Les résultats du deuxième appel d’offre pour la construction de nouveaux parcs éoliens terrestres de l’année 2023 viennent d’être dévoilés par l’État. Une cinquantaine de parcs verront le jour à travers la France pour une puissance totale de 931 MW. Le prochain appel d’offre s’ouvrira le 4 décembre, pour 925 MW.
Les 54 projets retenus totalisent une puissance de 931 MW, soit autant qu’un réacteur nucléaire français de type CP. Il faudra attendre entre 18 et 24 mois pour qu’ils soient prêts à produire de l’électricité. Le prix moyen des lauréats se situe à 86,94 euros par mégawattheure (€/MWh). C’est le prix garanti par l’État pour une durée de 20 ans si les prix de marché sont inférieurs, sinon les producteurs éoliens reverseront les profits qu’ils réalisent.
Cet appel d’offre s’inscrit dans l’objectif français de 40 % d’électricité renouvelable produite en 2030. Le ministère, qui a annoncé les lauréats du deuxième appel d’offre éolien terrestre, ajoute aussi que cela aidera à porter à 33 % la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie (et pas seulement électricité). Ces 2 objectifs chiffrés participeront à « réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en renforçant la sécurité d’approvisionnement en électricité. »
L’annonce par le ministère porte à 2 000 MW la puissance attribuée cette année. Il reste encore 925 MW à attribuer début décembre. Selon l’Agence France Presse (AFP), Agnès Pannier-Runacher a envoyé une lettre le 22 novembre à la commissaire européenne à l’énergie, Kadri Simson, pour reconnaître que la France n’avait pas atteint les objectifs d’une directive européenne, c’est-à-dire 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale énergétique. Ce qui est en jeu est le paiement d’une compensation en rachetant « a posteriori les volumes de production d’énergies renouvelables à d’autres États membres ». La Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, Malte et la Slovénie y ont eu recours.
Les conditions sont réunies pour un nouveau départ de la filière
Les années 2021 et 2022 n’avaient pas été concluantes, car les appels d’offre ne trouvaient plus toujours preneurs. Ces deux années presque blanches s’expliquent par le fait que les développeurs peinaient à répondre aux exigences de prix au MWh à cause notamment de l’inflation sur les matériaux. Pour cela, le ministère de la Transition énergétique a « mis en place un dispositif facilitant la recandidature de ces projets aux appels d’offres, en complément des mesures d’urgence qui avaient été prises fin 2022. » L’indexation des contrats sur l’inflation, mesure prise fin 2022, a en partie joué à la réussite de ce deuxième appel d’offre. Michel Gioria, le délégué général de France Renouvelables interviewé par l’AFP, se félicite pour la France qui « est le premier pays en Europe à l’avoir fait, et cela permet à nouveau aux appels d’offres de fonctionner ». La filière observera de près les autorisations préfectorales qui peuvent contribuer au ralentissement des lauréats.
Pour conclure, la filière éolienne terrestre se rassure avec des tarifs plus avantageux. À la fin de l’année 2022, près de 20,9 GW étaient installés en France. La France s’est fixée dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) un objectif de 24 GW à fin 2023. Elle met donc les bouchées doubles, mais devrait passer proche de ne pas le respecter avec 2 925 MW qui devraient devenir lauréats cette année 2023. Dans son projet de stratégie énergétique mis à la consultation ce mercredi, le gouvernement table sur une trajectoire de 40 à 46 GW d’éolien terrestre installés à 2035. Ces objectifs ont été relevés dans ce document.
Sur un autre tableau, cette annonce du deuxième appel d’offre de 931 MW d’éolien terrestre est accompagnée d’une annonce pour l’éolien offshore dont l’attribution se fera « d’ici l’été 2024 ». Ce sont 2 parcs flottants au large de Port-La-Nouvelle et Fos-Sur-Mer (250 + 500 MW d’extension chacun). En parallèle, le photovoltaïque, connaît « une année record » avec 1 500 MW de projets retenus.
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2 poids 2 mesures, comme d’hab : on impose aux renouvelables de verser au gouvernement les sur-profits, au delà de 80€. Jamais Total ou engie n’auront à verser 1 centime si les prix s’envolent comme en 2022. Et vu que les EPR ne seront jamais terminés dans les temps et que les vieux réacteurs rouillés et fissurés seront forcément arrêtés un jour (si possible avant l’accident majeur), on va manquer énormément de courant et les prix vont exploser. Tout benef pour Total et engie. Rien pour les ENR.