Un panneau pluviovoltaïque selon l'intelligence artificielle Dall-E.
Aura-t-on bientôt le droit à des panneaux capables de produire de l’électricité grâce à la pluie ? C’est en tout cas l’objectif de l’Université chinoise de Tsinghua qui vient d’annoncer avoir obtenu une puissance de 200 W/m² grâce à une structure inspirée des panneaux photovoltaïques. Une nouvelle qui devrait ravir les Bretons !
Des chercheurs de l’Université de Tsinghua, en Chine, indiquent avoir mis au point un panneau capable de générer de l’électricité à partir de la pluie grâce à l’utilisation de nanogénérateurs triboélectriques. Ces machines minuscules, répondant à l’acronyme anglais TENG (Triboelectric nanogenerator), sont déjà utilisés notamment pour récupérer l’énergie des vagues grâce à la friction causée par l’eau sur le récepteur solide. Ils ont l’avantage de posséder une structure simple, et de générer une « puissance instantanée ultra-haute » selon l’équipe de l’Université de Tsinghua.
Des TENG dédiés à la production d’électricité à partir de gouttelettes d’eau existent également depuis plusieurs années. Appelés D-TENG (Droplet triboelectric nanogenerator), ces générateurs ont cependant un inconvénient majeur : lorsque plusieurs d’entre eux sont combinés, ils ont une influence négative les uns sur les autres, ce qui entraîne une baisse drastique de la production d’énergie globale. Or, la combinaison de plusieurs générateurs est essentielle afin d’assurer une continuité de production électrique.
À lire aussi Notre visite au cœur d’une centrale solaire agrivoltaïquePour contourner ce problème, les chercheurs de l’Université de Tsinghua se sont inspirés de la structure des panneaux photovoltaïques et ont créé des générateurs qui permettent de maintenir l’indépendance de chaque unité de production. Pour l’heure, les chercheurs ont mis au point un prototype équipé de plusieurs dispositifs de collecte d’énergie de 15 × 15 cm, ce qui leur a permis d’obtenir une puissance « près de cinq fois supérieure à celle de l’énergie conventionnelle des gouttes de pluie de grande surface de même taille, atteignant 200 W/m² ». Si aucune information n’a été communiquée sur les conditions nécessaires pour atteindre une telle puissance, celle-ci s’approche de la valeur crête de panneaux photovoltaïques conventionnels.
Une commercialisation très lointaine
Si cette avancée scientifique élargit le champ des possibles, il reste désormais à déterminer les cas de figure pour lesquels ce dispositif serait le mode de production le plus pertinent. L’Université de Tsinghua rappelle, d’ailleurs, que tous les types de précipitations ne produisent pas la même quantité d’énergie. Une pluie d’orage courte mais intense permettra une plus grande production d’électricité qu’un épisode de pluie fine s’étalant sur plusieurs heures.
La création de panneaux « hybrides » capables de produire de l’électricité grâce au soleil, mais aussi grâce à la pluie pourrait se montrer pertinente, en particulier dans les régions où le soleil n’est pas prédominant et où les précipitations sont fortes et nombreuses, comme par exemple à proximité de l’équateur.
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Commentaires
Question intéressante: combien d'heures de soleil par an à Lorient (ou Brest) ? Et combien d'heures de pluie ? Je pense qu'on pourrait être surpris... En tout cas, à Aix-en-Provence, mon choix est fait :-)
Vu que c'est la conversion d'énergie cinétique ils omettent de donner le débit de l'eau.
Si c'était si simple alors on mettrait déjà des turbines sur les descentes de goutières (cela a été tenté et devinez quoi...).