
- 33 % en Sardaigne et en Italie
- 26 % en Corse
- 26 % en Grèce (mais 56 % éolien)
- 26 % en France
La montée du,solaire est spectaculaire en Europe du Nord quand elle est moindre en Europe du sud pourtant beaucoup plus ensoleillé
Mais le parent pauvre de tous nos pays qui ont commencé à développer leur réseau électrique il y’a plus d’un siècle c’est qu’il faut l’adapter à la variabilité et l’intermittence des énergies renouvelables
Ces réseaux doivent désormais s’adapter à des conditions de production décentralisée parfois à la parcelle, le photovoltaïque domestique par définition intermittent, ou d’entreprise qui ne produit que quand il fait jour.
Ou l’éolien qui produit de manière variable et moins prévisible, mais qui n’est pas vraiment intermittent au sens du solaire
Le Pays Basque est une sorte d’Europe en miniature avec quatre zones climatiques océaniques, de montagne, méditerranéenne, et désertique sur une superficie 30 % inférieure à la Belgique avec un ensoleillement variable de 1 400 à 2 000 kWh d’irradiation solaire au m2 entre San Sebastian et Tudela à 160 km de distance
La pluviometrie c’est un écart de 1 500 à seulement 280 litres entre ces deux villes. Cette eau gonfle nos barrages et nos fleuves
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Chez nous au Pays Basque SUD, les 1 400 éoliennes en Navarre produisent tout le temps un peu, beaucoup, passionnément et parfois largement plus que les navarrais ne consomment plus de sept à huit mois sur douze désormais.
D’ailleurs ils produisent tellement tout le temps que la Navarre et l’Aragon, et la communauté autonome basque exportent vers la France presque tous les jours entre 10 et 70 GWh par jour d’énergie renouvelable
Sauf hier et aujourd’hui où les énergies renouvelables atteignent des records en France aussi, car elles montent aussi en puissance dans l’hexagone
En Navarre les anciennes éoliennes, à 250 kWc tournent comme des horloges depuis 1992
Elles commencent à produire à 4 m/s soit 15 km/h et s’arrêtaient à 25 m/s soit 90 km/h
les nouvelles générations 64 fois plus puissantes que les premières (16 MWc) commencent à 2 m/s et jusqu’à 35 m/s c’est à dire 130 km/h. Leur facteur de charge, 60 % est le double des éoliennes de 250 kWc, mais leur production est 128 fois plus élevée avec seulement huit fois plus de matériaux.
Leur dette carbone est remboursée en moins d’une semaine de production, surtout si avec le recyclage de l’aluminium, de l’acier, des néodymes, et aussi des pales, et grâce à une électricité exclusivement décarbonée par le parc existant
Et donc les éoliennes de dernière génération produisent pratiquement tout le temps mais beaucoup plus au delà de 40-50 km/h qu’à 7,5 ou 15 km/h.
Alors à 70-80 km/h n’en parlons pas
Mais c’est variable d’une éolienne à l’autre, et d’une minute à l’autre.
C’est là qu’interviennent les formes de stockages
- dans nos voitures déjà pour commencer
- dans les batteries domestiques stationnaires qui sont sur le point de devenir de plus en plus accessibles et seront bon marché d’ici 2030
- encore confidentiels les volants à inertie beaucoup plus durables très efficients sur le court terme pour absorber en temps réel tous les excédents de nos panneaux photovoltaïques sans rien renvoyer dans le réseau
A l’échelle industrielle de nombreuses autres formes de stockages dont les plus massives sont les STEP, qui permettent de multiplier par sept à moindre frais les capacités de production à la demande des barrages
Mais se profilent
- le stockage gravitationnel
- le stockage sous forme de chaleur
- la conversion en hydrogène par électrolyse de l’eau quand il pleut trop
La pluviométrie de toutes les capitales européennes et métropoles françaises tourne autour de 650-750 litres au m2
Madrid est même autour de 450 litres
En dehors de Dublin et Belfast, Grenoble et Bordeaux qui dépassent les 1 000 litres
Mais ici au Pays Basque, nord, notre moyenne c’est 1 490 litres qui,oscille entre 1 200 litres en plaine et 1 800 litres en montagne
Ces trois dernières années sont contrastées avec 1 200 litres en 2021-2022 et 2022-2023 mais 1750 litres depuis septembre 2023
Cette eau doit pouvoir être récupérée et utilisée dans l’habitat
Mais dans les barrages pyrénéens remplis à ras bord, il faut pouvoir l’utiliser
Une manière de le faire c’est de la convertir en hydrogène propre
Par contre dans le sud du Pays Basque à peine à 220 km de chez moi, se trouve un petit désert. Le désert des Bardenas, où il ne pleut que 280 litres au m2
Le Pays Basque fait 20 000 km2, 3 000 côté français, 7 000 en Euskadi et 10 000 en Navarre.
Mais la Navarre connaît un écart de sept à un entre la partie nord dans les Pyrénées, et la partie sud dans les Bardenas
Les pluviométries maximum maximales et minimales de l’Europe se retrouvent en Navarre
Par contre dans les Bardenas et à proximité de la seconde ville navarraise, Tudela, des trackers solaires sont adossés aux éoliennes. L’intermittence optimisée des trackers où il y a 2 000 kWh d’irradiation au m2 par an, est complétée par la variabilité de l’éolien d’un vent du désert particulier, le Cierzo, qui ressemble un peu par sa puissance au mistral en France.
Chaque région doit se trouver ses énergies renouvelables complémentaires et développer ses formes de stockages optimisées
Chez nous, côté Pays Basque nord nous avons un gisement houlomoteur identifié au large des côtes de Biarritz et d’Anglet
Régulière toute l’année, et particulièrement en hiver où la demande en électricité est maximale, d’ici cinq à sept ans, cette centrale houlomotrice « devrait » produire un tiers de l’énergie consommée en Pays Basque nord (330 000 habitants)
Une dizaine d’éoliennes à peine de 16 MWc conçues et fabriqué à Pampelune, de l’autre côté de la frontière à 35 km de nos montagnes du Pays Basque nord, pourraient produire entre 700 et 800 GWh par an et couvrir la quasi totalité de nos besoins énergétiques
Complétées par nos barrages et micro hydraulique au fil de l’eau et la centrale houlomotrice au large de la côte basque en cinq à dix ans nous pourrions devenir autonome en ayant un mix énergétique diversifié exclusivement renouvelable
Mais pour cela vous avez raison, il faut adapter le réseau de distribution et les capacités de stockage qui sont encore les deux maillons faibles de la transition écologique et énergétique
Voilà pourquoi ça s’appelle une « transition »
Et que nous avons des objectifs pour
- 2030
- 2035
- 2040
- et que cette transition doit être arrivé à 100 % de décarboné voire de renouvelable en 2050
La Chine qui a un objectif pour 2060 a déjà gagné six ans sur ses objectifs 2030
Leurs éoliennes actuelles ne sont pas plus puissantes que les nôtres qui sont à 16 MWc aujourd’hui et qui se profilent à 18 et 20 MWc à brève échéance
Bonjour, la Belgique aurait doublé l’Allemagne et surtout les Pays Bas en nombre de kWc par habitant en 2023 ?
C’est étonnant, en 2022 les Pays Bas avaient 1 071 Wc par habitants, les Allemands 809 Wc et les Belges 558 Wc (et les Français 253 Wc).
Or en 2023, 18 % de l’énergie,produite en Belgique était éolienne et 9,22 % solaire.
Alos,qu’aux Pays Bas, encore plus au nord, l’éolien était à 27,27 % et le photovoltaïque à 19,83 %
Si on prend le mois d’avril 2024 le photovoltaïque représente en pourcentage de l’électricité disponible :
15,59 % en Belgique (contre 12,58 % en avril 2023)31,98% au Pays Bas en avril 2024 contre 22,56 % en avril 2023la Belgique semble toujours être équipée de moitié par rapport aux Pays Bas
elle a progressé de 3 points de pourcentage (soit 23 %)
quand les Pays Bas ont spectaculairement progressé de 9,42 points (soit 40 %)
Il y a une spécificité à prendre en compte : le PV en Belgique est présent quasi exclusivement sur toiture, chez des entreprises et des particuliers. Le PV au sol est presque inexistant.
Il y a donc une fraction significative de la production qui est autoconsommée.