Une éolienne « colossale » de 14 MW : record de puissance pour Siemens Gamesa


Une éolienne « colossale » de 14 MW : record de puissance pour Siemens Gamesa

La course au gigantisme éolien se poursuit. Alors que l’Haliade-X de General Electric – qui détenait virtuellement le précédent record de puissance avec 12 MW – ne sera commercialisée qu’en 2021  (au mieux), Siemens Gamesa, annonce le développement d’un prototype offshore de 14 MW.

Dans le secteur de l’éolien offshore, le turbinier germano-espagnol est le leader du marché. Son « best-seller » actuel, commercialisé depuis l’année dernière est une machine de 8 MW, la SG 8.0-167 DD. Ce modèle, dont les pales ont une longueur de 81,5 mètres et le rotor un diamètre de 167 mètres, équipera vraisemblablement les premiers parcs offshore français. Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE) développe actuellement un prototype encore plus « gigantesque » : la SG 11.0-200 DD. D’une puissance de 11 MW, son rotor aura un diamètre de 200 mètres. Selon le fabricant, ses dimensions devraient permettre une augmentation de 40 % de la production annuelle d’énergie par rapport au modèle de 8 MW. Toutefois sa fabrication en série n’est prévue qu’à partir de 2022.

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Toutes ces turbines sont caractérisées par un entrainement direct de la génératrice, ce qui réduit le nombre de composants en rotation et par conséquent les opérations et les coûts de maintenance. Un avantage important pour des éoliennes offshore, d’autant qu’il s’accompagne d’une réduction du poids et des dimensions de la nacelle. Cela facilite son transport et son montage sur le mat, en pleine mer, lesquels sont des opérations délicates et coûteuses.

Branle-bas de combat chez Siemens Gamesa

La fierté de SGRE en a sans doute pris un sacré coup lorsqu’en 2018, le concurrent américain General Electric (GE) a dévoilé son projet de construire une turbine encore plus performante : l’Haliade-X. Développée et fabriquée en France celle-ci annonce une puissance nominale de 12 mégawatts, des pales de 107 mètres et un diamètre de rotor de 220 mètres. Produite sur deux sites : Montoir-de-Bretagne pour la turbine et la nacelle et Cherbourg pour les pales, l’Haliade-X doit encore faire l’objet de tests et être certifiée, précise GE. Les premières livraisons ne sont pas prévues avant 2021, au plus tôt. Mais cette turbine géante menace déjà clairement le leadership, sur les mers, de Siemens Gamesa. En septembre 2019 l’énergéticien danois Ørsted faisait en effet savoir qu’il souhaitait acquérir des Haliade-X pour deux de ses futurs parcs offshore aux États-Unis : Skipjack au large du Maryland (mise en service prévue en 2022) et Ocean Wind au large des côtes du New Jersey (mise en service prévue en 2024). A peine un mois plus tard GE annonçait que l’Haliade-X était « privilégiée » pour équiper le futur parc offshore de Dogger Bank dans les eaux britanniques. Ce méga projet, composé de 3 ensembles d’une puissance cumulée de 3,6 GW, est censé injecter de l’électricité dans le réseau en 2023.

Les pales de l’Haliade-X sont fabriquées à Cherbourg, sur le site de LM Wind Power

On peut donc s’imaginer qu’à ce moment le branle-bas de combat a fameusement agité les dirigeants et les ingénieurs de Siemens Gamesa. Leur riposte ne s’est pas fait attendre : il y a deux jours, le turbinier germano-espagnol annonçait le développement d’un prototype de 14 MW qui pourrait même être débridé à 15 MW avec la fonction « Power Boost ». Les dimensions de ce colosse devraient battre (de peu) les records de l’Haliade-X : des pales de 108 mètres (1m de plus), fabriquées en une seule pièce, et un rotor de 222 mètres (2 de plus). Pour vous faire une idée de son gigantisme, sachez que la surface de 39.000 m2 balayée par les pales est supérieure à celle de 5 terrains de foot ! La nacelle pèse 500 tonnes. Une seule de ces machines pourra fournir suffisamment d’électricité pour couvrir la consommation d’environ 18.000 ménages européens. Sa production annuelle d’énergie devrait être supérieure de 75% à celle que développe la plus puissante éolienne actuellement commercialisée, c’est-à-dire le modèle de 8 MW de SGRE.
Par rapport à la production d’électricité d’une centrale au charbon, une seule de ces turbines géantes « permettra d’éviter l’émission d’environ 1,4 million de tonnes de CO2 pendant toute sa durée de vie » se plait à expliquer Markus Tacke, le PDG de Siemens Gamesa.

Le développement de la SG 14-222 DD devrait se matérialiser par un déploiement commercial d’ici 2024. En attendant, il est prévu de tester un premier prototype à la fin de l’année prochaine.

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