La ville de Marseille a acté, le 12 décembre, la création d’un vaste réseau de chaleur urbain destiné à quatre des seize arrondissements de la ville. Ce projet vise à alimenter 50 000 logements en énergies renouvelables d’ici 2032. Ce réseau sera alimenté par plusieurs sources, dont une chaufferie biomasse, une production solaire thermique et une centrale thalassothermique.
Les chaufferies centrales au gaz sont légion dans les grands ensembles de logements qui rythment le paysage urbain de la seconde ville de France. Une ressource majoritairement fossile et importée dont le coût financier et environnemental est élevé. Pourtant, Marseille dispose de sources de chaleur bas-carbone abondantes : la mer et le soleil. Loin de la caricature pagnolesque, ces deux puits d’énergie sont déjà utilisés pour alimenter quelques îlots immobiliers récents. Mais la ville en veut davantage.
Réduire la facture énergétique et environnementale
Avec le transfert de la compétence énergétique de la métropole à la municipalité en janvier 2023, Marseille s’est donné le cadre adapté pour lancer un projet de réseau de chaleur de grande ampleur. Cet ensemble de réseaux doit alimenter autour de 50 000 « équivalents logements » comprenant des immeubles d’habitation (logements sociaux et copropriétés) ainsi que des bâtiments publics répartis dans les 13ᵉ, 15ᵉ, 16ᵉ et 9ᵉ arrondissements de la ville. « Ce réseau permettra le remplacement de vieilles chaudières gaz par un réseau d’origine renouvelable (solaire thermique / biomasse et thalassothermie) tout en baissant la facture énergétique des ménages de 15 % environ », promet Sébastien Barles, l’adjoint au maire délégué à la transition énergétique, sur son compte Linkedin.
Une étude de faisabilité, menée cette année, a confirmé sa pertinence, soulignant un taux prévu de 79 % d’énergies renouvelables. Selon le rapport du conseil municipal, le projet pourrait avoir un impact notable sur les plans social et environnemental. L’objectif principal est de fournir une solution énergétique adaptée aux besoins des quartiers nord de la ville, tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles. Ce réseau s’ajoutera aux infrastructures déjà existantes dans le Nord de Marseille, comme Thassalia et Massileo, mais se distingue par une approche combinant différentes sources renouvelables : l’eau de mer, le soleil et la biomasse.
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La municipalité a néanmoins reconnu ses limites face à l’ampleur de ce projet. Les investissements, estimés à 80 millions d’euros pour le seul réseau Nord, et les besoins en ressources techniques, dépassent ses capacités actuelles. En conséquence, une procédure de délégation de service public est en cours pour trouver un partenaire capable de financer et d’exploiter le réseau. Le futur gestionnaire assumera les risques liés à l’exploitation et aux investissements, tout en collaborant avec la Ville pour assurer la mise en œuvre progressive du projet.
Le déploiement du réseau est prévu en trois phases distinctes. La première, dès 2026, couvrira des infrastructures majeures comme l’hôpital Nord et des établissements scolaires du 15ᵉ arrondissement. En 2029, une seconde phase permettra de connecter des bâtiments situés dans le secteur de Castellane – Bricarde, en lien avec les projets de rénovation urbaine. Enfin, en 2030, la dernière phase reliera le 16ᵉ arrondissement via une centrale thalassothermique au port Saumaty, opérationnelle à partir de 2032.
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Les réseaux de chaleur sont vraiment la meilleure solution pour decarboner le chauffage résidentiel dans les centre-villes. Les contraintes techniques, reglementaires et d’urbanisme draconiennes en vigueur dans les ensembles urbains denses sont telles que les pompes à chaleur ne pourront jamais remplacer totalement les chaudières à gaz individuelles qui equipent majoritairement cet habitat.
Réseau de chaleur, c’est une dénomination un peu fourre tout qui ne dit pas grand chose de la source utilisée.
Ça peut être la récupération de chaleur d’un gros industriel ( cimenterie , acierie, incinérateur à déchets) de la géothermie , de la cogeneration, ou même des chaudière gaz (fonctionnant au biogaz pour avoir la touche greenwashing)
Au final , on mets ce qu’on veut derrière.
C’est étrange de vouloir revenir au chauffage collectif alors que dans les dernières normes de construction on préconise plutôt du chauffage individuel.