L’Allemagne envisage d’importer de l’hydrogène algérien pour décarboner son industrie. Un plan d’action vient d’être signé entre les deux pays pour développer l’importation d’hydrogène depuis l’Algérie vers l’Europe.
Afin d’atteindre une production électrique 100 % neutre en carbone d’ici à 2035, l’Allemagne mise sur l’éolien et le photovoltaïque. Mais, pour compléter la variabilité de leur production, le pays mise sur les centrales « Hydrogen Ready » qui fonctionnent au gaz naturel, mais qui pourront être converties à la consommation d’hydrogène. L’Allemagne envisage la construction de ce type de centrales pour une puissance de 17 à 21 GW (gigawatts) entre 2025 et 2031.
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Pour s’approvisionner en hydrogène, notre voisin d’outre-Rhin se tourne vers l’Algérie. C’est dans ce contexte que le vice-chancelier allemand s’est rendu en Algérie ces derniers jours. À cette occasion, les deux pays ont signé une déclaration d’intention dans le but de coopérer pour la production d’hydrogène vert.
Un projet expérimental de production d’hydrogène vert devrait ainsi voir le jour sur le site de la compagnie algérienne d’hydrocarbures Sonatrach, à Arzew. La capacité du site sera de 50 MW (mégawatts) et pourra se développer grâce à une contribution financière de l’État allemand de l’ordre de 20 millions d’euros.
Le transport de l’hydrogène vert devrait être assuré par le gazoduc Corridor Sud H2, actuellement à l’étude et qui devrait transiter sur 3 300 km via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche avant d’atteindre l’Allemagne en utilisant des gazoducs existants.
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Cette visite en Algérie a également été l’occasion pour le groupe allemand VNG de signer un contrat avec Sonatrach pour la livraison à moyen terme de gaz naturel. Il s’agit de la première entreprise allemande à acheter du gaz par canalisation depuis l’Algérie.
Ce partenariat « marque le début des livraisons de gaz naturel à l’Allemagne, pays avec lequel nous estimons qu’un grand potentiel existe pour développer davantage cette coopération commerciale et l’étendre dans le futur vers d’autres domaines de la chaine de valeur énergétique tel que l’hydrogène » a déclaré Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach dans un communiqué de presse.
Rappelons toutefois que l’investissement allemand prévu en faveur de l’hydrogène vert, notamment avec la construction de centrales « hydrogen ready » a été bousculé ces dernières semaines pour des raisons budgétaires. Il se pourrait donc que notre voisin soit finalement obligé de lever le pied sur sa frénésie en faveur de l’hydrogène.
Dans le magazine, il avait été indiqué que l’Algérie produirait de l’hydrogène bleu, ce qui est bien plus valable que le vert : voir sur le site de la SEPRA 81
Donc d’après vous, la meilleure solution serait de fabriquer de l’H2 en Algérie avec capture du CO2 (ce qui n’existe pas encore à l’echelle), de le faire voyager sur plus de 3000km (ce qui n’existe pas encore) puis finalement le faire brûler dans des centrales prévues pour (ce qui n’existe pas encore).
Ou alors l’Allemagne continue à acheter du gaz et le fait brûler dans ses centrales actuelles en ajoutant la capture du CO2 (ce qui n’existe pas encore).
Pas: « Donc d’après vous », mais : « Dans le magazine « . Chacun peut voir, ici et ailleurs, que vous ne semblez pas au moins lire avec attention un commentaire, et comprendra que dans une telle situation, la réponse est superflue.
Dans le magazine,OK. Mais quel magazine? Je lis avec attention chaque commentaire avant de répondre et si je formule ainsi, c’est simplement car vous semblez être un fervent défenseur de l’hydrogène bleu comme le montrent plusieurs de vos commentaires et ce qui est disponible sur le site de la sepra81 que vous mentionnez souvent et que j’ai consulté. Vous aurez compris que je ne crois pas que l’hydrogène sera un jour utilisé comme vecteur énergétique important (pour les raisons que j’ai cité), mais je peux changer d’avis face des arguments chiffrées. Donc en quoi l’hydrogène bleu est plus valable que… Lire plus »
@Envinyatar,
L’Allemagne lorgne sur le Gaz Algérien et celui plus au Sud au Sénégal et en Mauritanie.
L’Hydrogène produit en Algérie risque de rester un mythe sur la première moitié de ce siècle voir davantage vu les problèmes d’eau douce dans cette région du monde…
Comme il est difficile d’aller en Algérie, on peut tout faire dire et tout faire croire sur ce pays au commun des mortels… Encore une excuse et une bouteille (trouée !?) jetée à la mer pour « rassurer » la population…
Naufrage en direct de l’Energiewende allemande : après 25 ans de développement à marche forcée des ENR (ce qui est en soit réellement remarquable, sans aucune ironie), l’Allemagne en est à avouer qu’elle ne peut pas se passer de centrales thermique à flamme, programme la construction d’une dizaine de grandes centrales à gaz alimentées au GNL de chiste americain (Poutine n’est pourtant pas aussi affreux qu’on le dit, hein, si ? ) en promettant vaguement qu’elles passeront à l’H2 ‘propre’ aussi vite que possible. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu. Mais bon, la priorité, c’est… Lire plus »
Ce n’est pas vague, c’est une question de priorité. A court terme, il est d’abord impératif d’augmenter les ENR pour atteindre les 80% comme prévu. Ensuite il faut construire des centrales à gaz pour prendre le relai des centrales au charbon et être en mesure de les arrêter. Puis développer une filière hydrogène avec réseau etc. Le passage à l’hydrogène ne viendra qu’ensuite. A tiens, surprise: l’EPR2 a son premier retard avec la finalisation du « basic design » repoussé (pour l’instant) de presque un an… Le calendrier de relance du nucléaire français semble aussi être dans le vague… On verra si… Lire plus »
@Perlybird, Vu les quantités d’eau pour faire de l’hydrogène à l’échelle, le fait que l’Allemagne lorgne sur l’Algérie qui manque d’eau est juste surréaliste !!! Pour les 80% d’ENR, si les Allemands y arrivent dans les délais que vous indiquez, ce sera chapeau bas (perso j’ai de gros doutes…). Sachant que les ENRi du fait du faible pilotage partent avec un sérieux handicap… et risquent de couter de plus en plus cher par le « cannibalisme » qu’elles vont générer sur elles-mêmes… (Sauf si les allemands se décident à faire des réseaux XXXL TransEuropéens et vers certains pays voisins dont l’Algérie…) Pour… Lire plus »
Si on regarde l’évolution sur les années précédentes et on extrapole, ca ne semble pas irréaliste.
https://energy-charts.info/charts/renewable_share/chart.htm?l=fr&c=DE&interval=year
Je n’est pas regardé en détail les plans pour l’Algerie mais les recherches pour produire de l’hydrogène à partir d’eau de mer font des progrès avec plusieures installations pilotes dans le monde. Bien sur le challenge est d’arriver à industrialiser le processus, mais avec l’aide de leur poids lourds dans la chimie et l’ingénierie, ça ne semble pas irréaliste d’ici 2040.
Je souhaite quelque part que vous ayez raison… Toutefois la « linéarité » d’avancement d’un projet est toujours sujette à des fins difficiles… Cela risque de finir en « courbe en S » classique – Cela commence petit, cela accélère et finit par se tasser… Qu’est-ce que la courbe en S en gestion de projet ? (wrike.com) Sachant que l’électricité n’est qu’une partie du problème allemand, c’est juste inquiétant… Ils ne sont pas encore réellement et massivement attaqué au chauffage au Gaz… (en France, vu notre conso de Fossiles, on devrait aussi s’inquiéter pour notre Avenir et celui de nos enfants… car on n’avance… Lire plus »
@Perlybird,
Des vents contraires soufflent sur l’hydrogène et cela commence à se voir – Utiliser de l’hydrogène dans les centrales à gaz pourrait être une très mauvaise idée (revolution-energetique.com)
L’auteur de l’article dans le lien considère qu’une étude faite pour le marché américain peut être appliqué au reste du monde, ce qui est très contestable. Il existe en effet une crise de croissance du secteur surtout pour ceux qui pensaient que l’hydrogène se développerait rapidement pour les voitures, les camions où les trains mais les batteries sont finalement plus économiques et l’infrastructure bien plus avancé que pour l’hydrogène. Ceci dit, la géographie des USA et l’infrastructure existante est différente de l’Allemagne: le réseau de presque 10.000 km Allemand (Hydrogen core network) prévu pour 2032 est constitué à 60% de… Lire plus »
Je dirais surtout que l’Allemagne lorgne sur le gaz naturel Algérien.
L’hydrogène, elle pourrait très bien le produire directement chez elle.
ET vu les problèmes d’eau en Algérie (des barrages hydro ont été reconverties il y a quelques années en « retenue collinaire » sans production énergétique !) avec beaucoup de désalinisation associée directement à du Gaz Fossile, cela risquerait de faire de l’hydrogène assez « marron » au final !
Oui, l’Allemagne regarde le Gaz Fossile Algérien (il en reste beaucoup ! avec beaucoup de « shale » pas encore mis en exploitation !)
Concernant les centrales allemandes au gaz naturel ‘Hydrogen ready’, quelle sera l’efficacité de la double conversion : d’abord, produire de hydrogène par électrolyse de l’eau en consommant beaucoup d’électricité et, ensuite, refaire de l’électricité à partir de l’hydrogène à l’aide de piles à combustible. Faible à coup sûr (certains experts parlent d’un rendement de 30%) ; de plus, il faut assurer le transport / stockage de l’hydrogène. Les études allemandes sont très divergentes et fluctuantes quand il s’agit d’établir les prix de l’hydrogène soit importé soit produit en Allemagne.
On verra dans la pratique le rendement moyen atteignable mais ce n’est pas vraiment critique à mon avis. Pour l’instant ce n’est bien évidement pas encore le cas vu que les renouvelables ne sont pas encore suffisamment développés mais d’ici à quelques années, l’Allemagne devrait être très régulièrement et la plus grande partie du temps en surcapacité de production lorsque le vent souffle où le soleil brille. Donc il faudra soit essayer d’exporter au max ou essayer de consommer par tout les moyens. De plus le rendement peut être grandement augmenté avec un couplage de ces turbines à gaz/hydrogène avec… Lire plus »
Il s’agit ici de bruler l’hydrogène dans la centrale à la place du gaz, pas d’utiliser une pile à combustible. Dans les 2 cas, le rendement total de la chaine est extrêmement mauvais. Il n’existe aucun cas dans lequel le passage par l’hydrogène est plus efficace que l’utilisation directe de l’électricité.
Le rendement total ne dépasse pas 20-25% dans le meilleur cas (le rendement de la centrale H2 est forcément plus mauvais que le rendement de la pile à combustible car une partie de l’énergie part en chaleur).
https://www.sses.ch/fr/economie-de-lhydrogene-de-fausses-promesses-en-pleine-crise/
Merci pour vos précisions éclairantes.
Ces histoires de rendement sont à prendre avec des pincettes car d’une part, une partie de l’énergie dissipée peut être valorisée (par exemple dans des réseaux de chaleur) et d’autre part, il ne s’agira que d’une petite partie de l’électricité produite par le pays. Rappelons que le rendement d’une centrale thermique (y compris nucléaire) est autour de 30% et le tout avec un combustible non renouvelable.
…sauf si il y valorisation de la chaleur fatale c’est à dire que la chaleur produite n’est pas simplement rendue à la source froide mais est utilisé pour le chauffage. Si on prend par exemple les indication constructeur de Siemens Énergie pour sa turbines « H2 ready » SGT-800, il est prévu qu’elle produise même plus d’énergie thermique (pour réseaux chaleur avec avec stockage thermique) de d’énergie purement éclectique.
C’est vrais que le rendement total peut être amélioré, on peut gagner quelques % (chose qu’il faudrait faire quelque soit la centrale thermique) mais ça ne change rien pour la production ou le transport.
Tant qu’à utiliser de l’électricité pour faire de l’hydrogène, autant le faire pour ce qui est vraiment utile, cad utiliser l’hydrogène comme réactif pas comme vecteur énergétique.
Pour la production, la chaleur peut aussi être valorisée. Pour le transport, il vaut mieux autant que possible essayer de produire lecplus proche possible de la où l’hydrogène est consommé. A niveau physique il est en effet souhaitable de directement utiliser l’hydrogène dans une pile a combustible. Mais au niveau économique et durée de fonctionnement, la pile à combustible n’est pas non plus la panacée et c’est pourquoi on se tourne pour les grosses installations vers les turbines à gaz qui ont une durée de vie plus grande. En fonction des avancées technologique, l’équation economique pourra éventuellement changer dans le… Lire plus »
Avec un réseau de chaleur, il est possible d’augmenter le rendement du dernier maillon de la chaîne, ce qui ne change pas fondamentalement le rendement global de la chaîne.
Extrapoler sur un rendement précis alors qu’aucune installation n’existe pour le moment à l’échelle (pour la fabrication, le stockage, le transport ou l’utilisation) reste très approximatif.
Pas obligatoirement comme je l’ai dit si on produit localement et on valorise la chaleur aussi au niveau de la production et pas seulement lors de l’utilisation.
Les premières installations pour la production sont déjà en construction et les données constructeur avec le rendement à attendre existent (voir par exemple la centrale en construction à Stuttgart et la turbine à gaz SGT-800 de Siemens Energy capable de tourner avec de l’hydrogène à 75%)