De l’électricité solaire même la nuit et sans batterie, est-ce possible ?

Deux entreprises se sont associées pour créer une mini centrale solaire capable d’emmagasiner la chaleur issue des rayons solaires, sans passer par une batterie, pour produire de l’électricité jour et nuit.

Il est souvent reproché aux énergies renouvelables d’être intermittentes et soumises aux aléas climatiques. Concernant le solaire, la dépendance aux rayons du soleil pose problème pour l’alimentation en électricité de nuit ou par mauvais temps. Des solutions de stockage sont donc indispensables pour recueillir l’énergie générée en journée et s’en servir la nuit.

Ecotech Ceram, une entreprise toulousaine spécialisée dans la valorisation de la chaleur fatale, s’est associée à H2P Systems pour proposer une solution inédite. Appelé « SUN2P », ce nouveau concept consiste en une mini centrale solaire thermique à concentration, qui peut être installée de façon stationnaire ou nomade et produit de l’électricité jour et nuit.

Un moteur à combustion externe pour générer du courant

En pratique, les deux sociétés ont mis en commun le moteur à air chaud développé par H2P dans l’Eco-stock d’Eco-Tech Ceram, qui permet de capter, stocker et restituer l’énergie renouvelable. Ainsi, pendant la journée, l’énergie thermique est recueillie par l’Eco-Stock, un système accumulant de la chaleur dans des céramiques, qui la transmet la nuit au moteur à air chaud, aussi appelé « moteur à combustion externe » (comme le moteur Stirling, par exemple). La production d’électricité est donc possible 24 h/24.

L’usage d’une batterie n’est donc pas nécessaire, tout en conservant la possibilité d’utiliser de l’électricité à tout moment. Facilement déployable, chaque unité de 10 kW doit permettre de produire de l’électricité via la chaleur du soleil pour des coûts inférieurs aux dispositifs classiques associés à des solutions de stockage électrochimique.

Le marché concerné par cette technologie est non seulement les sites civils (isolés, insulaires, fermes solaires), mais également les installations militaires. D’ailleurs, le projet a reçu le soutien financier de la Direction Générale de l’Armement (DGA). Un premier démonstrateur doit être mis en place prochainement à Aix-en-Provence.