Les 27 membres de l’Union européenne (UE) pressent la commission pour développer cette énergie. Selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la géothermie pourrait couvrir jusqu’à 15 % de la croissance de la demande mondiale en électricité d’ici 2025.

Alors que le monde cherche des solutions pour répondre à la demande croissante d’électricité tout en réduisant les émissions de carbone, la géothermie pourrait jouer un rôle crucial. Issue de la chaleur naturelle des sous-sols, cette énergie renouvelable représente actuellement moins de 1 % de la production mondiale d’électricité, mais son potentiel est immense.

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 13 décembre, la géothermie pourrait couvrir jusqu’à 15 % de la croissance de la demande mondiale en électricité d’ici 2050, soit 800 gigawatts de capacité, l’équivalent de la consommation combinée des États-Unis et de l’Inde. Cette perspective repose sur une réduction substantielle des coûts, rendue possible par l’adoption de techniques issues de l’industrie pétrolière et gazière, telles que le forage profond ou l’exploitation de roches « super chaudes ».

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Pourquoi la géothermie n’est pas la première des énergies renouvelables ?

Malgré ces promesses, le développement de la géothermie est freiné par des coûts initiaux élevés et des délais administratifs qui peuvent dépasser une décennie. Aujourd’hui, seuls 30 pays disposent de cadres réglementaires pour soutenir cette technologie, contre une centaine pour le solaire et l’éolien. En Europe, où cette ressource représente moins de 3 % de l’énergie produite, les ministres de l’Énergie des 27 ont récemment appelé à un plan d’action européen pour accélérer le déploiement des projets géothermiques, relève le média spécialisé Contexte. Ce plan inclurait des garanties financières pour réduire les risques et des procédures simplifiées pour l’obtention des permis.

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L’industrie s’implique

Certaines industries commencent toutefois à explorer le potentiel de la géothermie. Stellantis, par exemple, a inauguré une centrale géothermique dans son usine de Caen, en France. Ce projet, soutenu par des fonds publics, permettra de réduire de 75 % les émissions de CO2 du site tout en diminuant de 70 % sa consommation de gaz​. Dans le Grand Est, l’usine agroalimentaire Roquette de Benheim exploite également une centrale à géothermie profonde. 

Ce type d’initiative démontre que la géothermie peut jouer un rôle clé dans la décarbonation de secteurs industriels. Avec des investissements estimés à 2500 milliards de dollars d’ici 2050, la géothermie pourrait devenir l’une des sources d’énergie les plus compétitives, aux côtés de des autres énergies renouvelables et du nucléaire. Mais pour que cette vision se réalise, les gouvernements et l’industrie doivent s’unir pour lever les obstacles techniques et financiers, et ainsi exploiter pleinement cette ressource encore sous-utilisée.