L’Allemagne a inauguré la première unité de production de kérosène « vert » industriel au monde. Fabriqué à partir de biogaz issu de déchets et d’hydrogène renouvelable, le carburant permettra de réduire l’impact carbone de l’aviation.
Avec seulement 1 tonne de kérosène « vert » par jour, la production de l’usine de Werlte (nord-ouest de l’Allemagne) sera extrêmement anecdotique. Pour se faire une idée, cela représente un tiers de la consommation d’un vol Marseille – Nantes en Airbus A320. Une goutte d’eau dans l’océan.
L’initiative est davantage symbolique. Il s’agit en effet du tout premier site de production industrielle de kérosène renouvelable (SAF) au monde. Porté par l’organisme à but non-lucratif Atmosfair, il vise à démontrer la possibilité d’exploiter un carburant non-fossile pour l’aviation. Une première compagnie aérienne a déjà manifesté son intérêt. Il s’agit de Lufthansa, qui s’est engagée à acheter 25 000 litres pendant « au moins cinq ans ».
Dix fois plus cher que le kérosène fossile
Un kérosène « vert » qu’elle paiera 10 fois plus cher que le carburant traditionnel issu du pétrole brut. Car, contrairement à ce dernier, il ne suffit pas de forer la croûte terrestre pour le produire. Le processus est bien plus complexe.
L’usine de Werlte utilise de l’électricité d’origine renouvelable pour obtenir de l’hydrogène via l’électrolyse de l’eau. La molécule est ensuite mêlée à du carbone provenant, d’une part, d’un méthaniseur local alimenté aux déchets alimentaires et d’autre part, d’un système d’extraction du CO2 de l’air ambiant.
L’e-kérosène « brut » est ensuite acheminé sur 300 km jusqu’à la raffinerie de Heide pour y être transformé en carburant conforme aux standards aéronautiques. Huit barils seront produits chaque jour dès le lancement commercial de l’usine, prévu pour le 1er trimestre 2022.
À lire aussi L’avion à hydrogène est une chimère !Un premier pas vers une production massive de kérosène vert ?
Conscient du coût élevé de son kérosène « vert », Atmosfair explique vouloir « faire le premier pas en Allemagne pour essayer la technologie et acquérir de l’expérience ». L’organisme souhaite établir des partenariats dans le but de transférer sa technologie vers des pays « avec des niveaux élevés de rayonnement solaire, [où] les prix de l’électricité sont considérablement plus bas grâce au photovoltaïque ».
L’Allemagne s’est fixée l’objectif de produire 200 000 tonnes d’e-kérosène chaque année d’ici 2030. Un défi technique et économique particulièrement ambitieux. En France, quelques projets émergent comme à Meyreuil (Bouches-du-Rhône), où une ancienne centrale au charbon va être convertie en usine de carburants synthétiques d’origine renouvelable.
À lire aussi Pollution du transport aérien : et si l’on se trompait de cible ?
Combien de temps est-ce que le kérosène fossile va encore être scandaleusement exempté de taxes ????
C’est sûr qu’avec une bonne taxe à 10€ le litre de kéro noir, le kéro vert devient rentable! Et en plus, personne ne volera plus en avion, tant les billets seront devenus chers. Du coup plus besoin de kéro, quelle que soit sa couleur!
Il faudra seulement payer le prix que coute son transport. Il n’y a aucune raison pour qu’un mode de transport participe aux charges des états et que d’autres y échappent sous le simple prétexte que cela rendrait ce transport « trop cher » par rapport aux autres… S’il est irremplassable c’est qu’il est cher. Pendant une période de ma vie je me rendais toutes semaines de Toulouse à Paris, j’aurais pu faire cela en train mais la compagnie pour laquelle je travaillais ayant fait ses calculs, pour deux jours de travail à Paris, il lui coutait moins cher que je prenne l’avion… Lire plus »
Le process pourrait devenir rentable à grande échelle mais il reste beaucoup à faire avant d’y arriver. Couplé à de la captation de CO2 avec des plantes à fort rendement (chanvre ou certaines essences d’arbre comme l’eucalyptus), ça peut devenir intéressant (quoi que sacrément gourmand en eau). Pour moi, le process ideal: Cogeneration électricité/chaleur à base de nucléaire (les SMR gagneraient en utilité), biogaz alimentée par méthanisateur (couplé à une captation de carbone par plante), carbone optenu par captation industrielle (plusieurs industries s’y prêtent bien, chimie, bâtiment…). Du coup, ça donne un cycle assez souple qui intègre les ENR: -Le… Lire plus »
Faut-il préciser que le processus requiert une énorme quantité d’électricité que les enr sont incapables de fournir ?
Donc il faut plus d’enr ! CQFD 😉
Toujours plus …. Rien d’ecologique là dedans
Écologie ne veut pas dire se limiter, mais ne rien ver à la Terre, et les renouvelables c’est voler au Soleil qui l’a déjà perdu de toutes les façons
Le nucléaire ne pourra jamais produire autant que ce que les renouvelables produiront…. Ils produiront pour l’éternité alors que le nucléaire produira encore au mieux durant 50 ans.
arrêtez de pomper l’air des gens avec votre antinucléaire, s’il n’y en a plus que pour au mieux 50 ans
Raison de plus pour ne pas se lancer dans la construction de réacteurs que l’on ne pourra même pas amortir… Quel mauvais gestionnaire vous devez être….!
mais vous, vous êtes un vrai comique.
Avis tout personnel… Mais venant d’un ignorant il est pardonnable
l’ignorant,c’est celui qui ne sais pas encore, quand utilisant à 100 % l’énergie de l’uranium, dans les futures centrales, on en a encore pour des milliers d’années, et pour l’humanité entière. Sans même parler de la fusion.