En Moselle, dans la région qui a vu naître et grandir la Smart, c’est aujourd’hui un nouveau projet industriel d’envergure qui se profile. La construction d’une méga usine de fabrication de cellules et panneaux solaires photovoltaïques. Après un premier espoir déçu il y a quelques mois, le projet ira-t-il à son terme ?
Il y a quelques mois, le fabricant de panneaux photovoltaïques sino-norvégien Rec Solar suspendait son projet d’implantation d’une méga usine en Moselle. Dans la région de Hambach, qui avait vu, à la fin des années 1990, naître et grandir la Smart. Le coup était d’autant plus dur que l’idée avait été d’y industrialiser la production de panneaux solaires à haut rendement. De l’ordre de 24 à 25 % contre 20 à 22 % maximum pour les panneaux classiques.
Le tout à partir de cellules dites à hétérojonction développées par des chercheurs français du CEA. Parmi les raisons invoquées : le rachat en 2021 par un conglomérat indien qui aurait conduit à une révision des stratégies, quelques difficultés d’approvisionnement en machines de production et plus globalement, l’évolution des prix et la crise énergétique. Rec Solar s’installera finalement aux États-Unis.
À lire aussi Rachat de REC Solar par Reliance : quid de la gigafactory de panneaux solaires en Moselle ?Mais à l’occasion du sommet « Choose France » 2023, c’est Emmanuel Macron en personne qui l’a confirmé, le projet va en quelque sorte être relancé par le consortium Holosolis. Le consortium regroupe une quarantaine de partenaires et il s’est spécialisé dans la construction d’usines de production de panneaux solaires en Europe.
Quelque 40 sites dans 6 pays ont été mis en concurrence sur son dernier projet et c’est celui de la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences — du côté de Hambach, en Moselle, donc — qui a finalement été retenu. Parce que « le site est déjà prêt » et pour « le savoir-faire et la disponibilité de la main-d’œuvre, la réputation des ingénieurs français, la qualité des infrastructures, le caractère bas-carbone de l’énergie made in France ».
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Alors que l’investissement prévu par REC Solar s’élevait à 680 millions d’euros pour la production d’environ 4 GW de modules solaires photovoltaïques, celui d’Holosolis monte à 710 millions d’euros et vise les 5 GW de production annuelle. De quoi en faire la plus grande usine du consortium en Europe — son site de Catane (Italie) doit produire 3 GW — et fabriquer pas moins de 10 millions de panneaux photovoltaïques chaque année. L’équivalent d’un peu moins de 10 % de ceux importés par l’Europe depuis la Chine en 2022.
Les responsables du consortium annoncent que leur nouvelle méga-usine devrait sortir de terre dès 2025 et tourner à plein régime d’ici 2027. Ils promettent qu’elle sera « évolutive, extensive et capable de s’adapter aux progrès et aux ruptures technologiques ». Le tout à partir d’un maximum de filières européennes. Des fournisseurs de silicium auraient ainsi même déjà été identifiés. Quant au personnel — quelque 1 700 embauches sont prévues —, il sera aussi majoritairement local grâce à un partenariat noué avec Pôle emploi.
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Le projet est il sérieux, fabriquer des panneaux d’ici 2027 dans un projet fantoches, on renifle la traque a la subvention et de toutes façon le marché français n’est que de 85 Gwatt d’ici a 2050 soit 3 Gw annuel.
Ou alors le gouvernement a d’autre projet dans les valises
J’espère de tout coeur que le projet ira au bout. On a été échaudé par REC à l’époque.
Merci pour cet article qui apporte plus de précisions car on ne sait pour l’instant pas grand chose. Quels types de panneaux vont être produits, quelle expertise le groupe derrière Holosolis a en terme de connaissance des process de fabrication?
Question généralement passée sous silence par les journalistes en général. L’auteur de cet article pose la question (c’est déjà une bonne chose) tout en avouant que la réponse n’a pas été donnée par les promoteurs du projet.
La question est : d’où viendront les modules (cellules) qui composeront les panneaux. D’Europe, voir encore mieux de France , ou d’Asie ou des USA ?
Répondre à cette question équivaudra à répondre à la question de notre souveraineté économico-énergétique.
Croisons les doigts et faisons un gros vœu.
Bof, il faut faire comme les chinois quand on veut reinsuqtrialiser. On remonte peu à peu la chaîne de valeur. Certes c’est qu’une chaîne d’assemblage mais à partir de cette chaîne il sera plus facile d’installer des usines à monts avals des usines de machines outils etc…
Il faut arrêter de créée une fausse dichotomie entre une belle industrie productice de valeur et une industrie sans intérêt… c’est exactement comme xa qu’on a tout externaliser en Chine…
Je doute que le projet ira à son terme pour la bonne raison qu’il y a déjà une nette surcapacité photovoltaïque en Allemagne, Belgique et Pays-Bas, avec des prix du MWh qui tombent régulièrement dans le négatif en après-midi.