Le bouclier tarifaire a été lancé par le gouvernement français en octobre 2021, avec pour objectif de limiter l’impact de la hausse des prix de marché de l’électricité et du gaz, notamment pour les particuliers. Le gouvernement envisage de le supprimer en 2024.
Le bouclier tarifaire est un ensemble de mesures qui instaurent un plafonnement de l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité (et jadis du gaz). Cette mesure représente un poids certain sur les finances publiques. En effet, l’État doit compenser les pertes des fournisseurs d’électricité, qui achètent l’électricité au prix du marché et revendent moins cher au tarif réglementé.
Les mesures sont donc votées dans le cadre du projet de loi des finances. Elles sont rediscutées chaque année, et c’est actuellement le cas dans le cadre de la loi des finances 2024, actuellement en discussion au Parlement. Le Sénat doit en effet examiner la deuxième partie de cette loi, le « volet dépenses » du 30 novembre au 12 décembre de cette année.
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La Commission de régulation de l’énergie (CRE) indiquait le 1ᵉʳ février 2022 qu’une hausse de 44,5 % des tarifs réglementés de l’électricité serait nécessaire, du fait de l’augmentation inédite des prix du marché de gros de l’électricité. L’instauration du bouclier tarifaire a permis de limiter cette hausse tout d’abord à 4 % en 2022, puis à 15 % en moyenne au 1ᵉʳ février 2023.
Bruno le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé en avril 2023 que le bouclier tarifaire serait maintenu pour deux ans supplémentaires, soit pour 2024 et 2025. La mesure était donc prévue pour durer, malgré son poids sur les finances publiques.
Une remise en cause dès la mi-2024 ?
Depuis août dernier, la communication du gouvernement change peu à peu. Une nouvelle hausse de 10 % a d’abord été décidée pour le 1ᵉʳ août 2023, soit une deuxième révision du tarif pour l’année. Puis Bruno le Maire indique début septembre qu’une augmentation de 10 % à 20 % est exclue, ce qui laissait entendre qu’une augmentation de 10 % était envisageable. Le lendemain, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition Énergétique, confirme que l’augmentation pour 2024 serait au plus de 10 %.
À lire aussi Crise de l’énergie : comment la France a évité des prix de l’électricité et du gaz catastrophiquesLa tendance se poursuit ensuite : le vendredi 8 décembre dernier, Agnès Pannier-Runacher a indiqué sur CNews-Europe 1 que le bouclier tarifaire pourrait prendre fin à mi-2024. Le gouvernement compte en effet notamment sur la suppression de cette mesure pour obtenir 16 milliards d’euros d’économie dans le budget 2024. Pour ce faire, le gouvernement table sur le constat d’une baisse progressive des prix de gros de l’électricité, et espère que le bouclier énergétique ne sera plus nécessaire et qu’il pourra donc être supprimé.
Elle ajoute : « Cette année, nous prenons encore en charge 37 % de la facture des Français ». Nous relèverons que le « nous » ne désigne bien sûr pas l’État, mais l’ensemble des Français, qui financent in fine ces mesures. Français qui, ballotés entre les différents discours officiels, souhaiteraient savoir quels seront les prix de l’électricité pour l’année prochaine. Augmenteront-ils de 10 % comme indiqué par le gouvernement ? Voire plus ? Que se passera-t-il si le prix de gros repart à la hausse ? Il faudra attendre une décision définitive qui tarde à venir.
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Le gouvernement compte augmenter le prix de l’électricité de 10% au 1er février 2024 par une réintroduction du droit d’accise (ex CSPE). Le calcul montre qu’une hausse de 2 ct € par kWh est nécessaire (TVA incluse) sur le TRV de base (qui serait fixé à 25 ct €/kWh). Naturellement, toutes choses égales par ailleurs, tous les prix « bas » des tarifs bleus (heures creuses, heures bleues…) seraient pénalisés par la réintroduction de cette taxe d’accise (basée sur la quantité de kWh consommés, et non sur leur valeur), au profit des prix « hauts » (heures pleines, heures rouges). Au total, les tarifs… Lire plus »
Vous rigolez : « En effet, l’État doit compenser les pertes des fournisseurs d’électricité, qui achètent l’électricité au prix du marché et revendent moins cher au tarif réglementé. » Non, le bouclier tarifaire fait peser sur la dette de tous les Français (et des générations futures) le maintien des bénéfices exorbitants des revendeurs d’électricité… serait plus juste. Par exemple +136% de cours de bourse pour TE en 3ans ! (sans parler des dividendes versées). Engie +81%… ENI +147%…
Le marché de l’électricité est une usine… à gaz néoliberale qui ne sert qu’à enrichir des sociétés de trading qui ne produisent rien. À quand sa disparition ?
Tout à fait d’accord, je rajouterai juste le mot « aussi » à votre phrase.
Plus les enr pénètrent le réseau, plus elles le déstabilisent et plus les coûts d’upgrade du réseau et de gestion de l’intermittence augmentent. Donc préparez-vous à une explosion continue de votre facture.
Les prix de l’énergie quelle qu’elle soit augmenteront c’est une certitude. Ça permettra peut-être à certains de se rendre compte qu’on ne peut pas croître indéfiniment dans un monde fini.
Non pas du tout, avec le nucléaire on pourrait stabiliser la hausse au niveau actuel et disposer de toute l’ énergie que l’on veut.
Pas vraiment d’accord, même pour le nucléaire le prix va augmenter car il y a eu un manque d’investissement pendant plusieurs années qu’il va falloir rattraper (EPR, SMR, 4ieme génération…). Ça c’est pour le prix de production.
Et de toute manière le prix de vente devrait aussi suivre la tendance à la hausse entrainé non pas par les EnR, mais par la production fossile qui restera encore élevée pendant plusieurs années.
@Karim En plus vous devez croire en ce discours complètement faux… Oui le nucléaire est merveilleux, gratuit, illimité, indépendant, propre, stabilise le réseau… Oh grand merci ! les radiations vous ont bien attaqué le cerveau… pas la peine de chercher à vous expliquer quoique ce soit d’autre, vous êtes dans la secte des adorateurs irrationnels ! Nous autres savons que l’intérêt général est dans les ENR avec une production répartie associée au stockage sous toutes ses formes (STEP, hydro, géo, V2x, …) de chaque énergie (car il n’y a pas que l’électricité) et ses usages les plus efficients et sobres.… Lire plus »
Bon, je crois que les autres vous ont bien répondu, j’ajoute qu’on n’a toujours pas pris en compte la moitié du vrai coût du nucléaire, quand il faudra démanteler les vieilles centrales et s’occuper des déchets.
Encore une belle bombe financière (pour le moins) à venir.