Jusque là cantonnés à des systèmes entièrement électriques, les avions taxis pourraient bien gagner en autonomie grâce au recours à l’hydrogène. C’est en tout cas ce qu’expérimente Joby Aviation, l’une des startups les plus avancées dans la course à la mobilité urbaine de demain.  

Si la décarbonation du secteur aérien comporte de nombreuses interrogations, l’une des solutions avancées, à savoir le recours à l’hydrogène, continue de gagner du terrain. Joby Aviation, connu pour son taxi aérien électrique, vient de battre un record d’autonomie non pas grâce à des batteries, mais grâce à un réservoir d’hydrogène liquide. Celui-ci, d’une capacité de 40 kg, est associé à une pile à combustible permettant de générer l’électricité nécessaire aux moteurs électriques. Grâce à cette technologie, l’un des prototypes de l’entreprise, capable de décoller et d’atterrir verticalement, a pu parcourir 523 miles, soit 840 kilomètres, en une seule fois. Au moment d’atterrir, l’avion disposait encore de 10% de carburant.

Cette première mondiale a été rendue possible grâce au partenariat de Joby Aviation avec H2FLY, une startup allemande rachetée par Joby en 2022. Cette dernière est d’ailleurs responsable du premier vol habité d’un avion électrique à hydrogène liquide réalisé l’année dernière.

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La modification d’un modèle 100% électrique à batterie

En réalité, le VTOL utilisé pour réaliser cette première n’est pas tout à fait une nouveauté. Il est dérivé d’un modèle à batterie qui pourrait jouer les taxis volants à Dubaï dès 2026. L’entreprise Joby aviation a, en effet, signé un contrat d’exclusivité avec la capitale des Émirats Arabes Unis, qui devrait aboutir à de premières phases de tests pour 2025 avant le début des vols commerciaux dès l’année suivante. Cette version 100% électrique se destine aux déplacements au sein même d’une ville grâce à une capacité de 4 passagers et une vitesse maximale de 320 km/h. Néanmoins, son autonomie n’excède pas 161 kilomètres, ce qui limite ses possibles utilisations.

C’est pourquoi le développement d’une version à hydrogène fait sens. Grâce à une autonomie nettement supérieure, elle permettrait à l’entreprise de propose des services de taxi inter-régionaux de centre-ville à centre-ville.