Après une histoire récente marquée par les rachats et les interrogations, les Chantiers de l’Atlantique, situés à Saint-Nazaire, ont trouvé une stabilité nouvelle grâce à la multiplication des parcs éoliens offshore.
Depuis 1975, impossible de confondre la silhouette de Saint-Nazaire avec une autre ville. En approchant, on découvre d’abord les deux pylônes rouges du plus long pont de France métropolitaine, avant de discerner des cheminées de navires à la place des immeubles d’habitation. Mais depuis quelques années, un autre type de structure se laisse désormais apercevoir : des sous-stations électriques de parcs éoliens offshore.
Les Chantiers de l’Atlantique ont pris, dès le début des années 2010, l’ambitieux virage de l’éolien. Le site de 150 hectares est considéré comme le n° 2 en Europe pour la construction de sous-stations. D’ailleurs, on peut y voir celle du futur parc Dieppe-Tréport, qui est en cours d’achèvement. L’édifice est colossal : imaginez une boîte métallique de 40 mètres par 30 mètres, et 20 mètres de haut pour un poids de 2500 tonnes. À l’intérieur, 1 200 km de câbles sont nécessaires pour centraliser l’électricité produite par les éoliennes, avant de l’envoyer vers la terre ferme. Au total, 600 personnes ont œuvré à la réalisation de cet édifice. Il s’agit de l’une des trois sous-stations identiques que les chantiers vont réaliser en seulement 16 mois.
Avant de devenir un pilier de la filière éolienne offshore française, les Chantiers de l’Atlantique ont été l’un des chantiers navals les plus prestigieux pendant plus de 100 ans. Saint-Nazaire a été le témoin de la construction de monuments tels que le Normandie (1935), le France (1962), considéré comme le plus long paquebot au monde pendant plus de 40 ans, le Queen Mary 2 (2004) ou encore, plus récemment, le Wonder of the Seas (2022).
Le rythme de construction des sous-stations n’est pas près de faiblir. Selon Frédéric Grizaud, directeur business et énergies marines des Chantiers, le chiffre d’affaires a doublé entre 2023 et 2024, et devrait en faire autant entre 2024 et 2025 pour atteindre 400 millions d’euros. Le carnet de commandes, lui, est plein jusqu’en 2031.
Pour pouvoir tenir la cadence, la capacité de production devrait même être doublée, notamment grâce à 100 millions d’euros d’investissement répartis sur les 10 prochaines années. Le site devrait notamment accueillir la plus grande alvéole de peinture d’Europe. D’ici 2028, plus de 1 000 personnes devraient travailler sur site. À partir de 2040, l’activité devrait se poursuivre grâce aux besoins progressifs de renouvellement des premiers parcs éoliens, installés depuis le début des années 2000.
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