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Installée à Mana près de Saint-Laurent du-Maroni en Guyane, la future centrale solaire de Hydrogène de France (HDF Energy) sera couplée à une unité de stockage à l’hydrogène. Mise en service prévue en 2020.
Au total, HDF Energy compte investir 90 millions d’euros dans cette centrale solaire. D’une capacité de 55 MW, le parc photovoltaïque sera couplé à une unité de stockage de 140 MWh, soit davantage que le système de stockage sur batteries mis en place par Tesla en Australie dont la capacité s’élève à 129 MWh.
Attendue en 2020, la Centrale Electrique de l’Ouest Guyanais permettra de fournir de l’électricité verte à plus de 10.000 foyers en Guyane, le tout à un prix compétitif. Un projet soutenu par la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et la Préfecture qui souhaitent augmenter la part de renouvelable sur le territoire. A ce jour, le solaire ne fournit que 6 % des besoins énergétiques en Guyane.
Installée sur la commune de Mana et raccordée au réseau EDF de Saint-Laurent-du-Maroni, la centrale pourra produire quotidiennement une puissance électrique fixe de 10 MW la journée jusqu’au soir et de 3 MW la nuit.
« En proposant de fournir une électricité propre et garantie aux habitants de l’ouest guyanais, le projet CEOG est en phase avec les objectifs de production en énergie renouvelable de notre Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Il démontre que la Guyane peut tendre vers l’autonomie énergétique, qui est réellement atteignable avec l’implantation de centrales de ce type » souligne Rodolphe Alexandre, Président de la Collectivité Territoriale de Guyane.
En termes de calendrier, le début du chantier est prévu à l’été 2019 et la mise en service de la centrale à l’automne 2020. Un projet qui devrait permettre la création d’une centaine d’emplois durant sa construction et d’une trentaine d’autres lorsqu’elle entrera en exploitation.
Commentaires
A coupler avec du stockage non agressif ? _ http://www.rtflash.fr/batterie-redox-pour-stocker-l-electricite-propre-grande-echelle/article
140 MWh c'est la borne basse pour l'intérêt économique d'une solution hydrogène. A ce niveau, les batteries restent compétitives.
Pour 1 GWh et au-delà par contre, la solution batterie n'est plus économiquement viable.
C'est surtout le rapport puissance / quantité d'énergie qui conditionne la rentabilité économique d'un projet à base de batteries...
Et avec des batteries de stockage Tesla çà aurait combien de moins?
Le stockage par batterie c'est plutôt pour une fonction tampon comme la solution Australienne : parc de 120 MW de puissance avec une batterie de 129 MWh cela donne une grosse heure de stockage.
Ici on parle de compenser l'alternance jour/nuit donc il faut prévoir 12 fois plus de stockage, même si la puissance en entrée est la même, et là la solution batterie n'est pas forcément pertinente économiquement.
Êtes vous bien sûr que c'est ce dont nous avons besoin en Guyane ?
Actuellement le PV produit autours de 6 % de l'électricité de la Guyane, et une part importante de cette capacité PV est déjà adossée à du stockage. Le challenge est il d'éclairer la nuit au solaire, ou bien plutôt de stabiliser le réseau pour pouvoir accueillir plus de solaire, aux heures ou les consommations sont importantes (en journée), en installant des batterie à même d'assurer les services réseau que l'on confiait jusque là aux diesels (et à l'hydraulique), et qui imposent de les maintenir à 50% de puissance pour pouvoir rapidement faire varier leur production à la baisse ou à la hausse.
Pour moi, il n'y a pas de doute, et la doxa d'EDF voulant que chacune des centrales solaires se transforme en centrale à même de réaliser une production en "base" est idiote, et permet surtout d'entretenir la petite musique jouée par EDF depuis des années : les énergies renouvelables ne servent à rien sans backup ou stockage. Ce qu'il nous faut c'est un truc qui produise tout le temps (y compris à 4h du mat quand on ne sais pas du tout quoi faire de l'électricité et qu'elle ne vaut rien) : du nucléaire (ou du diesel très rentable pour EDF dans les ZNI).
PS : Elles sont fixées à quelle heure les heures creuses où on met en marche les chauffe eau à St Laurent du Marauni ? N'est-il pas complètement idiot de stocker dans des batteries de l'électricité qui rechargeront les chauffe eau la nuit, plutôt que de déplacer cette consommation en journée. Que représente en MWh la recharge quotidienne de ces chauffe eaux sur le réseau de St Laurent ? Combien couterait le déplacement des heures creuses en journée ?
D'accord avec vous...
Sans vouloir dire du mal de ce projet en particulier, que je ne connais pas vraiment, je suis toujours surpris de l’Intérêt que certains portent au stockage des énergies renouvelables par hydrogène, alors que celui ci présente de gros inconvénients, en particulier le fait que l'on perde 70% de l'énergie dans le processus électrolyse, compression, pile à combustible, quand des batteries et chargeur onduleur ont des pertes autours de 10%...
Par ailleurs, je suis de plus en plus agacé par la façon dont EDF gère le zones non interconnectées (ZNI) :
La gestion par EDF des zones non interconnectés me semble être réalisée pour mettre des battons dans les roues des énergies renouvelables (solaire et éolien), en fixant une proportion maximum d’énergie “intermitente” injectée. Ce seuil est appliqué à toute nouvelle centrale intermitente, et si le seuil est dépassé à un instant T, la centrale est débranchée, en commençant par la dernière installée. Ce seuil a été fixé de façon assez arbitraire à 50%, et EDF traine les pieds pour le relever, alors que l’équilibre offre demande a toujours été assuré.
Face à ce problème deux solutions :
– 1 : solution choisie sur les iles françaises : demander aux nouvelles centrales d’avoir un dispositif de stockage permettant de garantir une production lissée (voir appels d’offres solaire + stockage en ZNI), ça marche, mais ça augmente beaucoup le prix des projets, et ça nécessite d’installer beaucoup de stockage. Ce projet s’inscrit dans cette logique.
– 2 : Mettre en place des stockages réseau à même de garantir l’équilibre offre demande. Pas besoin de stocker longtemps, juste de faire tampon, et de permettre de monter en puissance les diesels en cas de manque d’Enr. Ca permettrait de relever nettement la proportion d’énergies renouvelables intermitente injectable, en utilisant beaucoup moins de ressources mais en les mutualisant. C’est ce qui se fait ailleurs… ( voir par exemple le principe des centrales virtuelles, ou encore les batteries rémunérées pour des services réseau comme celle de Neoen en Australie).
Vos chiffres sont inexacts. Les pertes globales côté batterie sont de l'ordre de 30% et 50% côté hydrogène avec les systèmes disponibles sur le marché à ce jour. Par ailleurs, le rendement n'est pas le seul critère. Le coût est un facteur prépondérant. Dans certaines configurations, la solution batterie est moins chère et donc plus pertinente ; dans d'autres, c'est l'hydrogène. Un mix des deux permet souvent de trouver un bon compromis entre réactivité des batteries avec le faible coût de stockage par MWh via hydrogène.
Edouard,
pouvez vous me donner des sources justifiant de pertes de l'ordre de 30% pour les batteries ? Les chiffres dont je dispose donnent un rendement "chimique" DC-DC de l'ordre de 92%, le rendement du chargeur et de l'onduleur étant de l'ordre de 97%, soit 86,5 % de rendement AC-AC.
de la même façon, j'aimerais savoir comment vous arrivez à 50% pour l'hydrogène... Pour moi, c'est électrolyse :~60% compression :~90% pile à combustible :~60%, soit ~33% au total.
Par ailleurs, je ne pense pas, comme je l'explique dans la suite de mon post que le besoin actuel soit de stocker de grandes quantités d'énergie à de petites puissances, mais bien de stockages réactifs, ayant une durée de stockage à pleine puissance de l'ordre d'une heure, pour permettre de remplacer les diesels dans la responsabilité du maintien de l'équilibre offre demande sur les temps courts. Ceci serait beaucoup plus efficace que le système imposé par EDF SEI aux producteurs d'Enr intermittentes leur demandant de lisser leur production.
Le seuil fixé à 50% maintenant, il me semble qu'il n'y a pas très longtemps c'était 30%.
Parfait, tout est dit, rien à ajouter.