Il est désormais possible de consulter les statistiques de production en temps réel du parc éolien en mer de Saint-Nazaire, le premier de ce genre en France. Le graphique, créé par un ingénieur passionné à partir de données officielles, permet de saisir les intenses variations de puissance de l’éolien à l’échelle locale.
Alors que l’éolien français vient de battre un nouveau record, comment distinguer les performances de la filière terrestre de celle déployée en mer ? En France, un seul parc éolien offshore est actuellement en service. Il s’agit du parc de Saint-Nazaire, inauguré fin novembre 2022 par EDF Renouvelables, son opérateur. Très attendues, ses données de production détaillées ont été discrètement publiées sur la plateforme de transparence de l’Entso-e, l’association des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité européens.
Des données brutes repérées par l’œil avisé d’experts échangeant sur le réseau social Twitter. L’un d’eux, baptisé « Hokkos » les a intégrées à son propre outil de visualisation « Energygraph », plutôt facile à utiliser et accessible à tous. Les données de production ont été rendues publiques pour la première fois le 24 février 2023, selon Hokkos, qui se décrit comme un « ingénieur en informatique passionné par tous les outils utiles à la décarbonation et les données la permettant peut-être ».
→ Consulter les statistiques de production en temps réel du parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
Les courbes de puissance du parc éolien de Saint-Nazaire que l’on peut observer sur l’outil « Energygraph » développé par Hokkos.
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Grâce à son tableau de bord, il est donc possible d’observer la courbe de puissance du parc éolien de Saint-Nazaire au pas horaire depuis le 10 janvier 2023. Le parc, d’une puissance totale de 480 MW pour 80 turbines, est techniquement séparé en 2 fermes de 240 MW. Le graphique présente ainsi 2 courbes à peu près similaires, prenant la forme de vertigineuses montagnes russes.
Sur les 10 premiers jours du mars 2023 par exemple, la puissance a varié de… 0 MW (le 6 mars entre 9 h et 14 h, production nulle) à 473 MW (le 8 mars à 3 h du matin, soit 98,5 % de facteur de charge à cet instant). Rien de bien étonnant toutefois, la production des éoliennes suit logiquement les fluctuations de vitesses du vent.
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Si l’éolien est « variable » à l’échelle d’un pays comme la France, c’est-à-dire qu’il n’est jamais totalement à l’arrêt, il est véritablement intermittent à l’échelle locale. Pour des raisons principalement météorologiques et plus rarement techniques, un parc éolien peut être totalement arrêté. Un intense yo-yo qui illustre l’importance de diversifier l’emplacement des turbines et de développer des solutions de stockage de grande ampleur.
Dans l’hexagone, les parcs éoliens sont encore très concentrés dans quelques régions : plus de 42 % de la puissance installée nationale est implantée dans les Hauts-de-France (4,9 GW) et Grand-Est (3,9 GW), quand la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur n’en possède même pas 0,5 % (97 MW). Le développement de l’éolien en mer posé, mais surtout flottant devrait permettre de réduire ces inégalités.
Si l’existence ou non du foisonnement éolien fait polémique, diversifier les zones d’implantation permet naturellement d’exploiter des gisements de vents soumis à différents régimes. Ainsi, un parc éolien flottant installé dans le golfe du Lion (Méditerranée) peut tout à fait fonctionner à plein régime pendant qu’un parc éolien posé dans la Manche est à l’arrêt complet.
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Rien de plus normal à voir un parc éolien varier en production . Comme une centrale nucléaire peut être arrêtée faute de précipitations ! Quand à l’emprise au sol , il faut bien voir que sans les volumes et les kilomètres carrés de surfaces occupées par les barrages qui fournissent l’eau nécessaire au refroidissement et qui constitue l’essentiel des stocks ,le stockage des déchets contaminants sur l’ensemble du territoire et l’enfouissement les centrales nucléaires aurait bien du mal à fonctionner sans eux ! Ce qu’on peut dire, outre les économies que nous font faire les Enr en évitant d’acheter du… Lire plus »
L’idée de foisonnement au niveau national pour répondre à l’intermittence des éoliennes et une idée qui ne marche pas. Puisque la France métropolitaine dépend des mêmes vent dominant ceux de l’Atlantique ce qui provoque une production éolienne par tout en France au même moment et baisse partout au même moment. En fait c’est pareil pour tout les pays d’Europe de l’ouest qui produisent tous en même temps avec leur éoliennes fait exposé par jancovici au parlementaire en commission ceux qui prouve que l’on ne peux pas compenser la non production de nos éoliennes par des éoliennes ailleurs en France et… Lire plus »
Pourtant en Languedoc-Roussillon, nous subissons souvent (ou bénéficions selon les goûts) un régime de vent appelé la tramontane. Ce vent se produit notamment quand l’anticyclone des Açores remonte vers l’ouest de la France. C’est bien un cas, où le vent est faible dans l’ouest et très fort dans le golfe du Lion. (cf : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramontane#Caract%C3%A9ristiques_:_la_tramontane_et_les_tramontanes)
Nous verrons bientôt le résultat avec les 1ères éoliennes flottantes dans le golfe du Lion.
Il existe une étude qui contredit votre affirmation : https://www.revolution-energetique.com/eolien-est-il-vrai-quil-est-intermittent-et-que-le-foisonnement-nexiste-pas/
Cette étude, montre que l’éolien n’est jamais en France à 0% de production, mais en fait descend à 0,67 %, ce qui du coup revient au même. Donc, oui, l’éolien est intermittent et oui, il faut travailler sur le stockage.
Bonjour. Je n’ai jamais prétendu que le stockage était inutile, je dis simplement que l’affirmation : « la France métropolitaine dépend des mêmes vent dominant ceux de l’Atlantique ce qui provoque une production éolienne par tout en France au même moment et baisse partout au même moment. » est fausse.
Question gestion de l’intermittence, le chapitre « sécurité d’approvisionnement du réseau » du rapport de RTE détaille comment cela peut se faire.
C’est bien ce qui était a craindre : l’intermittence et la variabilité sont aussi importantes en mer qu’à terre. On justifiait pourtant les eoliennes en mer par leur puissance meilleure et continue. Helas on nous a menti et on continue de nous mentir d’autant qu’il .est deja démontre que le foisonnement n’existe pas et n’est qu’un slogan inventé par ceux qui en vivent.
Lors des pics d’hiver (la nuit) la France consomme 80GW.
Donc il va falloir planter 80GW d’éoliennes en manche, plus 80GW en Méditerranée, plus 80GW sur l’Atlantique, avec des dizaines de nouvelles lignes THT pour acheminer tout ça sur le territoire, et en priant pour qu’il y ait toujours assez de vent quelque part?
j’ai une autre idée : conserver notre parc nucléaire qui nous fournit déjà de l’électricité verte…
Cher Karim, ta réflexion m’a fait rire, en parlant des éoliennes c’est pas toujours facile, mais tu donnes la solution : remettre en route nos réacteurs, payés par nos pères grâce à un homme visionnaire et pragmatique :De Gaulle, ce qui n’est plus le cas des zozos emplumés qui disent gérer la France.
pour ceux qui veulent savoir un peu plus voici un lien, installez vous dans le fauteuil et écoutez…
https://www.youtube.com/watch?v=Vf9EbpzDvoY&t=1s
Parlons en de De Gaulle, monté abusivement sur un piédestal, qui nous a foutu dans la mouise du tout nucléaire, pour une soit disant indépendance énergétique (!!!), en fait pour des raisons militaires au départ. Résultats, aucun dirigeant depuis n’a réellement en sortir. En France, on a toujours tendance à se croire plus intelligent que les autres, qui ont la clairvoyance de développer les énergies renouvelables. Et pour revenir à StNazaire, les habitants ici au moins ont eu l’intelligence de ne pas s’opposer aux éoliennes, qui en effet produisent depuis octobre 2022 (très peu de recul, par rapport aux autres… Lire plus »
Il faut remettre un peu l’église au milieu du village et se resituer dans l’histoire. De Gaulle, patriote à l’extrême, souhaitait la filière UNGG qui disposait d’une maîtrise 100% française (et produisait du plutonium pour les militaires). Mais les réacteurs UNGG sont très volumineux (car uranium naturel) , instables avec risque d’emballement (modérateur graphite) et limités à 500MW. Dans les années 60, la France ne maîtrisait pas le processus industriel d’enrichissement civil à 3% d’U235. Elle disposait juste de petites installations militaires de petites capacités pour fabriquer ses bombes. Pompidou, qui était pragmatique, a fait le choix de la technologie… Lire plus »
C’est pas De Gaulle, qui lui à fait le plan charbon, mais Pompidou et Mesmer qui ont permis le nuke !
Quant à nos pères, ils faisaient aussi les diligences, les bougies et allaient chercher l’eau au puits.
Tout à fait, on entend souvent que l’intermittence n’est pas un problème car il y a du foisonnement. C’est vrais et d’autant plus vrais que la zone est grande.
Mais c’est un argument qui ne sert à rien car jamais jamais les habitants de Saint-Nazaire ne seront alimentés par un parc de méditerranée. S’il n’y a pas de vent chez eux, ils seront alimentés par la centrale pilotable la plus proche, qu’il y ai ou pas du vent dans le sud.
D’où l’intérêt bien sûr de diversifier les sources d’énergies renouvelables, qui se complètent les unes les autres (contrairement au nucléaire, qui n’a aucune souplesse de fonctionnement, parmi ses innombrables vices ! …la plupart des pays ne s’y ont pas trompé, mais c’est vrai qu’en France, on est les plus intelligents, lol)
Vous n’avez pas compris le sens de mon propos, je dis que des moyens intermittents ne sont pas suffisant, certainement pas qu’on va s’en sortir en en mettant plus.
Quand vous parlez d’enr,c’est sûrement de solaire (je ne connais pas la région, des barrages à Saint-Nazaire?), mais le problème reste exactement le même car l’intermittenceest toujours là et l’immense majorité des villes non pas la possib de profiter d’un parc offshore
Hé ben non, vous n’avez pas compris non plus mon propos, quand je parle de diversifier les Enr, ce n’est pas pour parler que de soleil ou de vent, lol (comme veulent souvent les réduire nos grands médias, ou Edf). Essayez de lire un peu par exemple les rapports de Negawatt, qui ne suit pas l’avis dominant des ingénieurs d’Edf et consoeurs…Les Enr englobent tout un ensemble d’énergies renouvelables, dont je ne citerai juste que quelques exemples : éolien, solaire, biomasse, hydraulique, maréemotrice, géothermie,…Toutes ces énergies se complètent, certaines sont intermittentes en effet, d’autres non. N’oublions pas que notre consommation… Lire plus »
J’ai lu beaucoup de chose venant de Negawatt, et je suis souvent d’accord avec ce qu’ils proposent. Il sera par exemple impossible d’éviter une forte sobriété et ce quelque soit la quantité de nucléaire. Notez également que je n’avais pas cité le nucléaire dans mes postes précédents, tout simplement car ce n’est pas le meilleur moyens de faire du suivi de charge, ce qui était l’idée des précédents messages (même si le nucléaire en fait quand même un peu, par exemple en baissant la production le week-end). Maintenant s’il est possible de gérer l’intermittence avec de la biomasse, de la… Lire plus »
Si vous avez lu les scénarios de Negawatt, vous savez donc que la seule sortie du nucléaire, remplacé par 100% d’enr, ne suffira pas. Leur scénario repose, pour résumer, sur 3 axes: 100% Enr, sobriété énergétique et efficacité énergétique. Leur scénario est très bien construit, très étayé et compréhensible par tout un chacun. L’Etat devrait s’en inspirer, au lieu de suivre à la lettre tout ce que dit EDF. Mais c’est vrai que c’est un pavé qui fait plusieurs centaines de pages…
Comme dit précédemment, je suis entierement d’accord avec l’idée de sobriété et d’efficacité. Le remplacement du nucléaire est un autre sujet qui n’a rien à faire dans cette discussion.
Le rapport de RTE « futurs énergétiques 2050 » vous présente ce qui est faisable. Inutile d’avoir des idées irréalisables.
Ce rapport avait été commandé par Barbara Pompili (ex eelv). Depuis les responsables de RTE ont tenu des propos plus réalistes sur ce qu’il est possible de faire en 2050.
C’est clair, les ingénieurs ont bossé pendant deux ans pour produire plus de 600 pages d’analyses bidonnées pour faire plaisir à Pompili et vous glissent la vérité au creux de l’oreille au bistrot 🙂
Ce rapport est intéressant, mais il faut préciser que pour savoir ce qui est faisable, il ne faut pas regarder que les résultats, mais aussi :
Si l’un de ces prérequis n’est pas remplis, tout le scénario s’écroule. Ce rapport montre donc plusieurs façons de faire, mais aucune n’est garantie.
Les hypothèses de départ dont vous parlez ici n’ont rien à voir le rapport de RTE. Elles sont héritées de la SNBC.
L’accélération des ENR ne nécessite pas de prérequis technologique, tout est connu. c’est une question de développement industriel et éventuellement de lois.
Si l’un des prérequis n’est pas rempli, le scénario ne s’écroule pas. On a un peu moins d’énergie qu’espéré (vraiment pas dramatique à mon avis), on fait un peu plus de gaz naturel que prévu, etc…
Ah si l’humain aussi vivait avec sa planète, il consommerait moins d’énergie, il s’activerait uniquement lorsqu’il fait jour, alors l’intermittence de cette planète qu’il s’évertue à mettre à saque ne serait pas un problème.
Ce qui aussi très amusant c’est que notre sacro-saint nucléaire est une technologie militaire, après tout c’est un général qui l’a popularisé, je ne dis pas qu’il est pire que nous gouvernants modernes qui nous réclament de toujours plus consommer, plus de nucléaire est une fuite en avant.
C’est aussi idiot que déforester pour faire pousser du soja à grand renfort d’engrais chimiques.
Ce que vous dites est idiot car le soja étant une légumineuse, cette plante n’a pas besoin d’apport d’azote, et très peu d’autre éléments. Et mélanger le nucléaire civil avec le militaire n’a plus de sens.
L europe a deja plus de 6000 eoliennes offshores installees !!!
Dont un piètre 80 au large de Saint-Nazaire.
Le contraire fût étonnant.
Pareil pour le solaire, mais a l’échelle de la France la régularité devient la norme. Au fils des heures et des saisons.
Pareil pour les centrales une régularité dans les emmerdes.
On est loin de la constance d’une centrale nucléaire,,, et je ne parle pas de l’emprise au sol et de la quantité de matériaux pour construire tout ça…
Effectivement, 78 km2 pour 480MWc, le facteur de charge ayant été de 48% en décembre 2022 (voir article du 17 février dernier) ce qui équivaut à 230MW dans la réalité. Une centrale nucléaire, c’est 2 km2 pour 2x1000MW avec un taux de charge de 80%. Y a pas photo.
Si on voulait optimiser ce genre d’investissement colossal, on pourrait essayer d’utiliser cette gigantesque surface déjà sacrifiée pour lancer une culture d’algues marine géantes (du kelp) en vue de réaliser de la méthanisation et ainsi diminuer nos importations de méthane d’origine fossile.
On ferait ainsi d’une pierre 2 coups.
le principal probleme n est pas la surface ou les materiaux. Le probleme principal est le cout ; c est 120 euros le KWH nucleaire contre 40 euros le kwh eolien offshore nouveau. Le reste du monde ne s y trompe pas et investit massivement dans l eolien et le photovoltaique
L’unité n’est pas bonne : MWh et non kwh, heureusement ! Le 120 euros me semble majoré et le 40 euros n’est-il pas très optimiste ?
En voila des idées, bizarre que nos dirigeants n’y pipe mot… un interet financiers ou une profonde betises?
Des expérimentations de culture de kelp ont eu lieu dans la décennie 2010 dans des fjords au Chili. Quant à la méthanisation, basée sur cette classe d’algues, la littérature scientifique à ce sujet est peu abondante.Il faut trouver (ou fabriquer par OGM) les bonnes bactéries adaptées à ce substrat (présence du sel, de soufre, de phosphore…). Il nous manque une expérimentation grandeur nature réalisant la chaîne de A à Z (du bouturage sur support , au jardinage marin , jusqu’au m3 de gaz produit) sur une longue période (3-5 ans) pour savoir si ça vaut financièrement le coup… ou pas.… Lire plus »
La séparation en 2 n’est pas virtuelle. Le parc est connecté au réseau électrique à terre par 2 cables haute tension sous marins indépendants, il y a aussi 2 transfos HT.
Les mesures affichées dans le graph sont les puissance de chaque cable.