La start-up israélienne HomeBiogas commercialise un digesteur de petite taille adapté aux besoins des familles. Avec seulement 2 kilos de restes ou déchets alimentaires il peut produire jusqu’à 2 heures de biogaz par jour. Celui-ci vous permettra de cuisiner grâce à une gazinière spéciale fournie par la société.
Par an, un européen produit en moyenne plus de 150 kg de déchets organiques : restes de nourriture, épluchures, légumes ou fruits avariés, graisse et déchets de viande, huile de friture, produits laitiers … Tous ces détritus de même que les excréments d’animaux peuvent être versés par une sorte d’entonnoir dans le digesteur HomeBiogas où ils sont transformés en gaz par des bactéries anaérobies. Ce gaz s’accumule dans la partie supérieure du digesteur. Après être passé par un filtre, il peut alimenter, par un flexible, une gazinière spécialement adaptée et fournie par la société. « Deux kilos de déchets permettent de fournir assez de gaz pour cuisiner pendant deux heures » nous confie Oshik Efrati, l’un des trois co-fondateurs de la start-up. « Le système produit également un engrais liquide et bio que vous pourrez utiliser pour nourrir vos plantes et vos cultures ».
Mais n’espérez pas utiliser ce gaz pour chauffer votre habitation, la production journalière est beaucoup trop faible et sa pression trop basse pour qu’il puisse être injecté dans une chaudière. Contrairement à la solution française Méthatec de SCTD Industries, le HomeBiogas 2.0 n’alimente pas de groupe électrogène et ne fournit donc pas d’électricité. En conséquence, il est beaucoup moins cher (voir ci-dessous).
L’appareil peut être commandé sur le site homebiogas.com. Livré dans une boîte, vous pourrez le monter très facilement en une à deux heures, dans votre jardin ou sur une terrasse, mais de préférence dans un endroit ensoleillé ou dans une serre. Pour bien fonctionner, la digestion anaérobie a en effet besoin de chaleur. Une température moyenne d’environ 20°C est nécessaire, ce qui, en Europe, restreint malheureusement l’utilisation du HomeBiogas aux régions bénéficiant d’un climat méditerranéen.
Aucune odeur n’est à craindre, le gaz étant confiné dans le digesteur. En cas de fuite accidentelle il s’échappera rapidement dans l’atmosphère car il est plus léger que l’air. Il n’y a donc pas de danger d’incendie ou d’explosion : l’appareil a été testé et approuvé par des organismes européens de certification. Il est pourvu du marquage CE qui atteste sa conformité aux normes en vigueur.
Un investissement rentable
Actuellement le HomeBiogas 2.0 peut être commandé au prix promotionnel de 650 USD, soit environ 555 EUR. S’il est régulièrement utilisé et que la famille et les amis sont mis à contribution pour alimenter le digesteur en déchets, l’investissement peut donc être amorti en un à deux ans.
La société compte des clients dans plus de 90 pays et cible deux marchés distincts: d’une part les millions de familles vivant dans les pays émergents, qui n’ont actuellement pas d’accès à une énergie propre pour la cuisine et brûlent du charbon ou du bois de chauffage en s’exposant ainsi à des effets néfastes pour leur santé. D’autre part, la technologie permet aux ménages vivant dans des pays développés bénéficiant d’un climat chaud, d’agir concrètement pour réduire leur empreinte environnementale en adoptant un style de vie plus durable. En utilisant HomeBiogas 2.0 une famille peut en effet réduire son empreinte carbone de 6 tonnes par an.
Précisons encore qu’Engie, via son fonds « Engie New Ventures », a pris une participation de 13% dans HomeBiogas. Cet investissement devrait permettre à la start-up israélienne d’accélérer son développement en Europe et dans les pays émergents.
Commentaires
je suis interesse par ce produit (homebiogas)
je suis septique sur le digesteur car le produit est en plastique donc aucune isolation et l hiver avec des températures négative les bactéries sont proche du zéro donc pas de bio-gaz CQFD si il ya une parade je suis a l ecoute d'une solution constructive
Mouais... encore un truc en plastique à base de pétrole pour se donner bonne conscience... Si vous avez un jardin ou même une terrasse, faîtes plutôt comme Damien DEKARZ : https://www.youtube.com/channel/UCsM4_jihNFYe4CtSkXvDR-Q
Voyons, voyons. Réfléchissons un peu et évitons les raisonnements basiques si vous voulez bien.
Si vous consommez 1 unité de pétrole pour en économiser 1000 (ça peut-être 10k ou 100k ...?) ne trouvez-vous pas qu'il y a un bénéfice ? Et de toute façon ce pétrole nécessaire à sa fabrication n'émet pas nécessairement du CO2. L'énergie qu'il a fallu pour fabriquer et transporter en a sans doute émis, oui. Je ne connais donc pas ces chiffres mais ils sont évaluables. Je sais par ex que le coût de production d'une éolienne en CO2 est rattrapé en 1 à 2 ans, à considérer que l'énergie nécessaire à sa fabrication n'ait pas été puisée dans le renouvelable.
De plus vous renvoyez vers une video sur la permaculture en guise d'alternative. Vraiment pas très malin comme raisonnement car ce n'est pas l'un ou l'autre qu'il faut faire mais l'un ET l'autre !! Evidemment.
Alors les obsédés du "un bout de plastique" et les pourfendeurs de bonne conscience à la noix, il y a des forums pour vous épancher... Ici on raisonne.
A mon avis la "bonne conscience" n'est pas là où vous pensez ....
c'est assez séduisant,
mais je suis toujours inquiet des fuites de méthane sachant son pouvoir de réchauffement sur 100 ans est 34 fois plus important que celui du CO2, si on a plus de 3% de fuites, mieux vaut utiliser du gaz de réseau et composter..
Pas d'accord avec votre raisonnement. D'abord le potentiel de réchauffement du méthane n'est pas 34 fois plus important que celui du CO2, mais "seulement" 25 fois. Ensuite quand vous compostez les déchets, ils se décomposent aussi par des bactéries qui produisent des gaz à effets de serre. Par rapport à la digestion anaérobie dans un méthaniseur il y a normalement plus de CO2 produit que de méthane, sauf si le compost est mal géré, c'est-à-dire pas bien aéré : dans ce cas vous produirez beaucoup de méthane qui ne sera pas brûlé et qui s'échappera dans l'atmosphère. L'effet négatif sera beaucoup plus important qu'en utilisant un digesteur. Le risque de produire 3 % de méthane avec votre compost est beaucoup beaucoup plus grand que d'avoir 3 % de fuite dans le digesteur. En fait, les tests effectués pour certifier l'installation (qui est à très basse pression) montrent que les fuites sont quasi nulles.
Intéressant comme raisonnement
Bernard,
d'abord, le PRG 100 du méthane tel qu'il a été calculé dans le dernier rapport du GIEC est bien de 34 (28 pour le méthane en lui même, et 6 pour la vapeur d'eau générée par la dégradation du méthane en haute atmosphère, qui contrairement à celle présente dans les parties basses de l'atmosphère ne retombe pas sous forme de pluies).
On sous estime souvent ce PRG parce que dans les inventaires de gaz à effet de serre on reste sur des valeurs conventionnelles, avec les PRG qui ont été fixées dans les traités (le PRG conventionnel du méthane dans le cadre du protocole de Kyoto était de 21, il est encore de 25 dans le cadre de la comptabilité nationale carbone du CITEPA), afin de pouvoir comparer ces chiffres entre eux, au risque de ne pas prendre en compte les dernières avancées de la recherche. J'espère que vous avez raison concernant le taux de fuites... Je sais pas trop comment on introduit les matières à méthaniser, ni comment sont gérés les surproductions de gaz, mais peut être ont ils trouvé des systèmes ingénieux.
Sur le compost, il est vrai que mal mené ça peut méthaniser si il n'est pas assez oxygéné, cependant je doute qu'on soit à des taux si importants en moyenne... J'ai déjà cherché des chiffres sur le sujet, sans succès.
Je ne crois pas que dans les pays émergents il aient beaucoup de déchets de table, mais il est possible de le faire avec de l'herbe et autres déchets d'animaux comme les fientes et crottin.
Mais il est impératif de bénéficier de températures suffisante (25 à 35°C) pour pouvoir mettre et maintenir la gazéification optimale.
Les pays émergent ont sûrement moins de déchets de table qu'en France et peut être pas envie de payer 550€ pour avoir accès à du gaz de cuisson. Je me trompe peut-être. Et en Europe, on voudrait bien mais il ne fait assez chaud toute l'année. Mais ça reste un super produit pour les tropiques.
Égoïstement, étant du sud de la France, je rêve d'un produit similaire avec échangeur thermique ayant la capacité d'être couplé avec un ou plusieurs capteurs solaires dans le but d'augmenter la température du substrat et donc la quantité de gaz. Je ne sais pas si techniquement cela tient la route mais les éléments existent de manière séparé.
P. S: Merci beaucoup pour vos articles ici ainsi que sur automobile propre