3e producteur de pétrole brut et 4e consommateur d’énergie au monde, la Russie n’avait jusqu’ici accordé que très peu d’intérêt au développement des énergies renouvelables. Mais le vent tourne aussi au pays de Poutine. Ce 12 janvier Rosatom, l’énergéticien publique spécialisé dans le nucléaire, a inauguré le parc éolien de Kochubeyevskaya. Avec 84 turbines de 2,5 MW c’est le plus grand de Russie. Désormais, le pays affiche des ambitions dans le développement des renouvelables. D’ici 2024, 3,4 GW d’éolien devraient être mis en service.
Fin 2019, la production d’électricité en Russie était couverte à 63,3 % par les combustibles fossiles et à 18, 7% par le nucléaire. Bien qu’avec 18%, la part des énergies renouvelables pouvait être qualifiée d’honorable, elle le devait quasi uniquement à l’hydroélectricité qui comptait pour 17,5% dans le bouquet électrique russe. Avec moins de 200 MW installés dans ce pays immense, l’éolien était bel et bien le parent pauvre de la production d’énergie dans la Fédération.
Pourtant le potentiel d’Éole dans les steppes quasi désertiques qui couvrent une grande partie du territoire, est immense. Mais son développement se heurte à de nombreuses contraintes propres à la structure et l’organisation de cette république fédérale.
Le réseau électrique national ne couvre que 35% du territoire et ne dessert que les régions les plus densément peuplées de l’ouest et du sud du pays. Les autres sont alimentées en courant par des unités de production locales, souvent des groupes électrogènes diesel très polluants.
Conscientes de cette situation peu conforme aux engagements pris par l’Etat quand il a ratifié en 2019 l’accord de Paris, les autorités russes ont établi un programme de développement des énergies renouvelables, et plus particulièrement de l’éolien. Les premiers appels d’offre ont été lancés en 2017 et les premières concessions garantissant aux développeurs un taux de profit minimum sont attribuées. L’objectif, à court terme, est de mettre en service 3,4 GW de capacité éolienne d’ici 2024. A l’échelle du pays, ce n’est pas énorme, mais c’est un début.
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Pour l’occasion, Rosatom l’énergéticien public géant qui exploite les 38 réacteurs nucléaires de la Fédération, a créé une filiale dédiée à l’éolien : JSC Nova Wind. A elle seule, cette entreprise prévoit le développement de parcs onshore pour une puissance cumulée de 1,2 GW, soit l’équivalent d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération.
Le premier de ces parcs a été mis en service ce 12 janvier. Il est le fruit d’un partenariat entre Rosatom et le fabricant néerlandais de turbines Lagerwey.
Installé dans le sud du territoire, près de Kochubeyevskoye, sur une plaine steppique située entre la mer Noire et la mer Caspienne, le projet compte 84 machines de 2,5 MW pour une puissance installée totale de 210 MW. Ces éoliennes ont été fabriquées par Lagerwey dans une nouvelle usine inaugurée en Russie il y a un an. La plupart des pièces et des composants proviennent également d’entreprises nationales. L’Etat a en effet établi un quota minimum de 65% de composants fabriqués localement pour les éoliennes attribuées par les concessions du gouvernement.
Sur la photo, on voit de petites éoliennes sans l’espacement communément admis ?
Je croyais qu’il fallait une distance minimale proportionnelle au diamètre du rotor pour éviter les turbulences ? Comment expliquer cette erreur ?
Et les mats non tubulaires, est-ce un handicap du point de vue aérodynamique ?
Sinon, je trouve que le déploiement en ligne plutôt qu’en parc est assez intéressant sur le plan paysager. Les éoliennes pourraient-elles être développées le long de tronçons d’axes routiers, comme les pylônes électriques ?