Mise en service fin 2018 au large du Croisic (Loire-Atlantique), la première éolienne flottante de France a subi de plein fouet la tempête Ciaran. La plus violente rafale a été enregistrée à 154 km/h à cet endroit. Mais comment a réagi la machine ?
« Floatgen », c’est son nom, est un prototype d’éolienne en mer flottante destiné à démonter les capacités d’un type de flotteur en béton développé par BW Ideol. Installée sur le site d’essais des énergies marines du SEM-REV à 22 km au large du Croisic, elle est restée l’unique turbine flottante de France de sa mise en service en septembre 2018 jusqu’en septembre 2023. Car elle n’est désormais plus la seule, depuis l’installation du parc éolien flottant Provence Grand Large, à 17 km de l’embouchure du Rhône (voir notre reportage vidéo).
D’une puissance de 2 MW, soit quatre fois moins que les éoliennes en mer actuelles, Floatgen est ancrée à une profondeur de 33 m, très faible pour de l’éolien flottant. Elle est érigée sur un flotteur « Damping Pool » (« bassin d’amortissement » en français) de 36 m de large pour 9,5 m de haut, construit en béton armé précontraint. Des mensurations plutôt compactes, face aux 80 m de large et 45 m de haut des pyramides d’acier immergées supportant les éoliennes, nettement plus hautes et puissantes, du parc Provence Grand Large. Le flotteur Damping Pool est maintenu en place par six lignes d’ancrage semi-rendues en nylon.
À lire aussi Éolien en mer : la carte des parcs et projets en FranceDepuis cinq ans, l’éolienne Floatgen semble affronter les tempêtes sans sourciller, comme Alex en 2020. Elle n’a pas été épargnée par Ciaran, qui a frôlé le nord-ouest de la France début novembre 2023. BW Ideol, concepteur et exploitant de Floatgen, nous a transmis en exclusivité une vidéo captée le 2 novembre par la caméra de surveillance placée sur le mat. On y voit le flotteur violemment battu par les vagues, qui auraient atteint une hauteur record de 12 m. L’éolienne semble à l’arrêt, un fonctionnement normal lors de violentes tempêtes, malgré sa capacité à produire de l’électricité jusqu’à des vents de 31 m/s (112 km/h) selon la société. BW Ideol n’a toutefois pas souhaité communiquer davantage d’informations sur le comportement de Floatgen durant le passage de Ciaran.
À quelques kilomètres de Floatgen, les 80 éoliennes du parc de Saint-Nazaire, premier parc éolien en mer de France, paraissent également avoir affronté la tempête sans encombres. D’après EDF Renouvelables, l’exploitant, le site a produit 65 GWh d’électricité bas-carbone la semaine du 30 octobre au 5 novembre, au passage de Ciaran. Cela correspond à une puissance moyenne de 384 MW, soit un facteur de charge de 80 % sur cette période, plutôt impressionnant comparé aux moyennes annuelles de la filière éolienne. L’énergéticien a publié une vidéo de son parc éolien enregistrée le 2 novembre durant la tempête, sur son compte X (ex-Twitter).
[#EolienEnMer] La semaine dernière, les tempêtes #Ciaran et #Domingos ont traversé la #France.
🌊 Des vagues de plus de 8 mètres de haut ont été enregistrées au large de Saint-Nazaire lors du passage de #Ciaran.
🌬 La vitesse moyenne des vents a permis de ne jamais totalement… pic.twitter.com/JH0lsPibfY
— EDF Renouvelables (@EDF_RE) November 10, 2023
Bravo, c’est bien de montrer que cela fonctionne même si ces tempêtes doivent être un accélérateur de vieillissement de ces infrastructures. Donc 2 Milliards pour 480MW avec un facteur de charge moyen de 40%, soit 200MW… quand l’EPR de Flamanville (ou les autres) c’est actuellement 20 milliards pour 1600MW… donc 16 milliards en éolien offshore sachant qu’il y a bien sûr des marges de progression pour chaque… mais attention les coûts de fonctionnement (et d’approvisionnement en combustible – sans parler du retraitement et du stockage…) sont plus élevés pour le nucléaire… clairement on est à un point de bascule mais… Lire plus »