Et si votre copropriété remplaçait sa chaudière au gaz par un micro réacteur nucléaire ? L’idée n’est pas si saugrenue. Le géant de l’atome civil Westinghouse développe actuellement un réacteur nucléaire miniaturisé, tenant dans un conteneur maritime. L’engin pourrait faciliter la décarbonation des nombreux secteurs d’activité.
L’humanité continue d’engloutir des quantités astronomiques de ressources fossiles. 80 % besoins de nos besoins énergétiques sont assurés par du pétrole, charbon et gaz extraits de la croûte terrestre. Si les sources renouvelables gagnent très lentement des parts de marché, la décarbonation totale de l’énergie paraît extrêmement compliquée, pour ne pas dire inenvisageable.
En complément de l’hydroélectricité, de l’éolien, du solaire, de la géothermie et de la biomasse, une autre ressource pourrait bien accélérer la transition : le nucléaire, version miniaturisée. De la même façon qu’il existe des micro-centrales hydroélectriques, l’avenir verra peut-être naitre des micro-centrales nucléaires. Westinghouse, spécialiste américain de l’atome civil et concepteur des premiers réacteurs nucléaires commerciaux français, travaille actuellement sur modèle de très petite taille baptisé « eVinci ».
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Encore plus petit que les fameux « SMR », le micro-réacteur tiendrait dans un conteneur maritime classique. Facilement transportable, l’engin développerait une puissance thermique brute de 15 MW. Une énergie qui pourrait être transformée en 5 MW électriques ou 13 MW thermiques. Ainsi, eVinci serait capable de fournir simultanément de l’électricité et de la chaleur bas-carbone entièrement pilotable, pour toutes sortes d’applications.
Nul besoin de batteries ni de réservoir, le micro-réacteur nucléaire fonctionnerait en toute autonomie pendant… huit années, selon ses concepteurs. Évidemment, les rigoureuses contraintes liées à la sécurité nucléaire rendent très peu probable le déploiement de cette solution dans les habitations et en pleine ville. De même, on imagine difficilement qu’un tel système soit accepté socialement et légalement à proximité des agglomérations.
Images extraites de la vidéo de présentation du réacteur Westinghouse eVinci.
Alimenter des campus, industries et réseaux de chaleur urbains
Pourtant, le micro-réacteur développé par Westinghouse pourrait bel et bien débarquer dans des lieux de vie très fréquentés. Le State College de Borough en Pennsylvanie (États-Unis) a ainsi déclaré son intention d’étudier l’installation de l’engin.
Ses concepteurs imaginent même de le proposer aux réseaux de chaleur urbains, qui fournissent chauffage et eau chaude sanitaire à des milliers de logements, bureaux, commerces et bâtiments publics. Pour se faire une idée, les 5 MW électriques développés par un seul réacteur suffiraient à couvrir les besoins de plus de 9 000 français, 24 h/24 et 7 j/7.
En réalité, eVinci devrait surtout être déployé sur des sites industriels et miniers très isolés. Au lieu d’utiliser des groupes électrogènes au gaz ou pétrole, ces sites exploiteraient un micro-réacteur nucléaire. Sur le papier, sa puissance est tout à fait compatible avec les besoins de raffineries, sites d’extraction de minerai et d’hydrocarbures, voire d’immenses datacenters.
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Concrètement, le micro-réacteur eVinci est un modèle modéré au graphite et refroidi passivement par des « caloducs ». La chaleur est évacuée par convection dans des tubes contenant du sodium liquide. Ce matériau, qui a le fâcheux défaut d’exploser au contact de l’air ou de l’eau, transporte la chaleur vers des échangeurs, permettant ensuite de produire de l’électricité ou de la chaleur « commerciale ».
La puissance du réacteur est régulée par un tambour, seule pièce mobile, qui fait pivoter les tiges de contrôle : face au cœur pour ralentir la réaction en chaîne et dos au cœur pour l’accélérer. eVinci serait livré prêt-à-l’emploi, avec son combustible déjà chargé. Il s’agirait de combustible « TRISO » pour « Tristructural Isotrope », initialement conçu pour fonctionner dans des réacteurs graphite-gaz. Chaque renouvellement de combustible nécessiterait de déplacer le réacteur dans son intégralité, vers un site spécifique.
Le micro-réacteur nucléaire eVinci poursuit son développement à un rythme étonnamment rapide. Un prototype opérationnel doit être mis en service en 2026 pour une commercialisation dès 2027, bien avant les futurs SMR et ultrapuissants EPR II.
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Heu, quelqu’un leur a dit :
1) que le sodium liquide en ville, c’est un peu osé vu le danger
2) qu’on ne sait toujours pas démanteler les réacteurs au graphite. Cf brenilis
3) qu’il y a environ 50 ans d’uranium sur terre pour 2% de l’energie mondiale.
Pour decarboner les 80% de fossiles, on aurait à peine plus d’1 an d’uranium et il faudrait 40 fois plus de réacteurs actuels, alors des mini réacteurs…
L’ennui avec ce genre de techno, c’est le risque terroriste. Plus les produits radioactifs seront faciles d’accès et plus les gens pourront faire des bêtises avec. C’est comme les piles diamants, on peut être sur qu’il y a des gens qui essaieront de les ouvrir. Bon à part ça l’idée est bonne
J’en veux un !
J’attends de voir ceux qui trouvent un éolienne moche si trop proche accepter qu’on colle un réacteur nucléaire dans la cave de l’immeuble.
N’oublions pas que l’Uranium est aussi une ressource fossile et non renouvelable… dont le rendement électrique (cycle thermodynamique) est de 30% à peine… (mais si on utilise la chaleur c’est un peu mieux… par contre si on n’en a pas besoin, comme cet été avec nos centrales nucléaire, c’est un dangereux apports de chaleur à l’écosystème) et comme c’est surement (contrairement à ce qui est dit) pas franchement pilotable (le mini doit être à 20% de puissance hors arrêt complet qui impose un redémarrage compliqué) un système de stockage de chaleur avec sels fondus ou d’électricité serait nécessaire et pas… Lire plus »
Tu devrais chercher la signification du mot fossile dans le dictionnaire.
Fossile signifie vestiges de vie ancienne.
L’uranium est un métal donc rien à voir.
Pour le rendement, c’est plutôt 35% (comme toutes les autres centrales thermique d’ailleurs) si on l’utilise uniquement pour produire de l’électricité. Mais produire de la chaleur, c’est pas loin des 100%
Et comme de toute façon, grâce à nos gestionnaire de l’année on aura bientôt plus ni gaz, ni pétrole à un prix décent, ce sera ça ou rien.
Oui bien sûr mais vous jouez sur les mots et vous avez parfaitement compris ce que je voulais dire… Concernant le rendement, faut-il déduire la consommation propre à l’installation (et amortir la R&D et la construction…) ? mais comme beaucoup d’argumentaires commerciaux, quand vous parlez de rendement vous pouvez dire « jusqu’à… » et 100% c’est illusoire. Le gaspillage doit être combattu et d’autant plus si cela concerne une ressource dont on sait qu’elle est limitée ou que sa récupération sera plus compliquée à l’avenir (c’est une histoire de partage avec les générations futures). Une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord… Lire plus »
Il me semble que le nucléaire aussi est rare cet hiver (je vous laisserais qualifier les gestionnaires)…
32 GW sur 63 GW ce matin, c’est quand même pas glorieux.
35% de rendement pour le nucléaire, ça semble beaucoup, on est plutôt autour des 30% qu’indique Mathieu. Contrairement aux autres technologies thermiques, le nucléaire nécessite 2 circuits d’échanges (le primaire, radioactif, et le secondaire), ce qui baisse un peu le rendement.
Il ne faut pas oublier non plus l’autoconsommation du réacteur (consommation des pompes, etc…) qui représente autours de 50 MW sur un réacteur « classique ».
Si on faisait le bilan sur les 40 dernières années plutôt que le jour où les réacteurs sont en maintenance, on verrait que les réacteurs ont produit en moyenne plus de 70% de l’électricité française. Et même si l’électricité nucléaire se fait plus rare ces temps ci, elles se fait toujours moins rare que l’électricité eolienne et surtout solaire ( particulièrement en hiver) Pour ce qui est du rendement, l’ensemble du parc génère 1000 Twh de chaleur par an pour 350 Twh d’électricité. Ce qui fait bien 35%, mais même à 30%, ça restait bien plus que des panneaux solaires… Lire plus »
Et si on n’avait rien fait d’autre que du nucléaire, celui-ci aurait produit 100% de notre électricité… comme n’importe quel autre moyen de production. Cette statistique n’a vraiment pas beaucoup d’intérêt. Pour le rendement, vous pouvez consulter un diagramme de Sankey de notre mix énergétique pour vous faire une idée de ce qui se passe : 65% d’énergie nucléaire non renouvelable balancée dans les rivières ou en panaches de vapeur, alors que le soleil et le vent seront toujours là l’année suivante en quantité égale. RTE a proposé un scénario 100% renouvelable (qui ne sera bien sûr pas appliqué), mais… Lire plus »
Au contraire cela montre qu’un mix basé sur 70% de nucléaire EXISTE et FONCTIONNE contrairement au 100% ENR qui lui relève de la science fiction et du scénario et qui le restera. D’ailleurs , c’est un mensonge de parler de renouvelable pour l’éolien et le solaire car pour convertir ces énergies en électricité qu’on peut utiliser, il faut des matières premières qui ne sont pas renouvelables (pétrole pour les pales en composites, charbon pour purifier le silicium des panneau solaires, etc) Et comme ce sont des énergies diffuses (très dispersées dans l’espace), il faut beaucoup plus de matières par kwh… Lire plus »
Certes, cela montre que cela existe à petite échelle, d’accord. Mais aussi concentré soit-il, le nucléaire produit environ 3% seulement de l’énergie finale mondiale et ne pourra pas faire mieux que doubler d’ici 2050 selon l’AIEA. Cela restera donc un petit truc complémentaire. Il faut bien entendu des matières premières pour fabriquer les éoliennes et les panneaux solaires, mais ceux-ci sont en très large partie recyclables. Ce qui est renouvelable, ce sont naturellement les sources d’énergie exploitées. Quant au besoin de backup fossile, le rapport de RTE vous dément puisqu’il existe bel et bien un scénario 100% renouvelable. Le chapitre… Lire plus »
Que l’on soit à 30% ou 35% ça ne change pas grand chose. Cela doit être le même ordre de grandeur pour une centrale à gaz ou à charbon; or ces moyens de production étant toujours très majoritaire, un rendement de cet ordre n’est surement pas un gros problème.
Continuons ce raisonnement par l’absurde : un panneau solaire à un rendement au mieux compris entre 15 et 25%, c’est moins bien qu’une centrale charbon, donc redémarrons nos centrales à charbon (et c’est ce qui vient de se passer aujourd’hui, mais surement pas pour cette raison!)
Le rendement n’est vraiment important en lui-même que dans le cas d’une source d’énergie non renouvelable, parce que ces stocks s’épuisent.
Dans le cas du solaire ou de l’éolien, ce n’est pas le cas. Le facteur important est le plus le retour énergétique (dont le rendement n’est qu’un élément) et les matières premières nécessaires.
Le facteur le plus important pour le solaire et l’éolien c’est comment on fait quand il n’y a pas de vent ou de soleil. Nos amis allemands ont trouvé la solution: brûler du gaz russe et de la lignite.
Nos amis Allemands sont encore dans la phase de transition et ont toujours l’ambition d’être 100% renouvelables en 2045.
En France, nous avons la chance d’avoir des conditions nettement plus favorables.
Mais je ne crois pas qu’un discours rationnel vous intéresse 🙂
Je ne doute pas qu’ils tiendront leurs objectifs, puisqu’ils ont classé le gaz naturel comme énergie verte…
Vous confondez probablement énergie de source renouvelable avec la taxonomie européenne qui a rangé comme énergie verte le nucléaire et le gaz sous certaines conditions drastiques faite pour le temps de la transition.
En tout cas, le gaz naturel n’a rien à voir avec le mix 100% renouvelable visé par les Allemands.
« Mais je ne crois pas qu’un discours rationnel vous intéresse »
Vous présentez les allemands comme l’exemple alors que factuellement ils sont les plus gros pollueurs d’Europe et vous parlez de discours rationnel ?
C’est l’hôpital qui se fout de la charité !
Pour info, ils ont consommé 100 milliards de M3 de gaz naturel l’année dernière (le double de la France) et on voit aujourd’hui clairement que quand ils ont réellement besoin d’énergie, ce n’est pas vers leur éoliennes qu’ils se tournent mais vers le GNL qataris ou le gaz de schiste américain.
Bonjour. Je n’ai pas du tout présenté les Allemands comme « l’exemple ». Qu’est-ce qui vous permet de m’attribuer ces propos stupides ?
J’ai simplement rétabli quelques faits, ce qui me paraît être essentiel si on veut échanger sérieusement.
Votre dernière remarque est par ailleurs totalement hors de propos, puisque nous sommes tous en train de nous tourner vers du GNL, plus en raison des besoins de chauffage que d’électricité et assez gonflée quand on sait que la France importe très régulièrement en ce moment depuis l’Allemagne, ses réacteurs nucléaires étant en rade.
C’est finalement abusif de parler de rendement pour un panneau solaire car en fait il prélève une partie de l’énergie radiative (ou photométrique) du soleil qui arrive sur Terre quoi qu’on en fasse (avec une part d’absorption et d’albédo)… donc tout est bon à prendre si on considère qu’on ne gaspille pas une ressource fatale. Pareil pour l’eau, le vent voir la géothermie tant qu’on ne perturbe pas l’environnement. Pour ce qui concerne le fait de se passer du nucléaire… il suffit d’utiliser chaque énergie pour ce dans laquelle elle est le meilleur et à commencer par la sobriété et… Lire plus »
Non, ce n’est pas abusif de parler de rendement pour un panneau solaire car quand un panneau reçoit 1000W d’énergie sous forme de rayonnement, il en restitue au mieux 200W sous forme d’électron. Je comprends que quand un chiffre vous déplait, vous tordez la réalité pour la faire correspondre à votre idéologie. Par ailleurs, il y a un énorme gaspillage de ressource avec les panneaux photovoltaïques: Ils sont très énergivores à produire car ils ont besoin d’un silicium pur à 99,99%, hors la purification du silicium se fait dans des fours électriques à 3000°C, si bien que pour seulement restituer… Lire plus »
Oui je sais qu’il est facile de manipuler les chiffres pour leur faire dire ce que l’on veut… j’avais comme argument il y a quelques années, face aux subventions et tarifs de rachat disproportionné(e)s, de dire qu’un panneaux solaire n’avait finalement que 2% de rendement si on compte simplement l’ensoleillement sur 24h et la météo… environ 15% pour l’éolien et comparé à une source pilotable comme de la petite hydro-électricité… il ne fallait pas pousser le développement, surtout quand on voit l’état maintenant de nos campagnes avec une éolienne au km2 et plus dans certains secteurs ! Finalement le solaire… Lire plus »
si j ai bien compris. ce sont les tuyaux sous pression (avec de l eau irradiee) qui posent un probleme techniquement insoluble. d ou fissures a repetition et arrets a repetition. L EPR travaillant avec des pressions plus elevees…( d ou fonctionnement partiel en Finlande, Chine et Flamanville)
Du sodium… Encore un truc bon uniquement sur le papier, mais à fuir. On n’ajoute pas à des éléments radioactifs un produit qui explose à l’eau. L’eau est partout ! Qu’est-il arrivé au surgénérateur japonais ? (Copie de super Phenix) Les ingénieurs pour quelques pourcent de rendement en plus sont capable des pires âneries et ils n’apprennent rien. Un petit réacteur aux sels fluorés, neutrons rapides, c’est la seule combinaison réaliste, elle est connue depuis le début ! Testée dans les années 60, essentiellement avec des sécurités passives. Refaire ce que grand père a fait n’est-il pas assez noble ?… Lire plus »
Mais dans ces années là le nucléaire n’était pas uniquement civil, c’est triste mais c’est ce qui a dicté le futur de la technologie.