Un milliard d’euros pour 5 200 km de câbles électriques en France : pourquoi ça coute si cher ?


Un milliard d’euros pour 5 200 km de câbles électriques en France : pourquoi ça coute si cher ?

Des câbles électriques 400 kV souterrains à Montézic / Image : RTE.

Un milliard d’euros pour 5 200 km de câble. C’est la commande monumentale de Réseau de transport d’électricité (RTE) auprès de cinq fournisseurs européens pour l’achat des câbles, l’installation et le montage : NKT Solidal, Hellenic, et pour un tiers des cables auprès des usines françaises de Prysmian et Nexans.

Le gestionnaire du réseau électrique français, RTE (Réseau de Transport d’Électricité), a annoncé un investissement d’envergure pour renforcer et moderniser ses infrastructures. Afin de répondre aux besoins croissants d’électrification liés à la transition énergétique, RTE a passé une commande de 5 200 km de câbles souterrains, pour un montant total d’environ un milliard d’euros. Cette commande vise à garantir la sécurité des approvisionnements électriques jusqu’en 2028, en renforçant le réseau à haute et très haute tension sur l’ensemble du territoire.

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Une collaboration européenne

Le contrat a été attribué à cinq fournisseurs européens spécialisés dans la production de câbles à très haute tension : l’Italien Prysmian (premier câblier mondial), le Français Nexans, le Danois NKT, le Portugais Solidal (une filiale de NKT) et le Grec Hellenic Cable. Ces entreprises vont produire les câbles souterrains nécessaires pour des niveaux de tension allant de 90 000 à 400 000 volts. La commande se répartit en deux parties : 668 millions d’euros pour la production des câbles, et environ 300 millions d’euros pour l’installation et le montage des infrastructures. Un montant élevé, les câbles électriques souterrains étant nettement plus coûteux que ceux installés sur des lignes aériennes.

Selon RTE, ce projet d’envergure « réserve la quasi-totalité des capacités de production françaises encore disponibles jusqu’en 2028 ». Les usines françaises de Prysmian à Gron (Yonne) et Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne), ainsi que celle de Nexans à Bourg-en-Bresse (Ain), produiront environ un tiers de ces câbles, soit plus de 1 700 km.

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Préparer le schéma de développement des réseaux

Cette initiative de RTE s’inscrit dans un contexte de transition énergétique accélérée en France, où l’électrification de bassins industriels est nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Des régions comme Dunkerque, Fos-sur-Mer et Le Havre nécessitent des apports massifs d’électricité pour remplacer les énergies fossiles traditionnelles.

« Cette commande est l’illustration concrète de la valeur que nos investissements, pour sortir des énergies fossiles, peuvent créer dans l’industrie manufacturière française et européenne afin qu’elle soit source de développement économique et d’emplois » se réjouit Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE. Cet effet levier a déjà permis à Prysmian d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle ligne de production de câbles dans son site de Seine-et-Marne.

Cette commande ambitieuse s’inscrit également dans la programmation de développement du réseau de RTE, qui doit annoncer d’ici la fin de l’année un plan d’investissement global sur 15 ans. Ce plan stratégique de développement du réseau vise à renforcer durablement les infrastructures de transport d’électricité en France, et ce, pour répondre aux objectifs de neutralité carbone fixés pour 2050.

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