Le Danemark veut construire une ou plusieurs îles artificielles entourées d’éoliennes offshore d’une capacité supplémentaire de 10 GW. De quoi alimenter les besoins en électricité de 10 millions de ménages.
En 2019, les parcs éoliens danois ont fourni 47 % de la consommation totale d’électricité, faisant ainsi du pays le meilleur élève européen en matière de production éolienne. La péninsule scandinave, qui a vu grandir sur son territoire la société Vestas, premier constructeur mondial d’éoliennes offshore, disposait à fin 2018 d’une capacité éolienne totale installée de 5,7 gigawatts, dont 1,3 gigawatt en mer, selon Wind Europe.
Les îles existantes ou artificielles projetées par le gouvernement danois ont vocation à servir de « hub » pour centraliser la production d’électricité issue des parcs éoliens offshore environnants, puis de la distribuer entre plusieurs pays ». Ce projet innovant permettra au Danemark de multiplier sa production d’éoliennes offshore par cinq.
Alors que la puissance unitaire des éoliennes en mer s’établit aujourd’hui à 7,7 MW en moyenne au Danemark, 10 GW supplémentaires représentent environ 1.300 éoliennes à construire.
La production annuelle d’un tel parc est estimée à 40 térawattheures. De quoi alimenter l’équivalent de 10 millions de foyers, alors que la population danoise s’élève actuellement à moins de 6 millions d’habitants. Une bonne partie de l’électricité produite sera soit exportée vers le continent européen, soit stockée, soit valorisée via des installations d’électrolyse pour la production d’hydrogène « vert ». L’énergie ainsi stockée pourra alimenter des véhicules, avions ou navires équipés de piles à combustible.
Energéticien cherche banc de sable
Plusieurs lieux sont à l’étude pour l’emplacement des futures îles artificielles : dans le Kattegat, un espace maritime se trouvant entre le Danemark et la Suède, en mer Baltique, ou en mer du Nord dans la zone de Dogger Bank, sur un grand banc de sable situé dans une région peu profonde, à une centaine de kilomètres des côtes du Royaume-Uni.
Les énergéticiens danois Ørsted et Energinnet proposent d’utiliser l’île de Bornholm dans la mer Baltique comme premier « hub énergétique ». Le consortium envisage la construction d’un parc de 1 GW au sud-ouest de cette île d’ici 2028, et l’installation d’une interconnexion avec la Pologne.
Un budget de 26 à 40 milliards d’euros
Le 20 décembre dernier, dans la foulée de la COP25, le Parlement danois a adopté à une large majorité le Climate Act, un ensemble de mesures environnementales ambitieuses qui instituent un mécanisme de contrôle strict ainsi qu’un relèvement de leurs objectifs climatiques. Le Danemark veut réduire de 70% ses émissions de dioxyde de carbone à l’horizon 2030 par rapport à son niveau de 1990, et atteindre la neutralité carbone en 2050.
Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement devra mettre la main au portefeuille : le coût du projet de construction des îles artificielles est estimé entre 26 et 40 milliards d’euros. Afin de donner un signal fort, le gouvernement danois a d’ores et déjà inscrit dans le budget 2020 un montant de 8,7 millions d’euros. La somme devra couvrir les études préliminaires visant, entre autres, à définir l’emplacement des futures îles artificielles (40% du budget), ainsi que les travaux de R&D visant à développer les solutions de stockage et de conversion des quantités d’électricité produite (60% du budget).
L’investissement sera entièrement financé par le secteur privé. Le coût est certes important, mais le projet contribuera à terme à optimiser le prix de revient du mégawattheure d’origine renouvelable. Or un coût de l’électricité maîtrisé est la principale clé du succès dans l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris et dans la limitation du réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100.
“Ces dernières années, les éoliennes marines se sont montrées de plus en plus compétitives et il est important pour nous d’aller plus loin dans la réduction de leur coût de raccordement et d’interconnexion au réseau de distribution. Nous avons besoin de projets innovants de grande envergure pour permettre à l’énergie éolienne de jouer un rôle plus important dans notre approvisionnement énergétique futur”, a déclaré Peder Østermark Andreasen, le PDG d’Energinet, un des promoteurs du projet et gestionnaire de réseau de transport danois d’électricité.
Merci à ce site d’avoir gardé la possibilité de commenter de manière anonyme. Je n’irai plus sur le site automobile propre pour l’instant car il a supprimé cette possibilité. Il est vrai que je n’aurais rien dit si le site avait obligé dès le départ à s’inscrire pour commenter mais je suis favorable à la liberté d’expression. Je trouvais qu’il y avait peu de dérapages sur automobile propre et la nouvelle censure ne me semble pas nécessaire le changement fréquent de sujet faisait que les choses se calmaient naturellement assez vite.
Id-aime pour moi !
Il faut avoir renseigné son email pour commenter ici, sur automobile propre c’est pareil avec un mot de passe en plus.
Je ne vois aucune différence significative donc, dans les deux cas les commentaires sont postés au nom du pseudo que vous avez choisi. On ne vous demande pas votre carte d’identité et votre nom réel n’est affiché nulle part.
Pendant que d’autres ne veulent pas d’éoliennes, refusent tout changement en croyant qu’une prise de courant suffit à « produire » l’électricité, d’autres avancent. Ceci dit, créer des îles artificielles dans une mer peu profonde n’est pas sans effet sur le biotope marin, la circulation des courants de marée etc….
Heureusement qu’il y a ces pays du Nord pour ouvrir le chemin. Pendant que certains s’arqueboutent sur des solutions compliquées et risquées, eux avancent avec leurs moyens en utilisant des solutions innovantes.
Je me pose la question de pourquoi vouloir installer une telle surcapacité de production dans ce petit pays. Est ce une volonté de montrer la puissance de l’eolien et de developper une industrie de la production d’électricité verte qui s’exportera partout dans le monde ?
Bonjour, Serait il possible d’avoir des éléments relatifs au taux de de production ? Je ne sais pas quel est le terme technique exact, mais le ratio du temps où les éoliennes produisent sur le temps total. Est ce que le vent souffle en permanence dans cette région ? Notamment pendant les pics de consommation locaux ? Et quelle est la durée de vie de ce type d’éoliennes ? 40 MdE pour 10 GW si la production est efficace 80 % du temps et que les éoliennes durent 50-60 ans ça deviendrait clairement plus compétitif que 5-6 EPR (~ production… Lire plus »
Le taux de charge d’une éolienne offshore est de 35% environ, sa durée de vie 20 ans et il n’y a aucun lien entre les pics de vent (donc de production) et les pics de consommation.
40 Md€ pour 10 GW installés qui ne produira pas pas plus d’énergie qu’une centrale nuk de 3,5 GW qui coûtera bien moins cher, qui n’a pas besoin de stockage et qui durera 60 ou 80 ans.
A niveau de service équivalent, l’éolien est environ 20 à 30 x plus cher que le nuk
Bonjour,
Merci pour ces précisions. Pour mon information quels sont leurs sources et/ou existe t’il un lien qui renvoit à des sources qui sont objectives et font consensus auprès de toutes les opinions ? (Je vois 4 pouces en bas, quels sont les arguments associés ? Ou est ce seulement subjectif ? ).
Le sujet étant clivant, l’objectivité est rarement de mise, quel que soit le bord, or il est probable que les objectifs finaux soient (au moins en partie) partagés… ? (Même si certains ont leur intérêts).
Quelques sources sérieuses, qui arrivent à tout autres valeurs, vu qu’en France EDF ne peut pas être considéré comme objectif pour ses estimations du coût du nucléaire: https://www.worldnuclearreport.org/IMG/pdf/wnisr2019-table19-newbuildcostsnuclear-renewables-efficiency.pdf
Disons plutôt que le besoin de stockage du nucléaire est d’un autre type… ;P