Voici comment le Luxembourg, qui n’a pas de littoral, compte développer l’éolien offshore


Voici comment le Luxembourg, qui n’a pas de littoral, compte développer l’éolien offshore

Le Luxembourg n’a pas de littoral mais compte pourtant développer l’éolien offshore

Pour ses besoins en énergie, le Luxembourg dépend à 95% de ses importations de gaz, de pétrole et d’électricité. Pour autant, le Grand-Duché ne veut pas miser sur l’atome, le pays étant d’ailleurs un des plus farouches opposants à la proposition de la Commission de classer le nucléaire parmi les énergies vertes. Alors qu’aucune mer ne baigne ses frontières, ce petit Etat enclavé entre la Belgique, l’Allemagne et la France parie curieusement sur … l’éolien offshore !

Avec l’Autriche et l’Allemagne, le Luxembourg est l’un des Etats européens qui s’oppose le plus fermement au projet de la Commission de Bruxelles d’introduire le nucléaire dans la labellisation des énergies « vertes » de l’Union. « L’inclusion du nucléaire enverrait le mauvais signal. Ce n’est pas économique et ce n’est pas une énergie de transition non plus, cela prend trop de temps », a déclaré à l’AFP Carole Dieschbourg, la ministre grand-ducale de l’Environnement lors d’une réunion à Amiens avec ses collègues européens. Et dans un tweet récent, Claude Turmes, le ministre de l’énergie du Luxembourg confirme : « On a dix ans. En dix ans, aucun nouveau réacteur nucléaire ne sera prêt », en ajoutant que « le nucléaire est une technologie chère qui coûte le double des nouveaux investissements dans les énergies renouvelables ». Le ministre ne mâche d’ailleurs pas ses mots en qualifiant la proposition de la commission de « provocation » et « d’énorme gâchis ».

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Partenariat avec le Danemark

Dans un entretien accordé au quotidien économique La Tribune, il se dit par ailleurs « surpris » par les projets français de relance de l’atome. « Les énergies renouvelables, solaire ou éolien terrestre et maritime, sont deux fois moins chères que les nouveaux réacteurs. Tous les appels d’offres récents sur l’éolien en mer ressortent entre 55 euros et 60 euros par MWh » précise-t-il.

Mais comment ce pays enclavé entre la Belgique, la France et l’Allemagne et qui dépend aujourd’hui à 95% des importations pour couvrir ses besoins en énergie, compte-t-il alors s’y prendre pour développer les alternatives renouvelables ? « En investissant dans l’éolien offshore », nous surprend Claude Turmes. « Je viens de conclure un partenariat avec le Danemark en vue de créer une île énergétique artificielle en Mer du Nord. Cette île sera reliée à des centaines d’éoliennes offshore. Il est prévu d’y installer entre 10.000 et 12.000 mégawatts d’éolien » a-t-il expliqué à La Tribune. « Ce projet estimé à près de 30 milliards d’euros permettra de remplacer le pétrole et le gaz dans le chauffage et dans le transport. Notre pays pousse énormément l’électrification des voitures et le transport public est gratuit au Luxembourg », précise encore le ministre.

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Un réseau électrique intégré

Claude Turmes estime que « l’Europe va gagner la bataille du changement climatique grâce à l’éolien en mer ». Il rappelle d’ailleurs que son pays a signé ce 2 décembre avec sept autres Etats riverains de la Mer du Nord, dont la France et la Belgique, un accord de collaboration qui entend « développer une vision commune à long terme du rôle des énergies renouvelables en mer pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques ambitieux de 2050 dans la région ».
L’électricité produite au large des côtes danoise, belge ou allemande arrive déjà au Luxembourg par le réseau électrique de l’Europe de l’Ouest, « le plus intégré au monde », ajoute le ministre. « Nous avons toujours importé notre énergie et nous allons continuer à le faire. On va remplacer les énergies fossiles par des renouvelables en investissant dans une transition durable », conclut-il.

Pour autant, le Luxembourg n’espère évidemment pas miser uniquement sur l’offshore pour réussir sa transition énergétique. En 2021, le Grand-Duché a installé dix fois plus de solaire qu’en 2020. Et dans l’éolien terrestre, il a enregistré une croissance continue au cours des douze dernières années. Son ambition est de couvrir ses besoins par 25 % d’énergies vertes d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

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