À Genève, un vaste chantier lancé en 2015 vise à chauffer et climatiser d’ici 2035 la moitié des bâtiments du canton grâce à l’eau du lac Leman. Selon des scientifiques de l’Ecole polytechnique de Lausanne (EPFL), cette technique qui s’appelle hydrothermie pourrait couvrir 30% des besoins en chauffage de la Suisse grâce à « l’or bleu » des nombreux lacs du pays.
Dérivée de la géothermie, la technologie n’est pas neuve : en Suisse, elle est utilisée depuis les années 1930 dans des centaines de petites centrales qui chauffent quelques bâtiments. En France elle est notamment mise en œuvre au bord du lac d’Annecy pour le projet immobilier des Trésums qui accueillera bientôt, 480 habitations privées, 152 logements sociaux, un hôtel, une maison de repos et le futur centre nautique municipal.
Ces bâtiments seront desservis par un réseau de chaleur et de froid qui puisera l’énergie dans le lac. En profondeur, l’eau s’y trouve à une température constante de 7°C, été comme hiver. Elle alimentera des pompes à chaleur qui produiront les besoins en chauffage et eau chaude sanitaire du quartier. Grâce à l’utilisation d’échangeurs, la totalité de l’eau pompée dans le lac lui sera restituée.
En été, les pompes à chaleur réversibles distribuent de la fraîcheur dans le réseau. C’est le principe du « géocooling », une solution qui permet de consommer quinze fois moins d’électricité que des climatiseurs classiques. Même bénéfice pour ce qui concerne le chauffage, puisqu’à Annecy le système économisera chaque année l’émission de 2.250 tonnes de CO2.
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A Genève, le projet Génilac voit plus grand. Développé par les Services industriels de Genève (SIG), il a pour but d’exploiter les eaux du lac Leman pour fournir de la chaleur et du froid dans le canton. Sa genèse remonte à 2004 lorsqu’une étude menée pour le quartier des Nations – dont les besoins en énergie sont très importants – a montré que l’hydrothermie était une solution envisageable.
Les bâtiments y ont en effet une envergure propice pour y installer un tel système. « Grâce aux subventions octroyées par le programme Concerto de la Commission Européenne, nous avons pu développer le réseau sur l’ensemble du périmètre et au-delà », explique Fabrice Malla, l’un des ingénieurs responsables du projet.
Celui-ci a débuté initialement par le raccordement de quelques bâtiments du quartier des organisations internationales. Il s’est montré tellement efficace que depuis 2018 une extension dans le centre-ville ainsi que dans sept autres communes genevoises est en cours de réalisation avec l’objectif final d’équiper plus de 350 bâtiments d’ici 2035. Il pourrait s’agir à ce moment du plus grand réseau hydrothermique au monde.
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L’eau sera pompée à 2 kilomètres au large et à 45 mètres de profondeur dans un énorme puisard en béton actuellement en construction. D’une longueur de 70 mètres, son volume équivaut à celui de 3 piscines olympiques. En 2024, cette eau – qui s’y trouve à une température constante de 7°C – sera injectée dans 2 boucles.
La première irriguera les quartiers situés autour de l’aéroport. La seconde desservira le centre-ville. « Nous allons alimenter en chauffage et climatisation la moitié du canton de Genève », précise Fabrice Malla qui ajoute que l’électricité consommée par les pompes à chaleur et toutes les installations sera d’origine hydroélectrique. Il n’y en aura toutefois pas en suffisance, ce qui impliquera de développer l’énergie éolienne et solaire puisque la Suisse, comme d’autres pays européens, a décidé la sortie du nucléaire et le remplacement progressif des cinq réacteurs en service par des renouvelables.
Dans cette perspective, les ressources énergétiques des lacs helvètes apparaissent comme un véritable trésor encore inexploité. Selon les chercheurs de l’EPFL, cet « or bleu » pourrait produire grâce à l’hydrothermie, le tiers des besoins en chauffage de tout le pays.
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Pomper l’eau quelque soit l’endroit pour échanger des calories entre le milieu aquatique et aérien aura forcément un impact d’autant plus important qu’on multipliera cette pratique ? Réchauffer l’eau c’est augmenter sa capacité à produire plus de vapeur. Sachant que la vapeur est le principal gaz à effet de serre, avant cinquante ans, je ne donne pas cher de l’or blanc des montagnes Suisses !
les suisses , des gens intelligents !!!!
Ca existe déjà à Marseille depuis plusieurs années !
Mais pas depuis 1930… ils ont vraiment une longueur d’avance. Sans aucun doute.