Cette société recycle le CO2 en méthanol, mais à quoi ça sert ?


Cette société recycle le CO2 en méthanol, mais à quoi ça sert ?

Usine de synthèse du méthanol de Georges Olah à Svartsengi en Island / Image : Carbon Recycling International.

La captation du dioxyde de carbone est une opération coûteuse, il est donc très intéressant de valoriser le CO2 dans d’autres applications. Par exemple pour fabriquer du carburant. Et c’est bien ce que propose Carbon Recycling International.

C’est le 21 février dernier qu’a eu lieu la cérémonie d’inauguration de l’usine de Shunli, la plus grande installation de transformation du CO2 en méthanol. Située dans la commune Anyang, dans la province du Henan en Chine, elle est placée à proximité d’une cokerie. Le fonctionnement de cette dernière produit, non seulement, du CO2, mais aussi de l’hydrogène. Ces deux substances vont être transférées et consommées par la nouvelle installation dont le rôle sera de synthétiser 110 000 tonnes de méthanol par an.

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Le méthanol produit permettra d’alimenter une flotte de 300 poids lourds construits par Farizon, une filiale de Geely, un grand constructeur automobile chinois. Ce sont ainsi 160.000 tonnes de CO2 par an qui seront valorisés. L’investissement est de 90 millions de dollars US, et a conduit à la création de 80 emplois.

Livraison des premiers camions fonctionnant au méthanol / Image : Geely.

Un procédé développé en interne

La technologie employée est celle de Carbon Recycling International, une société islandaise spécialisée dans les procédés dits « Emissions-to-Liquid » (ETL), que l’on pourrait traduire par « Émissions-À-Carburant ». L’objectif de cette approche est transparent : capturer le CO2, par exemple, en sortie d’un procédé industriel qui en génère de grandes quantités, comme les cokeries ou les cimenteries, et le transformer en carburant liquide utilisable par des véhicules. Le procédé doit également être alimenté par de l’hydrogène, lequel peut provenir de l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable ou nucléaire (on parle alors de « e-méthanol »), ou alors en tant que sous-produit d’un procédé industriel (on parle alors de « méthanol faible carbone »).

Fondée en 2006 à Reykjavik, Carbone Recycling International a commencé par le développement d’une installation pilote, d’une toute petite capacité, à hauteur de 10 kg/j seulement. Cette première brique a lancé le déploiement de la phase de démonstration industrielle, avec des installations de plus grande taille. Citons notamment l’installation de George Olah, mise en service en 2011. Située dans la localité de Svartsengi en Island, elle a permis d’utiliser le CO2 relâché par une source géothermique adjacente, produisant 4 000 t/an de méthanol, et permettant de valoriser 5 500 t/an de CO2. Produit en Islande, le carburant est vendu sous la marque « Volcanol ».

L’usine de Shinli / Image : Carbon Recycling International.

Les projets s’enchaînent

Une autre installation est en cours de construction à Lianyungang, dans la Province du Jiangsu en Chine, ainsi qu’une usine en cours de conception pour la Norvège. Par ailleurs, le concept intéresse assez largement pour attirer les investissements. Carbon Recycling International a annoncé fin juin avoir clôturé un tour de table de 30 millions de dollars, destiné à financer ses activités de R&D et sa croissance. La société pétrolière Equinor, dont le gouvernement norvégien est l’actionnaire majoritaire, est un des plus gros contributeurs de cette levée de fonds, par l’intermédiaire de sa filiale Equinor Ventures.

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