Et si la Suisse comptait finalement sur le nucléaire pour décarboner son mix énergétique ? La question se pose de plus en plus, depuis qu’une pétition émanant du Club Énergie Suisse a atteint les 120 000 signatures. Une fois certifiées, elles pourraient bien renvoyer les Suisses dans les isoloirs pour un énième référendum sur le sujet.
La Suisse serait-elle indécise sur sa politique nucléaire ? En 2017, lors d’un référendum, l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires avait été votée à 54 %. Mais une initiative du Club Énergie Suisse appelée « Stop au blackout », vient de recueillir près de 120 000 signatures, et pourrait bousculer la direction prise par le pays. Cette initiative veut faire inscrire dans la constitution du pays la mention suivante : « toute forme de production d’électricité respectueuse du climat est autorisée ». Selon le comité à l’origine de l’initiative, la construction de nouvelles centrales nucléaires permettrait d’obtenir un approvisionnement en électricité sûr, autonome et respectueux de l’environnement et du climat.
Les référendums, une tradition Suisse
Les référendums, outils de démocratie directe, font partie intégrante du fonctionnement politique de la Suisse. On distingue deux types de référendums, à savoir le référendum obligatoire et le référendum facultatif. Ce dernier fonctionne sur la base d’une pétition. Lorsqu’un certain nombre de signatures vérifiées est atteint (50 000 à l’échelle nationale), les Suisses sont alors appelés à voter.
La Suisse cherche encore sa position sur le nucléaire
Ce n’est pas la première fois que la confédération helvétique fait des allers-retours sur sa politique nucléaire. En 1990, déjà, l’accident nucléaire de Tchernobyl avait placé la question du nucléaire sur le devant de la scène. Résultat, une première proposition d’abandon progressif du nucléaire avait été rejetée, mais un moratoire de 10 ans sur la construction de nouvelles centrales nucléaires avait été voté. Si en 2003, deux nouvelles initiatives pour l’abandon du nucléaire sont rejetées, l’incident de Fukushima a, encore une fois, changé la donne.
Suite à un nouveau référendum, le conseil fédéral décide alors la sortie progressive du nucléaire et l’arrêt définitif des centrales après 50 ans de service. Finalement, en 2017, une nouvelle loi sur l’énergie est adoptée. Elle vise à remplacer progressivement le nucléaire par des énergies renouvelables en interdisant la construction de nouvelles centrales, mais sans fixer de durée de vie maximale pour les réacteurs existants.
Dans le même temps, une autre pétition a mené les Suisses au vote. Celle-ci concernait un décret portant sur l’accélération des autorisations nécessaires à l’installation de méga projets photovoltaïques alpins. À l’issue du vote, le décret a finalement été rejeté.
À lire aussi Comment la Suisse va stocker de l’électricité dans ses montagnes
« centrales nucléaires permettrait d’obtenir un approvisionnement en électricité respectueux de l’environnement et du climat. »
Non mais je crois rêver quand on lit ce genre d’affirmations !