Aux États-Unis, de nombreuses localités sont engagées sur la voie du 100 % renouvelable. Malgré l’engouement, la route pourrait être plus longue que prévu. Et le gaz fossile aurait alors encore de beaux jours devant lui.
Lors de la COP28, les gouvernements du monde entier se sont facilement entendus sur un objectif : tripler la capacité de production d’électricité renouvelable d’ici 2050. Aux États-Unis, plus de 250 villes, comté ou États se sont même engagés à atteindre le 100 % renouvelable à cette échéance. Mais une étude menée par des chercheurs américains estime aujourd’hui que l’objectif ne sera pas atteint. Loin de là, même.
Les énergies renouvelables séduisent les États-Unis
Pourtant, les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) laissent à penser que d’ici 5 ans, suffisamment de capacités renouvelables seront ajoutées dans le monde pour alimenter non seulement les États-Unis, mais aussi la Chine. Et de l’autre côté de l’Atlantique, le soutien de la population aux énergies renouvelables est réel. Ils seraient près de 80 % à trouver leur développement plus important que celui de la production de combustibles fossiles. Au cours des années 2010, la production solaire dans le pays a par exemple été multipliée par presque 50. Tous les voyants semblent au vert. Pourtant, à y regarder de plus près, on constate qu’en 2018, ce même photovoltaïque ne comptait pas pour plus de 1 % de la production énergétique des États-Unis.
Les chercheurs ont étudié plus particulièrement le cas d’un échantillon représentatif de quelques villes comme Boston, Washington ou San Diego. Leurs calculs montrent que ces villes risquent de ne même pas être en mesure, d’ici 2050, de satisfaire plus de 10 % de leurs besoins grâce à des énergies renouvelables. Les scénarios les plus optimistes donnent un taux de pénétration compris entre 35 et 65 %.
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L’étude explore les causes de cet échec annoncé et propose des pistes qui permettraient encore de l’éviter. Les résultats des chercheurs montrent ainsi d’abord que la plupart du temps, les énergies renouvelables sont utilisées comme une source supplémentaire pour répondre aux besoins énergétiques croissants. Pas réellement, donc, comme un outil de transition. À ce rythme, le gaz fossile restera la principale source d’énergie aux États-Unis en 2050. Autre obstacle sur la route d’un déploiement massif des énergies renouvelables : des objectifs parfois contradictoires. Au moins en apparence. Ainsi les besoins en infrastructures d’une part et la préservation de la biodiversité d’autre part. Le tout menant à une sorte de « paralysie de l’analyse ».
Mais les chercheurs mettent aussi en lumière des chevauchements entre les besoins et les objectifs de communautés voisines. En travaillant ensemble sur des financements, sur des acquisitions de terrains ou d’infrastructures ou encore sur le stockage des énergies renouvelables, les résultats pourraient être meilleurs. L’administration Biden, de son côté, vient de dévoiler des projets d’énergie solaire sur quelque 9 millions d’hectares de terres fédérales jugées propices — car proches de lignes électriques et sans conflit avec la biodiversité ou l’histoire locale — dans 11 États de l’ouest les plus adaptés à ce type de développement.
Il me paraît important lire ce que prévoit la société Tesla sur le sujet. les USA ont l’espace et les moyens techniques pour réaliser la transition vers les énergies renouvelables. Vu l’ampleur des investissements, ils est logique qu’il y ait du retard.
on peut aussi voir dans cette analyse un boost pour reduire la résistance au changement.
https://www.tesla.com/ns_videos/Tesla-Master-Plan-Part-3.pdf
Le stockage de l’électricité à grande échelle n’existe pas. Les giga batteries qui sont mises en avant par le lobby des enr ne servent en fait qu’à lisser légèrement la production des parcs photovoltaïque.
Plus de 10% de l’élec californienne pendant 4 h du pic du soir plus du lissage à d’autres moments. Vous allez avoir de plus en plus de mal à dire que cela n’existe pas.
Je maintiens qu’il faut appeler cela du « lissage » et certainement pas du « stockage ».
Stockage au moment du pic de production et utilisation en soirée. C’est du stockage et quand c’est plus de 10% de la prod californienne pendant plus de 4h tous les jours, on peut dire que c’est massif.
Surtout que les batteries se multiplient et que dans ces résultats on ne compte même pas toutes les batteries maison non reliées au réseau. Elles sont très nombreuses en Californie (en Allemagne ou en Australie aussi d’ailleurs)
Le français moyen quand il entend « stockage massif » il comprend qu’on va emmagasiner les journées d’été pour restituer la nuit en hiver. Je pense qu’il est important de ne pas utiliser des termes qui peuvent entraîner la confusion…
J’avais déjà décortiqué ces chiffres dans un ancien post. cela représente autour de 1% de l’électricité (ce qui n’est pas négligeable mais pas exceptionnel non plus au regard de la capacité mise en œuvre…). Cela n’empêche pas une base stable de gaz toute la journée, même pendant le temps de recharge des batteries. En se basant juste sur les chiffres on pourrait imaginer supprimer les batterie, consommer moins de gaz en journée et plus en soirée. On aurait alors exactement la même consommation de gaz à la fin de l’année. La seule différence notable serait sur la stabilité du réseau… Lire plus »
Triste a lire, mais tristement logique
Ceux qui veulent faire de l’anti Saint-Thomas, ie : « de ne voir que ce qu’ils croient » vont sûrement détourner le regard…
Et on comprend mieux la volonté de certains politiques américains d’accélérer le Nucléaire dont le cousin de Brice Lalonde…