Une des alvéoles pour déchets déjà conditionnés / Image : Révolution Énergétique.
De l’arrivée du camion au stockage en alvéole de béton, Révolution Énergétique a suivi le parcours d’un colis de déchets radioactifs de « faible et moyenne activité à vie courte » (FMA-VC) pris en charge par le centre de stockage de l’Aube. Ce site opéré par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) est le plus vaste de la planète. Immersion.
Les déchets radioactifs, notamment produits par nos centrales nucléaires, se déclinent en différentes catégories, selon leur « activité » (leur niveau d’émission de radioactivité) et leur « période » (la durée nécessaire à leur décroissance). Ces déchets peuvent être :
⏰ à vie très courte (VTC), si sa demi-vie est inférieure à 100 jours
⏰ à vie courte (VC), si sa demie-vie est inférieure ou égale à 31 jours
⏰ à vie longue (VL) si sa demie-vie est supérieure à 31 jours
☢️ de très faible activité (TFA)
☢️ de faible activité (FA)
☢️ de moyenne activité (MA)
☢️ de haute activité (HA)
En fin de vie, chaque déchet doit ainsi rejoindre un site de stockage approprié à sa catégorie. Pour confiner les déchets « FMA-VC », de faible et moyenne activité à vie courte, la France dispose du plus grand site du monde : le site de stockage de l’Aube (CSA), mis en service en 1992. Géré par l’ANDRA, ce centre de 95 hectares dont 30 sont réservés au stockage, peut recevoir des déchets radioactifs en vrac ou déjà conditionnés. Les déchets en vrac sont conditionnés sur place, dans un atelier étanche à l’air, où ils sont placés dans un fût métallique, compactés, puis immobilisés dans une matrice de béton coulé dans le fût. Ils rejoignent ensuite une alvéole, sorte de vaste bâtiment cubique aux épaisses parois de béton armé.
Le sarcophage est identique pour les déchets arrivants déjà conditionnés dans des cylindres en béton. Ces derniers sont contrôlés puis directement placés dans les alvéoles. Empilés les uns sur les autres, les colis sont progressivement recouverts de gravier pour combler les vides. Une fois l’alvéole pleine, son toit est coulé sur place, formant ainsi un cube de béton aveugle. Elle est ensuite recouverte d’une résine afin de l’étanchéifier. Le sarcophage doit rester étanche durant au moins 300 ans, le temps que la radioactivité qu’il contient décroisse à des niveaux comparables à la radioactivité naturelle.
Des alvéoles de déchets en fûts béton et métal, épaisseur de mur d’une alvéole, allée desservant les alvéoles et écran de contrôle du bâtiment de conditionnement des déchets en vrac / Images : Révolution Énergétique.
Une grande variété de déchets est reçue sur le site de l’Aube, de simples boulons, gravats, blouses jusqu’aux imposants couvercles de cuves de réacteurs nucléaires français remplacés. Pas moins de 55 coupoles d’acier mises au rebu, dans des alvéoles qui leur sont réservées. Le site devra d’ailleurs prendre en charge le couvercle défectueux de l’EPR de Flamanville, récemment démarré.
Conçu pour stocker un maximum d’un million de mètres cubes de déchets, le centre de l’Aube était à fin 2023 rempli à 38 % de sa capacité. Lorsqu’il sera entièrement rempli, en 2062 d’après les calculs, les alvéoles seront recouvertes d’une épaisse couche de terre, sable, terre et de membranes bitumineuses. L’objectif est de renforcer l’étanchéité des alvéoles et de réduire le risque d’une intrusion humaine, durant les trois siècles de surveillance promis par l’ANDRA.
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Commentaires
Merci à Hugo pour ce reportage très clair et didactique. Le nucléaire est surement indispensable pour l'instant et il permet d'être le socle d'un mix énergétique de plus en plus varié. L'humanité est jeune, elle a donc le droit à l’errance. Surement que ces actuels déchets seront une source d'énergie dans quelques décennies (en tout j'aime à le croire).
Pour rendre cet artile intelligibles, il y a des erreurs à reprendre sur les définitions VTC, VC, ....
Effectivement, il semble que la durée de référence VC et VL soit 31 ans et pas 31 jours pour être cohérent à VTC moins de 100 jours.
Il y a une erreur sur l'échelle, j'aimerai bien que la dégradation des déchet nucléaire compte en jour
Ah la pollution du nucléaire, voici le véritable visage du désastre, et c'est sans compter qu'il faut aussi les déplacer ces déchets avec des convois ultra sécurisés, pour ensuite les enfouir en garantissant une surveillance de 300 ans.
C'est vrais.
C'est aussi le seul secteur d'activité pour lequel tout le monde connais le "véritable visage du désastre". C'est aussi le seul secteur d'activité pour lequel les déchets sont entièrement gérés avec aussi peu d'impact.
Je sais que c'est compliqué quand on est focalisé sur le nucléaire, mais il faut comparer avec les effets de la pollution de l'eau, de l'air ou même les émissions de CO2 (qui est un déchet) de n'importe quelle autre activité. Force est de constater que, bien qu'ils soient une vrais calamité, les déchets nucléaire sont moins impactant pour la santé et l'environnement.
"de l’air ou même les émissions de CO2 (qui est un déchet)"
"Les végétaux absorbent le gaz carbonique via leurs feuilles.Ainsi que de l'eau et des sels minéraux sous l'action du soleil grâce à leurs racines. Les végétaux produisent ensuite du glucose, dont ils se nourrissent .Enfin ils rejettent de l'oxygène "
Le CO2 n'est donc pas un déchet. Il le devient lorsque nos émissions dépassent les limitent d'absorbsion des plantes . Hors la chaleur, la sècheresse , les incendies nuisent au développement de ces régulateurs du climat.
Tout à fait.
Pendant des décennies, les gens ont eu (et ont sûrement encore) chez eux des thermomètres et autres lampes fluo-compactes contenant du mercure sans que ça ne fasse hurler personne.
Mais également du plomb dans leurs cartes électroniques dans les canalisations d'eau(saturnisme) ainsi que dans les peintures.
Et je ne parle pas du cadmium classé en métaux lourds qui était dans les anciennes piles rechargeable.
Tout cela largement distribué et absolument pas géré ou très mal car on compte sur la bonne volonté de M. tout le monde pour les rapporter en point de collecte.
Et ne parlons pas de l'amiante, largement présente dans presque tous les bâtiments construit avant 1980 et qui personnellement m'inquiète bien plus que les fûts d'uranium enterré à 300 mètres de profondeur dans des caissons scellés.
C'est absurde, rien que le béton
des cylindres doit occuper 75% de l'espace de stockage. Rien n'empêche de stocker les déchets en vrac. L'industrie nucléaire française se drape comme toujours dans un luxe de précautions totalement inutiles.