Éolienne de Dongfang Electric Corportion sur sa base de test / Image : DEC, modifié par : RE
Investissant massivement dans les énergies renouvelables, la Chine est de loin le leader mondial en matière d’éoliennes en mer. Elle détient, à elle seule, plus de 58 % de la puissance nouvellement installée dans le monde en 2023. Déjà détenteur du record de la plus puissante éolienne en mer, le pays a récemment mis en service une installation encore plus colossale, battant ainsi son propre record.
Alors que l’exploitation de l’éolien terrestre est limitée en termes d’espace, les opérateurs de projets se tournent de plus en plus vers un gisement d’énergie qui commence à peine à être exploité : l’éolien en mer. Pour capter efficacement l’énergie des vents océaniques, les entreprises intensifient leurs efforts en recherche et développement en visant à créer des technologies toujours plus performantes. En Chine, la stratégie semble privilégier l’augmentation de la taille des appareils pour multiplier leur puissance. Par ailleurs, le pays a récemment mis en service une gigantesque éolienne de 18 MW, devenue la plus puissante du monde en service à ce jour.
Une puissance suffisante pour alimenter 36 000 foyers
Ces dernières années, une véritable course au gigantisme des éoliennes en mer s’est enchaînée en Chine. En 2023, plusieurs entreprises ont annoncé des projets pour construire pour la première fois des turbines de 18 MW ou plus. Parmi elles, la société Dongfang Electric Corporation a été la première à mettre en service un modèle de cette puissance. Ce dernier est déjà en phase de test dans la base d’essai côtière de Shantou, dans la province de Guangdong.
Connectée au réseau le 5 juin, cette éolienne est désormais la plus puissante du monde. Elle surpasse ainsi le précédent record de 16 MW détenu par le modèle « MySE 16-260 » de l’entreprise Mingyang Smart Energy, qui était entré en service l’été dernier. Elle est munie d’un rotor de 260 mètres de diamètre, dont les pales balayent une surface équivalente à 7,4 terrains de football. En termes de capacité, l’appareil devrait fournir en moyenne 72 GWh par an, assurant ainsi le besoin de 36 000 foyers et permettant une économie annuelle de 22 000 tonnes en charbon.
À lire aussi La Chine a commandé pour plus de 100 GW d’éoliennes en 2023Un titre de courte durée ?
Le titre de l’éolienne la plus puissante du monde détenu par ce modèle de Dongfang Electric pourrait être de courte durée, compte tenu de l’intense compétition dans le secteur en Chine. Par exemple, la société chinoise Haizhuang Wind Power prévoit aussi de développer une turbine de 18 MW avec un rotor de 260 mètres (bien qu’aucune date de lancement du projet n’ait été publiée).
De son côté, l’entreprise Mingyang Smart Energy compte également développer un modèle doté d’une puissance de 18 à 20 MW en fonction du besoin, avec un rotor allant jusqu’à 292 mètres, couvrant l’équivalent de 9 terrains de football. La construction de la nacelle a déjà commencé dans le sud-est de la Chine. De plus, d’ici à 2025, Mingyang envisage également de produire une éolienne encore plus puissante, équipée d’un rotor de 310 mètres pour une puissance de 22 MW.
Commentaires
Wind Catching Systems (Norvège) a signé des accords pour le déploiement en mer du prototype de son éolienne modulaire flottante la plus puissante au monde (jusqu'à 126 MW), la Windcatcher, suivie par un modèle très similaire mais un peu plus petit développé au Japon comportant un carrénae sur chaque turbine augmentant un peu leur puissance
Eolienne flottante multi-turbines orientables, destinée à être installée au large (hors des champ de passage des oiseaux), sa puissance est adaptée en fonction du nombre de turbines, sans influence sur leur conception, la longueur des pales ou même la chaîne d'approvisionnement. Cette approche est plus pertinents que le turbines à rotor unique, qui rencontrent d'importantes nouvelles technologies et barrières logistiques dues à l'augmentation de la capacité du générateur, de la longueur des pales, etc.
Elle occupe seulement 20 % de la superficie pour la même production d'électricité par rapport aux plus puissantes éoliennes actuelles. De plus elle n'a pas un impact plus important sur les fonds marins qu’un système monoturbine, mais son impact sur la transition énergétique et la moindre utilisation de ressources est bien meilleur.
Elle est conçue de manière très standardisée, simple, robuste, d'entretien très facilité sur place (monte charges etc), sans besoin de retour au port ni de navires ou grues spécifiques et sa durée de vie portée à quelques 50 ans malgré son positionnement sur des sites offshore où les facteurs de charge sont très élevé (de 45% à plus de 65%). Son taux de disponibilité est également prévu pour être très élevé comme toutes les éoliennes (plus de 98%)
Son coût de production d'énergie sera pour ces différentes raisons fortement réduit se rapprochant des bas prix du solaire.
Le président de Wind Catching Systems, Ole Heggheim, précise que le plus grand modèle aura une hauteur de 300 mètres et une largeur de 350 mètres et utilisera 126 turbines de 1 mégawatt (MW)
La mise à l’échelle sera progressive à partir d'une puissance intermédiaire autour de 40 MW avant d’opter pour la plus puissante
Les entreprises comme Wind Catching Systems commencent à attirer des bailleurs de fonds notables alors que les pays et les entreprises du monde entier cherchent à réduire leurs émissions et à atteindre leurs objectifs de zéro émission nette, mais aussi de produire de l'électricité à très bas coûts et facteurs de charge très élevés.
En juin 2022, l'entreprise avait conclu un accord stratégique avec le géant de l'automobile General Motors et d'autres ont suivi.
Les premières opérations offshore de la Windcatcher vont s'étaler entre 2026 et 2028.
Lien du site Wind Catching Systems avec vidéo de la Windcatcher variable selon sa puissance et détails de ses principaux avantages comparés aux éoliennes actuelles
https://www.windcatching.com/technology
En image : positionnement en parc
https://emap-romulus-prod.s3.eu-west-1.amazonaws.com/wp-content/uploads/sites/9/2024/03/wind-catching-systems-floating-offshore-wind-concept.jpg
.
Même si je considère les eoliennes comme peu utiles, je salue la performance chinoise.
Ils ont su faire là ou Siemens ou GE on échoué.
Cela montre si c'était encore nécessaire que pour les grands projets, les chinois sont meilleurs que les occidentaux.