Un suiveur solaire à Phoenix (Arizona, USA) / Image : Mark Florence - Flickr CC.
Des chercheurs de l’université de Maurice ont mis au point un nouveau type de suiveur solaire. Moins cher et plus maniable que les modèles actuels, le dispositif faciliterait l’accès à une production photovoltaïque ultra-efficace.
Vanté pour sa capacité à améliorer le rendement d’un panneau photovoltaïque, le tracker ou suiveur solaire souffre d’un inconvénient majeur : son prix. Ce dispositif motorisé oriente automatiquement un module solaire de manière qu’il suive la course du soleil, afin de capter son rayonnement à un angle optimal tout au long de la journée. Cet équipement est l’accessoire ultime pour atteindre un rendement maximal, et pourtant, il est rarement intégré dans une installation. En réponse au prix élevé, des chercheurs de l’université de Maurice ont conçu un suiveur solaire portable à bas prix, qui fonctionne hors réseau.
Comment fonctionne ce suiveur solaire ?
La technologie repose sur des enchaînements électroniques et mécaniques finalement classiques, permettant au panneau d’être orienté et incliné dans une position optimale tout le long de la journée. Pour cela, le tracker utilise d’abord les capteurs de lumière. Ces dispositifs envoient leurs données vers une carte Arduino, qui opère un logiciel open-source, chargé d’en faire les traitements.
Lorsque des différences entre les intensités lumineuses sont remarquées, un microcontrôleur déclenche un processus mécanique. Il active alors les moteurs afin de faire tourner des vis de translation. Ces dernières entraînent des actionneurs qui, à leur tour, orientent le module en fonction de la position du soleil. Le pivotement du panneau est facilité par la présence d’un système de joint à rotules. La précision de l’inclinaison du module est, quant à elle, modérée par la vitesse et la direction de chaque moteur.
Schéma du tracker solaire conçu pour les universitaires mauriciens et différence de production entre un module solaire statique et un module solaire sur le tracker. / Images : University of Mauritius.
Un dispositif portable, abordable et fonctionnant hors réseau
Ce suiveur solaire est adapté pour une utilisation dans des zones reculées, sur des sites dépourvus d’accès au réseau électrique principal. C’est pour cela que les concepteurs ont particulièrement travaillé sur sa portabilité et sa légèreté. Le produit ne pèse que 5,6 kg, un poids léger résultant du choix des matériaux utilisés, notamment l’aluminium. En outre, le module solaire branché au tracker est pliable afin de faciliter davantage le transport de l’équipement.
Le coût de fabrication s’élèverait à 200 $ (env. 180 €). Un investissement relativement faible qui pourrait être récupéré en l’espace de quelques semaines selon les auteurs du projet. Par ailleurs, le prix deviendrait d’autant plus intéressant dans le cadre d’une installation à grande échelle.
Des résultats prometteurs
Le prototype s’est avéré satisfaisant en termes de portabilité, de légèreté, de coût, mais également de rendement. Le panneau sur suiveur a été comparé avec un panneau solaire statique sur une période de 12 heures dans le nord de l’île Maurice. Lors du test, le prototype affichait un rendement 37 % plus élevé. Le panneau continuait de produire même après 17 h, un horaire où l’ensoleillement est faible toute l’année sous cette latitude.
Le tracker solaire est donc jugé efficace, sachant que les suiveurs ordinaires permettent généralement de gagner un rendement supplémentaire d’environ 25 à 40 %. À condition d’atteindre une puissance de sortie maximale de 22,5 W et d’être exposé pendant 12 h par jour au soleil, le module pourrait générer jusqu’à 8,1 kWh sur une période de 30 jours. Pour ce qui est de sa consommation, le tracker est présenté comme peu énergivore. Il n’aurait consommé que 0,15 % de l’électricité générée. D’après les chercheurs, des améliorations sont prévues afin d’obtenir de meilleurs résultats de rendement, de poids et de maniabilité.
À lire aussi Dans les coulisses de la plus puissante centrale solaire de France
Commentaire
On peut aussi appeler ça un héliostat...