L’énergéticien suédois Vattenfall a annoncé le lancement de la construction au large des côtes hollandaises, de son parc éolien offshore « Hollandse Kust Zuid ». Il s’agira du premier projet éolien au monde qui sera exploité sans aucun subside. C’est une étape importante dans le développement de cette énergie qui est désormais rentable sans aucune aide publique.
Ce projet de parc en mer est constitué de 4 lots. Le gouvernement néerlandais a lancé les enchères pour les 2 premiers lots en 2018. Et c’est l’énergéticien suédois Vattenfall qui a remporté le marché en demandant 0,0 cent/kWh de subside.
En juillet 2019, les 3e et 4e lots ont également été attribués à Vattenfall qui cette fois a proposé de verser annuellement à l’Etat 2 millions d’euros de droits par an pour pouvoir exploiter les éoliennes qui seront implantées dans ces zones.
Lorsqu’il sera achevé, le parc comptera 140 turbines de 11 MW pour une puissance totale de 1,5 GW. Il s’agira alors du plus important parc éolien offshore au monde. Les éoliennes les plus proches seront situées à 18 km de la côte hollandaise, et les plus éloignées à 36 km.
L’exploitant a choisi de faire confiance au fabricant Siemens Gamesa pour la fabrication et la livraison des machines dont le diamètre du rotor sera de 200 mètres.
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Il y a quelques semaines, Vattenfall a annoncé le lancement officiel de la construction du projet : le premier navire transportant les fondations a levé l’ancre le 5 juillet.
« Pour la première fois au monde, un parc éolien en mer sera exploité sans subvention » a déclaré Martijn Hagens, représentant de Vattenfall aux Pays-Bas. « Nous sommes très fiers d’écrire ce nouveau chapitre qui démontre la maturité du marché ».
« Nous allons installer des douzaines de fondations durant les mois à venir », explique le directeur du projet Ian Bremmer. « Nous avons prévu une pause hivernale, car les conditions météorologiques en mer ne permettent pas de travailler avec des garanties de sécurité satisfaisantes. La construction reprendra au printemps 2022 et nous installerons les fondations restantes puis les éoliennes. Les premières devraient être mises en service à l’automne 2022 et l’entièreté du parc sera opérationnel d’ici l’été 2023 ».
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Le projet est développé en partenariat avec le groupe chimique allemand BASF qui a racheté 49,5 % des parts à Vattenfall en juin dernier.
L’électricité produite permettra d’alimenter l’équivalent d’environ 2 millions de foyers néerlandais et des petites entreprises. BASF de son côté, utilisera sa part de la production pour mettre en œuvre des technologies innovantes à faibles émissions de carbone sur plusieurs de ses sites européens.
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Il est certes intéressant de voir que certaines sociétés investissent dans les EnR sans subvention. Ces investissements seront-ils rentables ? Surtout avec de plus en plus l’occurrence de prix de marché très bas voire négatifs l’été. Le challenge pour les EnRs c’est le « « stockage » et là nous voyons très peu de sociétés s’y « risquer » subvention où pas. Le 100% EnR avec stockage est loin d’être prouvé… sans des investissements rédhibitoires…
Pas forcément besoin d’investir pour stocker. L’investissement de stockage sera fait (sans le vouloir!) par les futurs dizaines de millions d’électromobilistes dont les voitures électriques pourront stocker de grandes quantités d’énergie. Il suffit de leur proposer un tarif variable incitatif, pour dans un premier temps, charger au moment opportun et s’effacer en cas de faible production EnR, et dans un second temps alimenter le réseau en V2G, quand les véhicules et les wallbox seront compatibles, ce qui peut se faire assez rapidement.
Hélas un simple calcul d’ordre de grandeur montre que ça peut boucler l’été avec l’excédent du jour restitué la nuit par batterie mais certainement pas l’hiver ou le PV donne 2 fois moins en puissance crête (kw) et 3 fois en énergie quotidienne (kWh) que l’été… et si en plus il n’y a pas de vent comme lors de vague de froid …. Il faudra alors beaucoup beaucoup plus de stockage. Pour pallier au déficit saisonnier il faudrait stocker l’été au moins 15 à 20% de toute l’énergie consommée l’année pour que ce stockage soit restitué l’hiver…et ça c’est beaucoup… Lire plus »
Je vois mal qui va réellement mettre sa voiture à la disposition du réseau. Vous imaginez votre tête le matin quand vous découvrez votre voiture déchargée parce qu’elle a servi à alimenter le réseau la nuit?
Bien entendu le coût du stockage pour pallier à l’intermittence du parc n’a pas été pris en compte …
même avec des apports garantis pour contrer la variabilité, le renouvelable devient progressivement le moins cher. Regardez l’exemple sud-africain : https://www.revolution-energetique.com/afrique-du-sud-percee-des-renouvelables-et-des-batteries-pour-delivrer-une-electricite-pilotable-garantie/
L’article dit pourtant bien que le gaz est le grand gagnant. C’est logique c’est avec le nucléaire la seule manière de produire une électricité en grande quantité et à la demande.
L’article dit que les lignes ont bougé et que plusieurs des réponses valables sur cet appel d’offres qui ne répondait qu’à deux demandes (le prix et la sécurité de l’approvisionnement) ont démontré que le renouvelable est tout à fait possible. Donc, en prenant en compte le coût du stockage, le renouvelable est économiquement viable et il suffit de faire des appels d’offres adaptés pour se passer du gaz progressivement
C’est l’évolution naturelle de toutes nouvelles technologie.
Plus aucune n’aura besoin à l’avenir d’être maintenue sous perfusions aussi longtemps que l’aura été le nucléaire.