La production d’électricité à l’échelle nationale bat des records, mais la consommation, elle, stagne. Dans ce contexte, les objectifs d’installation d’énergies renouvelables pour 2035 ont été remis en question par certains membres du gouvernement.
La France a-t-elle été trop ambitieuse dans sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ? Pour Vincent Berger, Haut Commissaire à l’énergie atomique, la réponse est oui. Selon lui, l’objectif de capacité de production de la France à l’horizon 2035, fixé à 692 TWh, est beaucoup trop élevé. Or, une surproduction d’électricité pourrait avoir des conséquences négatives pour les consommateurs et le contribuable.
Au regard des chiffres de la production électrique de ces dernières années, ces 692 TWh paraissent effectivement ambitieux. En 2024, la France n’a produit que 520 TWh d’électricité. Parmi cette production, près de 89 TWh ont été exportés, la faute à une consommation nationale qui ne parvient toujours pas à retrouver ses niveaux d’avant la crise sanitaire. Dans ces conditions, difficile de justifier une telle hausse de la production électrique. D’ailleurs, si la France peut actuellement exporter autant, rien ne permet d’affirmer qu’il pourra en être ainsi pendant les 10 prochaines années.
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De ce fait, la question de l’objectif fixé se pose. Vincent Berger explique, de surcroît, que la PPE a été construite selon la directive européenne qui vise à atteindre les 55 % de réduction d’émissions de CO2 par rapport à 1990 d’ici 2030. Or, à sept années de l’échéance, la France n’en est qu’à 31 % de réduction. La marche paraît donc trop haute.
Néanmoins, difficile de dire que la réduction des objectifs en matière de photovoltaïque soit une bonne solution. En revanche, il y a fort à parier que le prix actuel de l’électricité contribue grandement à la stagnation de la consommation électrique nationale. Malgré la récente baisse des tarifs réglementés, le prix du kWh encourage les français à limiter leur consommation, et freine le développement du secteur industriel. Une baisse du prix de l’électricité permettrait de rendre la France plus attractive, et ainsi favoriser le renouveau d’une industrie bas-carbone.
À ce sujet, l’après-ARENH constitue un enjeu majeur pour l’industrie française. Si celle-ci pouvait bénéficier de tarifs fixés à 42 €/MWh, les prix pourraient fortement évoluer à partir de 2026. À ce sujet, Aluminium Dunkerque, plus grand consommateur d’électricité de France, a exprimé un besoin urgent de garanties tarifaires pour rester compétitif à l’échelle mondiale. Pour l’heure, il se murmure que le tarif de base moyen pourrait être établi à 70 €/MWh. Il est considéré, pour beaucoup, comme trop élevé par rapport à d’autres régions du monde comme le Moyen-Orient, les Etats-Unis ou la Norvège.
Dilemme : Option 1: installer massivement et tout de suite des renouvelables Option 2 : essayer de construire 1 EPR d’ici 2040-43 et 1 ou 2 autres d’ici 2050 Avec l’option 1, les prix de l’électricité vont baisser vu le coût dérisoire des renouvelables (cf. Fig7 du Giec), on pourra rouler quasiment gratuitement avec les voitures électriques et garder le peu d’industries intensives qui restent. Ça permettra aussi de réduire les émissions de GES en diminuant les 80% de fossiles Option 2 : on éviterait peut-être la faillite d’Orano et framatome mais le kWh devrait quasiment doubler (passer de 42… Lire plus »
RTE a peut-être été trop optimiste sur la capacité des français à embrasser la transition… je me souviens d’une interview de Thomas Veyrenc à l’occasion de l’étude prospective Futurs Energétiques et cela ne semble pas se passer comme prévu. Tant que 85% des voitures neuves sont thermiques (y compris les grosses voitures statutaires type X6, Q7, Macan… à 70K+), qu’on vend plus de chaudière gaz/fioul que de PAC… la consommation d’électricité stagnera. Il va être temps de s’énerver contre le bon citoyen qui pense qu’il a encore le droit de saloper l’environnement en toute impunité. A moins que le refrain… Lire plus »
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il n’y a qu’a voir comme les industriels se précipitent pour signer de PPA nucléaires !