Voilà pourquoi les énergies renouvelables vont coûter plus cher à l’État en 2025


Voilà pourquoi les énergies renouvelables vont coûter plus cher à l’État en 2025

Illustration : Fahroni, modifiée par RE.

Pendant deux ans, les énergies renouvelables ont été une source de recettes pour l’État. C’est désormais une nouvelle page qui se tourne puisque la filière va redevenir une charge pour 2024 et 2025, selon les calculs de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Une situation qui s’explique en partie par la chute des prix de l’électricité sur les marchés de gros.

Pour permettre le développement des énergies renouvelables, l’État encourage les producteurs en leur accordant des subventions, mais aussi en leur garantissant un revenu minimum. C’est ce qu’on appelle le complément de rémunération. Il prévoit qu’en cas de prix du marché inférieur au prix plancher contractuellement prévu, l’État reverse au producteur la différence, afin de lui garantir un certain niveau de rémunération. À l’inverse, si le prix du marché excède ce prix contractuel, c’est au producteur de rendre la différence à l’État.

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5,9 milliards d’euros de recettes octroyés en 2022 et 2023 grâce aux énergies renouvelables

D’ailleurs, ce mécanisme a souvent été utilisé pour les opposants aux énergies renouvelables, en leur reprochant de grever le budget de l’État. Or, avec la crise de l’énergie, les prix ont flambé sur les marchés de gros de l’électricité depuis 2022. Les producteurs d’énergie renouvelable ont revendu leur production bien plus chère que le prix prévu dans leur contrat. Ils ont donc reversé à l’État le trop-perçu. Ces sommes ont constitué des recettes dans le budget public. Ainsi, selon la CRE, les énergies renouvelables ont représenté 5,9 milliards d’euros de recettes pour l’État en 2022 et 2023.

Mais depuis quelques mois, les prix chutent sur le marché de gros de l’électricité. Cela affecte directement les prix de revente de l’électricité renouvelable. Selon la CRE, ces prix de revente vont chuter et l’État va devoir les compenser, comme prévu par le contrat.

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Le soutien de l’État aux énergies renouvelables retrouve son niveau d’avant-crise

Dans un communiqué de presse publié le 23 juillet, la CRE estime que « le soutien aux énergies renouvelables électriques et gazières devrait retrouver son niveau d’avant crise dès 2025, autour de 6 milliards d’euros ». La physionomie de ce soutien a néanmoins changé depuis 2020. À l’époque, deux tiers du soutien étaient versés aux filières de l’éolien terrestre et du photovoltaïque. En 2025, près d’un tiers de l’aide devrait être fléché vers l’éolien en mer et le biométhane injecté. Le photovoltaïque représentera la moitié environ de ce soutien étatique.

La hausse de l’aide en faveur des énergies renouvelables ne s’explique pas seulement par la baisse des prix sur les marchés de gros. Elle est liée également au développement des parcs de production d’énergie renouvelable, encouragé pour atteindre nos objectifs climatiques. S’agissant des énergies renouvelables électriques, le montant du soutien de l’État devrait peser à hauteur de 2,5 milliards d’euros pour cette année et 4,3 milliards d’euros en 2025, selon la déclaration de la CRE. L’institution fait toutefois un focus sur l’éolien terrestre qui produira des recettes pour l’État en 2024. « Particulièrement peu coûteuse pour l’État », la filière a permis de dégager 3,4 milliards d’euros de recettes l’an dernier. En 2024, elle représentera encore une recette, même si son niveau redescend à 0,3 milliard d’euros. Elle constituera une charge en 2025 qui ne pèsera toutefois qu’à hauteur de 5 % dans le coût total estimé au titre des énergies renouvelables électriques, « alors qu’elle produit la moitié des volumes soutenus ».

Enfin, à noter que dans son communiqué de presse, le gendarme de l’énergie aborde également la question des mesures prises à titre exceptionnel pour protéger le consommateur, tel que le bouclier tarifaire. Ces mesures ont coûté 26,3 milliards d’euros, pour le gaz et l’électricité. Ces sommes ont été dépensées en grande partie sur les années 2022 et 2023, les plus durement touchées par la crise énergétique et la flambée des prix.

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