Voici le tout premier produit grand public équipé d’une batterie sodium-ion


Voici le tout premier produit grand public équipé d’une batterie sodium-ion

Visseuse Dexter dotée d'une batterie sodium-ion Tiamat / Image : Dexter, Montage : RE

Une visseuse sans fil est généralement tout ce qu’il y a de plus ordinaire, sauf quand elle est équipée d’une innovation telle qu’une batterie sodium-ion ! Ce produit est le fruit d’une collaboration avec l’entreprise française Tiamat qui a notamment fourni ces batteries novatrices. Celles-ci se veulent plus écologiques et plus durables comparées avec la technologie lithium.

Si elle a déjà été explorée depuis plus de 50 ans, la batterie sodium-ion est toujours restée dans l’ombre de son homologue, la batterie lithium-ion. Mais face aux préoccupations environnementales, économiques et stratégiques liées à l’extraction du lithium, l’intérêt pour le sodium-ion s’est ravivé. Ainsi, depuis quelques années, de nombreuses entités travaillent sur sa mise au point en essayant de surmonter les soucis de densité énergétique et de durabilité, les plus gros défauts de la technologie.

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Pour leur part, les chercheurs du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) en France semblent déjà être sur la bonne voie. Par l’intermédiaire de la start-up Tiamat, le spin-off du centre, ils ont réussi à introduire leur batterie au sodium sur le marché. Leur accumulateur équipe désormais une visseuse sans fil de la marque Dexter, déjà disponible chez Leroy Merlin. Faisant la fierté de l’équipe, cet outil est revendiqué comme « le premier produit grand public alimenté par la technologie de batterie sodium-ion ». En effet, la plupart des batteries sodium-ion déjà conçues par d’autres scientifiques restent à l’état de prototype et ne sont que rarement encore commercialisées.

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Des avantages pratiques par rapport au lithium-ion

Les batteries sodium-ion et lithium-ion partagent la même architecture de base, composée d’une anode, d’une cathode et d’un électrolyte. Le « sodium » fait référence au métal alcalin sodium (Na), qui est l’un des deux éléments composant le sel de cuisine dit chlorure de sodium (NaCl).

En pratique, ce type d’accumulateur présente plusieurs avantages par rapport aux batteries lithium. D’après ce que nous assure un chercheur du CNRS, le dispositif de stockage disposerait d’une durée de vie de 10 ans, contre seulement quatre ans maximum pour son homologue. Par ailleurs, il serait beaucoup plus rapide à recharger. Dans le cas de la visseuse, le temps de charge serait de seulement cinq minutes, soit 10 fois plus rapide que celui d’un appareil équivalent, et ce, sans surcoût.

Cette rapidité du temps de charge bénéficiera particulièrement à certaines entreprises, dont celles de location de véhicules électriques, afin d’assurer la continuité de leur service. D’ailleurs, Tiamat n’en restera pas aux petites batteries. L’entreprise prévoit déjà de produire de plus grands modèles, destinés aux véhicules électriques et au stockage d’énergies renouvelables. L’équipe de CNRS aurait déjà intégré la technologie dans des trottinettes, des chariots élévateurs et des scooters électriques afin de démontrer son fonctionnement et sa viabilité.

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Des avantages géopolitiques

Au-delà de ses intérêts techniques, la technologie sodium-ion présente également un avantage géopolitique et stratégique par rapport aux batteries lithium-ion. Le lithium est effectivement une ressource limitée et concentrée dans certaines régions du monde. Autrement dit, il crée une dépendance géostratégique et peut affaiblir la souveraineté des pays importateurs. Le sodium, quant à lui, est tiré du sel marin, une ressource abondante et notamment accessible sur les étendues côtières françaises qui s’étirent sur des milliers de kilomètres. De plus, l’exploitation du sel marin représente une méthode moins invasive pour l’environnement par rapport à l’extraction du lithium.

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Vers une production industrialisée

Tiamat, la société issue de cette innovation, démarrera sa production à petite échelle. Toutefois, des projections plus ambitieuses sont déjà à l’horizon : d’ici 2025, une grande usine est prévue, avec une capacité estimée entre 500 000 et 700 000 unités quotidiennes. Cette nouvelle unité de production devrait créer un millier d’emplois pour les Français, alors qu’actuellement l’entreprise ne compterait qu’une vingtaine d’employés. La société vise également à étendre son marché à l’échelle européenne, ce qui placerait la France en tant qu’acteur clé du le marché naissant des batteries sodium-ion.

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