Ce que visent France Energie Eolienne, et le Syndicat des Energies Renouvelables, c’est d’atteindre d’ici 2050 les 50 GW de capacité installée dans l’Hexagone en matière d’énergie issue du vent au large des côtes.
En chiffres
France Energie Eolienne (FEE) représente l’ensemble des acteurs de la filière de l’éolien français. La cible que cette association et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) mettent en avant ne sort pas de nulle part. Elle s’appuie sur des chiffres parfois diffusés par les instances communautaires elles-mêmes. Pour exemple, les 300 GW que la Commission européenne appelle à la même échéance de 2050 pour son vaste territoire.
Avec ses 3 500 kilomètres de côtes, la France métropolitaine se place au deuxième rang européen en matière de gisement éolien maritime exploitable. Les 50 GW d’installations n’occuperaient que 2,8 % de l’espace maritime métropolitain, à usage non exclusif. Voilà pourquoi le Premier ministre a indiqué en janvier dernier, lors du dernier Comité interministériel de la mer (Cimer), que le potentiel pour notre pays se situe entre 49 et 57 GW.
Ce qu’a confirmé RTE en octobre. Son étude intitulée « Futurs énergétiques 2050 » va même plus loin en fixant, dans son scénario le plus favorable, une limite à 62 GW.
Une source d’énergie indispensable
Si les 2 organismes s’attachent à formuler 5 propositions qui apparaissent immédiatement acceptables, c’est aussi parce que l’éolien en mer s’impose comme une source d’énergie indispensable pour garantir la sécurité d’approvisionnement électrique et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Actuellement, il n’y a que le démonstrateur flottant Floatgen, au large du Croisic (44), qui soit en exploitation en France. Mais entre 2022 et 2025, 7 parcs et 4 fermes pilotes vont être mis en service, pour respectivement 3,6 GW et 120 MW de capacité installée.
Le dernier appel d’offres, attribué en 2019 pour un projet éolien en mer à proximité de Dunkerque, affiche un prix de 44 euros le mégawatt qui démontre que cette source figure parmi les plus compétitives du marché. Elle apporte en outre une belle opportunité de développement économique et industriel. La filière des énergies marines renouvelables comptait fin 2020 plus de 4 800 emplois directs dans notre pays, en croissance de 59 % par rapport à 2019.
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Première des 5 propositions formulées par le SER et FEE : élaborer en 2022 la planification spatiale du déploiement de l’éolien en mer. Les 2 organismes en sont persuadés : seule une programmation précise, « pilotée par l’Etat en associant l’ensemble des acteurs du monde maritime, permettra un déploiement plus ambitieux de l’éolien en mer ». Elle permettrait déjà de récupérer des espaces aujourd’hui mobilisés, notamment par l’armée.
La planification aurait aussi pour rôle d’organiser la coexistence avec d’autres usages, qu’ils soient existants ou à venir. Ainsi pour la pêche, l’extraction de granulats, le tourisme, la navigation de plaisance, etc. Le tout, « en veillant au maintien du bon état écologique du milieu marin et de la biodiversité marine ».
Il s’agirait aussi de gagner du temps sur la qualification des sites, en définissant des zones intéressantes en fonction du gisement en vent, de la houle, de la profondeur, de la composition des sols, de la faune, de la flore, etc. Ainsi, 10 000 km2 pourraient être identifiés pour un déploiement qui commencerait dès 2023.
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Fixer un objectif dans presque 30 ans, c’est déjà une bonne chose. Mais ce n’est pas suffisant. Une feuille de route avec des contraintes échelonnées est bien plus efficace. C’est en partant de cette certitude que les 2 organismes ont calculé un palier à 18 GW pour 2035. Leur simulation cadre avec 5 des 6 scénarios envisagés par RTE.
Pour rappel, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) indiquait une croissance annuelle de 0,7 GW entre 2019 et 2023, puis de 1 GW de 2024 à 2028. Sur cette 2e tranche, SER et FEE proposent une progression à 2 GW, puis à 2,5 GW jusqu’en 2050.
« Cette trajectoire est tout à fait réaliste considérant le rythme de développement prévu par nos voisins européens, compris entre 2 GW et 3 GW par an d’éolien en mer », soulignent les 2 organismes.
3 – Changer l’échelle des projets et de la concertation
Afin d’accélérer un développement vertueux et cohérent de l’éolien en mer, France Energie Eolienne et le Syndicat des Energies Renouvelables souhaitent le décloisonnement des projets de parcs en mer. Pourquoi ? Tout simplement pour que chaque nouvelle expérience acquise puisse bénéficier aux projets qui vont suivre.
C’est la raison pour laquelle la filière propose de renforcer l’information, mais aussi la concertation des parties prenantes. En particulier à travers l’organisation des débats publics sur une trajectoire de 10 ans de l’éolien en mer, pour chacune des 4 façades maritimes.
Selon le SER et FEE, les séances mises en place par la Commission nationale du débat public (CNDP) depuis 1995 ont montré leurs limites en intervenant tardivement et de façon individuelle, projet par projet, même lorsque plusieurs d’entre eux se déroulent sur des territoires géographiquement proches. Non seulement le public peine à s’approprier les programmes, mais en plus les professionnels n’ont qu’une visibilité trop réduite pour s’impliquer confortablement.
4 – Anticiper et entreprendre la transformation des infrastructures
La quatrième proposition passe par une planification avec RTE du développement spécifique d’un réseau électrique en mer. Ce dernier doit cependant être cohérent avec le système terrestre et prévoir des raccordements mutualisés de plusieurs parcs, y compris avec les pays voisins dans le but de créer des interconnexions.
Un des premiers bénéfices de cette stratégie est d’optimiser les coûts et les usages. A l’échelle locale, il s’agirait d’associer aux projets les ports concernés et leurs écosystèmes.
Un exemple de mise en évidence de synergies : lancer à court terme des démonstrateurs d’unités de production d’hydrogène vert en couplage avec des parc éoliens en mer. Ce qui suppose de lever d’éventuels freins.
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Le développement de l’éolien en mer dans l’Hexagone ne peut que s’appuyer sur un cadre réglementaire et économique sécurisé, stable et efficace. Son intérêt est à la fois de rassurer les investisseurs, et de maintenir la compétitivité de la filière française. Aujourd’hui, selon la distance des futurs parcs avec les côtes, les démarches pour obtenir les autorisations administratives nécessaires sont différentes.
Par ailleurs un bon cadre sera susceptible de faire baisser les délais, notamment lorsque des oppositions sont émises, le plus souvent par des groupes minoritaires. Mais aussi concernant les études de levée des risques, le dialogue concurrentiel, etc.
Le SER et FEE assurent que le mécanisme de complément de rémunération doit être maintenu : « il facilite le financement des projets en assurant la stabilité des revenus des producteurs, il préserve l’attractivité du marché éolien en mer français et pourrait même bénéficier largement à nos finances publiques ».
Source : fee.asso.fr
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