Les batteries lithium-ion n’ont pas le monopole du stockage d’électricité. Parmi toutes les technologies disponibles, l’une est en plein essor : la batterie sodium-ion. Cette alternative gagne du terrain grâce à ses caractéristiques intéressantes, comme le recours à une ressource plus abondante et facile à extraire. La Chine, qui développe massivement le stockage d’énergie, vient d’ailleurs de mettre en service la plus grande batterie au monde utilisant cette technologie. 

La Chine vient tout juste de mettre en service une BESS (Battery Energy Storage System) de 100 MWh de capacité et 50 MW de puissance à Qianjiang, dans la province d’Hubei. À première vue, rien d’exceptionnel, nous direz-vous. Même si la capacité de stockage devrait, à terme, être doublée, elle fait pâle figure face aux projets de BESS habituels qui se dessinent un peu partout dans le monde, comme celui de l’entreprise belge GIGA Storage et ses 2 400 MWh de capacité. Pourtant, ce nouveau projet chinois cache une particularité : il s’agit de la plus grande batterie sodium-ion au monde.

Cette technologie, encore peu répandue, suscite de plus en plus d’intérêt, en particulier de la part de la Chine. Et pour cause, si elles sont, pour le moment, plus chères que leurs homologues au lithium, ces batteries pourraient devenir de plus en plus abordables, et ainsi devenir une alternative bon marché aux modèles au lithium. Le sodium qui les compose est autrement plus présent dans la croûte terrestre que le lithium, même si ce dernier est déjà très répandu. Il est également plus facile à extraire. La Chine, qui ne possèderait que 6 % des réserves mondiales de lithium, voit un moyen de préparer l’avenir.

La batterie sodium-ion installée à Qianjiang en Chine / Image : China Southern Power Grid Energy Storage.

Une technologie plus sûre

La technologie sodium-ion n’a pas que des avantages. Elle possède notamment une densité énergétique plus faible que la technologie lithium-ion, ce qui la rend peu adaptée à certaines applications, comme le secteur des transports. En revanche, elle pourrait se montrer idéale pour un usage stationnaire, d’autant qu’elle possède d’autres atouts intéressants. Sa température de fonctionnement est plus faible, ce qui préserve sa durée de vie, et elle se montre plus résistante aux chocs et aux impacts, comme l’avait montré un youtubeur français. En France, cette technologie commence à se développer par l’intermédiaire de la start-up Tiamat, un spin-off du CNRS. Elle a récemment équipé une visseuse sans fil de la marque Dexter.

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