Une entreprise écossaise va profiter de la fermeture récente d’une des plus grandes mines d’Europe pour la transformer en batterie géante. À l’heure où le stockage d’énergie devient un enjeu international, cette solution de stockage par gravité a un potentiel très important.
Au cœur de la Finlande, l’ancienne mine de cuivre et de zinc de Pyhäjärvi pourrait bien retrouver une nouvelle jeunesse, après avoir permis l’extraction de soixante millions de tonnes de minerai au cours de ses 60 années d’exploitation. La startup Gravitricity souhaite, en effet, y implanter son premier prototype à taille réelle de stockage d’électricité par gravité.
Cette solution, conçue par l’entreprise écossaise, consiste à mettre en place un système de masses suspendues à l’aide de treuils dans le puits auxiliaire de la mine, d’une profondeur de 530 mètres. En cas de surplus d’énergie sur le réseau électrique, les poids seront hissés dans le puits auxiliaire à l’aide de ces treuils. A l’inverse, en cas de besoin en électricité, les poids seront relâchés, transformant les treuils en générateurs. Si la capacité de stockage n’a, pour le moment, pas été dévoilée par l’entreprise, la puissance obtenue pourrait avoisiner les 2 MW.
Selon ses concepteurs, cette technique multiplie les avantages. Elle permet notamment de réguler la puissance obtenue en faisant varier la vitesse de relâchement des poids. De plus, contrairement au système de stockage par batterie, les performances de l’installation ne seront pas altérées dans le temps. Seuls les câbles devront être remplacés périodiquement.
Cette technique a également l’avantage de pouvoir produire de l’électricité presque instantanément, permettant de répondre aux besoins immédiats du réseau électrique.
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Selon l’Institut international d’analyses des systèmes appliqués, l’utilisation des mines désaffectées comme moyen de stockage d’énergie aurait un très gros potentiel, notamment grâce à un coût d’investissement limité. Selon l’institut, le potentiel mondial se situerait entre 7 TWh et 70 TWh, dont la plupart en Chine, en Inde, en Russie et aux USA.
Outre le fait que le stockage d’énergie soit un sujet majeur de la transition énergétique, cette solution a aussi l’avantage de permettre le prolongement de la durée de vie des mines. À Pyhäjärvi, par exemple, la mine ouverte en 1962 avait un rôle colossal sur l’économie de la région. Rien qu’en 2019, la mine représentait encore 400 emplois pour les 5 200 habitants que compte la petite ville de Pyhäjärvi. Transformer les mines en stockage d’énergie permettrait de maintenir une activité économique locale, et limiter les frais liés à la mise hors service des mines.
Au passage, comme « la capacité de stockage n’a pas été dévoilée par l’entreprise », j’ai fait mon propre calcul : pour stocker 1 MWh avec ce système, il faudrait une masse de 700 tonnes, ce qui fait déjà un beau système.
D’après l’article, il y aurait un potentiel de 70.000 cette capacité dans le monde…
Sauf si mon calcul est faux, chaque puits de mines serait donc un tout petit stockage (qu’on peut aussi comparer à une STEP, qui stocke généralement de l’ordre de 500 MWh).
À quoi correspond cette estimation de 70TWh ? S’agit-il d’un seul cycle stockage consommation, ou bien de la quantité d’électricité annuelle que ces dispositifs de stockage pourraient produire ?
Un « très gros potentiel », dit l’article, avant d’estimer le potentiel mondial entre 7 TWh et 70 TWh.
J’ai du mal à comprendre. S’agit-il de l’énergie cumulée que l’on pourrait stocker et consommer de nombreuses fois chaque année, ou bien de l’énergie totale qui aura pu être stockée et consommée au cours d’une année en cumulant tous les cycles ? J’imagine que c’est la première explication, car sinon difficile de parler d’un gros potentiel.
C’est bien la première explication.
Quand on parle de capacité totale d’un système de stockage, c’est bien la capacité pour 1 seul cycle de charge. Par analogie, si on parlait de la capacité de votre réservoir d’essence, il s’agirait bien d’un seul plein, et non de tous les pleins que vous feriez en un an.
Merci. Effectivement, dans l’autre cas, la quantité d’énergie aurait été ridicule.