« Le nucléaire ne répond à aucun besoin technique ou opérationnel que ses concurrents sobres en carbone ne puissent satisfaire mieux, moins cher et plus rapidement ». Voila la conclusion sans appel dressée par l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status Report (WNISR). Plus coûteuse que les énergies renouvelables, la construction d’un nouveau réacteur dure en moyenne 10 ans : trop long pour sauver le climat !
Aujourd’hui la production d’électricité par les installations solaires et les parcs éoliens concurrence efficacement les centrales nucléaires existantes, y compris en termes de coûts, et leur capacité de production augmente plus rapidement que celles de toutes les autres filières, peut-on lire dans les 323 pages de l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status.
Cette étude indépendante menée par 8 experts interdisciplinaires de 6 pays, dont 4 professeurs d’université, a été coordonnée par Mycle Schneider, un consultant français spécialisé dans les domaines de l’énergie et de la politique nucléaire. Entre 1998 et 2010, il a conseillé le ministère de l’Environnement allemand, le cabinet du ministre français de l’Environnement et celui du ministre belge de l’Énergie et du Développement Durable.
La construction de nouvelles centrales s’essouffle
Il y a aujourd’hui 417 réacteurs nucléaires dans le monde. Bien que leur nombre ait légèrement augmenté au cours des dernières années, il est significativement inférieur au pic de 438 enregistré en 2002.
Mais les réacteurs entrés récemment en service étant plus puissants, la capacité nucléaire installée sur la planète n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui : 370 GWe, une puissance légèrement supérieure au maximum précédent de 367 en 2006.
Toutefois la construction de nouvelles centrales s’essouffle visiblement. Alors qu’en 2010 (l’année précédant Fukushima), 15 chantiers étaient lancés, il n’y en a eu que 5 en 2018 et, jusqu’à aujourd’hui, un seul en 2019.
Actuellement 46 réacteurs sont en construction dans le monde, mais ils étaient 68 en 2013 et 234 en 1979. Même en Chine, pays qui investit le plus dans le nucléaire, aucun nouveau projet n’a vu le jour depuis 2016.
Conséquence de tout cela : l’âge moyen du parc mondial de réacteurs nucléaires dépasse maintenant pour la première fois les 30 ans.
Heurs et malheur de l’EPR français
Problème : les chantiers de construction de nouveaux réacteurs sont de plus en plus long, 10 ans en moyenne selon le WNISR, et leur coût s’envole. L’exemple du seul réacteur actuellement en construction en France,celui de l’EPR de Flamanville[1] est significatif. Commencé en 2007, le chantier n’est toujours pas terminé, 12 ans plus tard. De retards en déboires nombreux et divers, sa mise en service prévue au départ en 2012, est actuellement programmée à fin 2022, soit après 10 ans de retard, au moins. Son coût, établi initialement à 3 milliards d’euros a déjà plus que triplé, la dernière estimation étant de 10,5 milliards. Mais le prix pour EDF pourrait s’élever au final à 15 milliards selon certains experts.
Un autre EPR de fabrication française se construit à Olkiluoto, en Finlande, et cela ne se passe pas beaucoup mieux. Débuté en septembre 2005 pour une mise en service initialement prévue à mi-2009, les travaux, s’éternisent aussi. Aujourd’hui, l’exploitant TVO estime ne pas pouvoir disposer de l’installation avant mi-2020. Vous comptez bien : plus de 10 ans de retard également. Côté coût, le montant forfaitaire de 3 milliards d’euros initialement convenu par contrat a explosé lui aussi suite aux indemnités de retard exigées par TVO. Le constructeur, Areva, étant une entreprise détenue majoritairement par l’État et par le Commissariat à l’énergie atomique (un établissement public), une grande partie des surcoûts liés à ces retards sera donc à la charge du contribuable français.
Enfin, EDF a prévenu récemment que son énorme chantier de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point en Angleterre devrait coûter 3,3 milliards d’euros plus cher que prévu, alors qu’en 2017 le groupe français avait déjà annoncé s’attendre à un surcoût de 1,7 milliard d’euros. Quant au retard, évalué en 2017 à 15 mois pour le premier réacteur et 9 mois pour le second, Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, avoue aujourd’hui qu’il « s’est accentué ». « Il ne faut pas se voiler la face, la filière nucléaire française vit des moments difficiles parce que les problèmes dans la réalisation des chantiers s’accentuent » a-t-il encore admis ce 24 septembre.
Des dérapages en termes de coût et de durée jugés inacceptables par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. « Le nucléaire ne doit pas être un État dans l’État » s’est-il exclamé lors d’une récente intervention sur RTL. Révélant avoir demandé un audit «totalement indépendant », il a prévenu que les conclusions du rapport pourront avoir des conséquences « à tous les étages », y compris chez EDF.
L’électricité verte se développe 25 fois plus vite que le nucléaire
Pendant ce temps, les nouvelles installations solaires et éoliennes accroissent leurs capacités de production plus rapidement que tout autre type d’énergie. Au cours de la dernière décennie, les coûts actualisés d’une unité de production électrique ont baissé de 88% pour le solaire et de 69% pour l’éolien, alors qu’ils ont augmenté, en moyenne de 23% pour le nucléaire, révèle le rapport du WNISR. Ces dernières années, la poussée des coûts de sécurité dans le nucléaire a contribué à creuser l’écart. Par MWh produit sur la durée de vie d’une installation, le coût total (construction + exploitation) du solaire photovoltaïque varie entre 33 et 40 €/MWh et celui de l’éolien entre 26 et 51 €. Pour le nucléaire, la fourchette est de 102 à 172 € soit, en moyenne, 3 à 4 fois plus cher que les renouvelables. Désormais, dans de nombreuses régions de la planète, le coût de celles-ci passe même sous celui du charbon et du gaz naturel, affirme le rapport.
Les investissements reflètent cette évolution. Aux États-Unis, la capacité de production d’énergie verte augmentera de 45 GW au cours des trois prochaines années, tandis que le nucléaire et le charbon perdront 24 GW. En 2018, la Chine qui reste le constructeur nucléaire le plus actif au monde, a investi 91 milliards de dollars dans les énergies renouvelables, mais seulement 6,5 milliards dans l’atome. Pékin, a étoffé son parc nucléaire de près de 40 réacteurs au cours de la dernière décennie, mais sa production nucléaire est inférieure d’un tiers à sa production éolienne. Bien que plusieurs nouvelles centrales soient en construction, aucun nouveau projet n’a vu le jour dans l’empire du milieu depuis 2016.
En conséquence, depuis 2000, les capacités de production d’électricité verte se développent 25 fois plus vite que le nucléaire. Sur cette période, elles se sont accrues de 547 gigawatts pour l’éolien et de 487 GW pour le solaire contre seulement 41 GW pour le nucléaire.
Rien qu’en 2018 un record de 165 gigawatts de nouvelles capacités renouvelables ont été connectées au réseau électrique mondial, pour seulement 9 gigawatts de puissance nucléaire supplémentaire. En termes de quantité d’électricité générée, celle de l’éolien s’est accru de 29% en 2018, du solaire de 13%, et celle du nucléaire de … 2.4%. En comparaison de la situation au début de la décennie, les renouvelables (hydroélectricité non comprise) génèrent un supplément mondial annuel de 1.900 TWh (térawattsheures), dépassant le charbon et le gaz, alors que le nucléaire produit moins malgré l’augmentation de la puissance installée. La faute à la vétusté grandissante du parc de centrales dont les pannes sont plus fréquentes et les périodes d’entretien ou de rénovation plus longues. En Belgique, par exemple, le taux de disponibilité du parc nucléaire n’a pas dépassé les 50 % en 2018 et pendant toute une période, un seul réacteur sur les 7 était opérationnel.
L’énergie nucléaire s’avère la plus chère et la plus lente
Tous ces chiffres sont extraits de l’édition 2019 du World Nuclear Industry Status Report dont son coordinateur, Mycle Schneider, a déclaré lors de la présentation du rapport aux médias il y a quelques jours à Budapest : « Il n’y a aucun doute : le taux de renouvellement des centrales nucléaires est trop lent pour garantir la survie de la technologie. Le monde assiste à l’agonie lente de l’industrie de l’atome ». Pour le climat, le prolongement de la durée de vie des vieux réacteurs en service n’est pas une option non plus, estime-t-il. Leurs coûts opérationnels excèdent celui des installations de production d’ énergie renouvelable dont l’intermittence peut être compensée par des solutions de stockage ou de production pilotable comme l’hydraulique, la géothermie ou les centrales à biomasse. Et dont les coûts baissent eux aussi, constamment.
Le constat de Mycle Schneider est sans appel : « Vous ne pouvez dépenser un dollar, un euro, un yuan ou un rouble qu’une seule fois. L’urgence climatique est telle que les investissements doivent être consacrés aux solutions énergétiques les plus efficaces, les plus économiques et les plus rapides ». La durée moyenne de construction des réacteurs à l’échelle mondiale est d’un peu moins de dix ans, rappelle Schneider. Un délai trop long qui a des conséquences majeures en termes de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, dans la mesure où il implique une prolongation de la durée de vie des centrales thermiques. « L’énergie nucléaire s’avère la plus chère et la plus lente », conclut-il. « Elle ne pourra pas sauver le climat ».
L’Ademe aussi condamne le nucléaire pour raison économique
Les conclusions du WNISR confortent celles d’une autre étude révélée fin 2018 en France par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Souhaitant éclairer le gouvernement au moment où s’ouvrait la consultation sur la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), cet institut scientifique publique établit dans son étude que « le développement d’une filière EPR ne serait pas compétitif pour le système électrique français d’un point de vue économique ». Selon le rapport de l’Ademe intitulé « Vers un mix électrique 100% renouvelable en 2050 », la construction d’un seul réacteur supplémentaire de nouvelle génération en 2030 nécessiterait 4 à 6 milliards d’euros de soutien public en raison de ses coûts trop élevés. En revanche, atteindre 95% d’électricité renouvelable en 2060 est soutenable pour le réseau et permettrait de réduire les coûts de l’électricité pour le contribuable.
Le rapport du WNISR
L’étude de l’Ademe
[1] EPR : European Pressurized water Reactor ou Réacteur Européen à eau Pressurisée. Conçu par Framatome (une filiale d’EDF) et Siemens, ce réacteur de 3e génération (la technologie la plus récente de réacteurs nucléaires) est censé offrir une puissance et une sûreté améliorées.
Commentaires
Arrête un peu de rêver Bernard. Les Allemands ont installé 100 GW de puissance PV + éolien depuis 2002, date à laquelle ils avaient déjà 100 GW de puissance installée en centrales "pilotables". Aujourd'hui, ils ont toujours les 100 GW de centrales pilotables (un peu moins de nucléaire, un peu plus de gaz et de charbon) CAR ON A BEAU DIRE, ON A BEAU FAIRE, QUAND Y'A PAS DE VENT LA NUIT, TES ENR NE PRODUISENT RIEN. Va voir sur le site du Fraunhofer Institute, c'est édifiant (https://www.energy-charts.de)
Et cette petite plaisanterie leur a coûté la bagatelle de 250 milliards d'euros. Aux dernières nouvelles : Source : Le Monde « En Allemagne, les éoliennes en panne » publié le 6/09/2019
Quant au nucléaire, l'avenir est au SMR (Small Modular Reactor).
Arrêtez de rêver Paul, le nucléaire a été à 17% du mixe électrique mondial, et il n'est déjà plus que de 10% et la courbe s'accentue
J'aimerai bien voir quelques chiffres plutôt que des intentions ou des citations dans le fait que l'éolien ou le photovoltaïque piloté (donc avec solution de stockage) coûte moins cher que le nucléaire.
Trop de chiffre sont donnés sur l'éolien et le photovoltaïque sans la partie "piloté" (comprendre, on veut de l'électricité quand on en a besoin et non quand il y en a ).
Les vidéos sur le réveilleur ou Jean Marc Jancovici tempère un peu cette charge contre le nucléaire. Cela montre aussi les grandes limites du renouvelable.
En voici une :
https://www.youtube.com/watch?v=1aCHN6dytVY&t=
.Facile, aujourd'hui le prix de revient du KWh de batterie Li-Ion c'est 100€. Dans l'automobile, selon Musk, ça peut être garantie pour faire 800 000 Km avec 2000 cycles de charge/décharge avant de tomber en dessous de 70% de sa capacité d'origine.
En stationnaire on peut considérer qu'une telle batterie sera utilisée raisonnablement jusqu'à ce qu'elle perde 50% de sa capacité d'origine, soit entre 4000 et 6000 cycle. En prenant la moyenne de 5000 cela veut dire qu'un KWh de stockage coûte 100 € / 5000 = 0,02 €, c'est à dire ce qu'il faut ajouter pour avoir le prix de production d'un ENR utilisable 24/24/7/7.
Quant à Jancovici, il a choisi son camp il y a presque 20 ans lorsque le cout de production éolien et solaire était loin d'être ce qu'il est devenu, et il est difficile de se déjuger lorsqu'on a un métier de conseil, il faut tenir le plus longtemps possible pour montrer que les conseils donnés autrefois étaient les bons; excellent présentateur pour ne pas dire artiste de music hall, mais piètre visionnaire.
en reprenant vos chiffres de 100e/kWh, sachant que la production elec est actuellement de 550 TWh et que les estimations realistes de besoin de stockage en tout renouvelable sont de 20 TWh soit 2,5% annuelle soit +/- 10 jours de stockage, c'est 2000 millard d'euro (+/- lePIB francais) d'investissement a faire tous les 5 ANS.
en terme de masse de batterie a construire et à recycler une visite sur la page wiki de tesla me donne une denstité de 140 Wh/kg, donc pour 20 TWh de batterie il faut faire 140 millions de tonnes de batterie soit +/- 2t /francais
ou est l'ecologie??????
Je vois que vous êtes parti d’une conclusion ahurissante que vous avez justifiée par la suite en tripatouillant des chiffres permettant d’y aboutir.
Reprenons plus raisonnablement votre démonstration :
Vous dite qu’il faut stocker 10 jours de production (nous y reviendrons) soit 550 TWh * 10 / 365 = 15 TWh et vous vous commencez par trouver 20 TWh, soit 1/3 de plus, et bien voyez-vous, ce tiers c’est la première signature de votre mauvaise foi.
Ensuite pourquoi 10 jours ? Parce que cela suffisait à aboutir à votre énormité ? Vous avez déjà vécu des périodes de 10 jours consécutifs dans la nuit la plus noire, sans un souffle de vent nulle part sur la territoire (pour ma part ici à Narbonne, je n’ai jamais eu de telles condition météorologiques et même depuis qu’elles existent jamais un seul jour ou l’ensemble des éoliennes que j’ai dans mon champ de vision aient été arrêtées entre celles qui sont au Nord, à l’Ouest et au Sud. A l’Est il n’y en n’a pas jusqu’à maintenant, mais au large de Gruissan, et un peu plus au Sud, à Port-la-Nouvelle également, nous en auront bientôt. Sans doute les marées cessent leur va et vient deux fois par jour lorsque la Lune se met en grève et que les courant marin la suivent par solidarité. Alors quand vous annoncez comme une estimation réaliste ces 10 jours d’arrêt de toutes les productions renouvelable vous signez votre mauvaise fois pour la seconde fois en 3 lignes de texte. On peut imaginer n’importe quelle théorie en ne s’appuyant que sur ses propres convictions en se basant sur du n’importe quoi comme vous le faites, et en ajoutant quelques erreurs de calcul au passage pour faire bon poids ce qui permet de conclure ……. N’importe quoi.
La méthode scientifique s’appuie d’abord sur des observations pour élaborer une théorie et en l’occurrence sur des échantillons statistiques représentatifs des sources d’énergie en présence et de leur variabilité pour celle qui présentent cette caractéristique, laquelle se subdivise encore en deux famille, les cycliques et celles qui sont totalement aléatoires. On note d’après les observations que l’aléa est une proportion faible de la cyclicité qui domine dans les sources éoliennes et solaires comme en témoigne les courbes de production de ces deux sources établies sur plusieurs années, que vous pouvez avantageusement superposer pour constater que la somme des deux est pratiquement une constante de production. La forte variation de chacune d’elle étant complémentaire à la forte variation de l’autre, l’aléa étant lui-même extrêmement faible à l’intérieur de chacune d’elles nettement dominées par la cyclicité :
https://www.connaissancedesenergies.org/electricite-etat-des-lieux-sur-le-developpement-des-principales-filieres-renouvelables-180919?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-19-sept-2018
Ce n’est donc jamais la totalité de ce qui est la consommation mais une partie beaucoup plus mesurée de complément pour les quelques variations que nous aurons à supporter par défaut de production. Sans doute, là encore manquez-vous d’observations. Pour ma part, entre autres mesures climatiques, je mesure régulièrement la production de la surface de panneaux solaires qui couvre le parking du supermarché Casino de Narbonne et l’écart entre la production d’un ciel claire et d’un ciel nuageux n’a rien à vois avec un « tout ou rien » comme vous semblez le croire mais une production variant de 250 KW à 830 KW donc une baisse entre deux extrêmes en journée de 70% aux mêmes heures. Un PPV a besoin de lumière comme vos yeux, mais lui supporte mieux d’avoir le Soleil dans les yeux, tant que vous voyez clair, les PPV fournissent. Par ailleurs, sachez que si la totalité de la surface bâtie orientée Sud en France était couverte de PPV de ceux disponibles aujourd’hui elle produirait plus du double de ce que fournissent les 58 réacteurs nucléaires CF « Le regard des hommes sur le Soleil » publié aux éditions ISTE. Ajoutez-y toutes les autres sources de productions ENR, et les sources nucléaires sont totalement enterrées, comme elles le sont à l’échelle mondiale en ne représentant qu’un petit 10 % du mixe électrique de la planète. Et bien entendu je n’en rajouterai pas à propos de la constance de l’hydro et autres sources permanentes qui minimisent encore le besoin de recourir au stockage.
Votre chapitre sur des batteries à construire tous les 5 ans est d’une stupidité à peine croyable, car les batteries Li-Ion pour ne parler que de celle-là ont des durées de vie au moins 4 à 5 fois supérieures si j’en juge par celle de mon Outlander PH que j’ai depuis août 2014 que je recharge presque toutes les nuits et qui n’ont perdues à l’heure présente que 10% de leur capacité d’origine. Imaginez aussi le V2G (vous savez de quoi il s’agit, bien sûr) et les 40 millions de véhicules du parc reconverti à l’électrique avec de modestes batteries de 50 KWh, et vous avez déjà 2 TWh de stockage disponibles. Enlevez les 7 KWh par véhicule qui ont besoin de cette énergie pour se rendre sur leur lieu de travail et en revenir chaque jour et il vous reste encore 1,7 TWh de réserve.
Je ne répondrai plus à vos élucubrations dogmatiques car vous ne cherchez pas à comprendre les réalités qui se dessinent pour l’avenir, vous n’avez que le souci de construire des raisonnements négatifs et j’ai autre chose à faire que de discuter avec une borne.
Rien ne sera possible si nous ne réduisons pas de façon spectaculaire notre consommation d'énergie. Pourtant 80% des arguments de Jean Marc Jancovici sont cohérents sauf sur le nucléaire. Sa démonstration sur les économies d'énergie corrobore ceux de Négawatt.
Mais, si l'on est un tant soit peu attentif à l'avenir de nos enfants, petits enfants, arrières petits enfants, nous ne pouvons pas soutenir le choix du nucléaire. La recherche sur la réutilisation des déchets radioactifs ultimes qui aurait permis de réduire ces derniers à une piscine olympique semble ne pas être reconduite. J'aimerais connaitre le coût pour l’enfouissement en toute sécurité sur plusieurs centaines d'années des déchets existant et à venir jusqu'au démantèlement des centrales qui seront pour les parties en contact avec les éléments radioactifs aussi à recycler ou stocker. Je doute fort que ces coûts aient été provisionnés à leurs justes valeurs.
Rien ne sera possible si…….. ? A quelle hauteur ? Et pourquoi rien n'est possible ? La seule limite à notre gourmandise énergétique c'est celle que nous distribue les sources naturelles renouvelables de toutes sortes et qui fournissent aujourd'hui des milliers de fois ce que nous consommons. Notre seul mission est de savoir les capter à hauteur de nos besoins croissants, le reste c'est de la poésie et c'est d'ailleurs très joli à lire; nous sommes trop consommateurs, flagellons nous, faisons pénitence dans la privation……. Il y a longtemps que tous les curés de la planète se sont déjà emparés de la contrition.
Quant à Jancovici, un peu jeune il y a près de 20 ans, il a pris le parti du nucléaire avec quelques raisons étant données à l'époque les performances de l'éolien et du solaire. Mais, trop jeune, il ne savait pas de quoi était capable le progrès technologique…. A l'époque, téléphoner de Paris à Toulouse coutait une fortune, et aujourd'hui téléphoner à Los Angeles ne coute strictement rien. A l'époque encore un ordinateur coutait des millions de dollars, aujourd'hui quelques centaines d'euros….. Vous en voulez d'autres ? Quand on a un métier de conseil il est difficile de dire "je me suis trompé en vous prédisant l'avenir", n'est pas visionnaire qui veut car trop référer à ses fraiches propres connaissances est nuisible dans cet exercice.
Aujourd'hui il n'a pas d'autre choix que de maintenir sa position pour ne pas se désavouer, mais il sait déjà qu'il devra changer de cheval avec les années d'expériences qui lui ont donné quelques gifles, il prend de l'âge et il tempérera de plus en plus ses démonstrations pro-nucléaires, mais tant que ça peut marcher autant continuer, d'ailleurs avec ses numéros de foire vidéo il convainc énormément de gens avec des démonstrations bidons qui ne tiennent pas la route, mais invisibles aux naïfs.
Serge Rochain
A propos d'EPR « Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour lutter contre le changement climatique, a déclaré le ministre finnois de l'Environnement et de l'Energie, Kimmo Tiilikainen. La mise en service du réacteur tant attendu Olkiluoto 3 contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
Ces propos ne viennent pas d' un loby pro-nucléaire mais d' un finlandais reconnaissant les avantages du nucléaire malgré les difficultés rencontrées dans la mise au point de l' EPR
Il paraît important de souligner que l' atome a fourni l' essentiel de l' électricité nécessaire aux français pendant plus d' un demi siècle sans problème majeur et à un cout raisonnable
Une étude de l 'Association internationale de producteurs d’électricité VGB PowerTech (Association regroupant les responsables énergie de 18 pays) , publiée en juin 2017, indique que la production intermittente et aléatoire des EnR exige une capacité quasiment équivalente de systèmes de secours (centrales pilotables ou stockage ) . L' ALLEMAGNE suit les recommandations de VGB PowerTech : ne pouvant disposer de moyens de stockage siffisants, ( 15 à 20 Twh au moin) ele multiplie les centrales à charbon et gaz
Plutôt que du vague : "Une étude….." il vaudrait mieux donner les références de cette étude.
C'est tellement facile de parler d'une étude qui dit que…. et de conclure qu'il n'y a pas de solution avec les ENR.
Aucune étude ne peut démontrer qu'il faut l'équivalent en permanence disponible ce que fournissent les ENR variables pour un ensemble de raisons, cette étude n'existe donc pas.
L'éolien et le solaire sont parfaitement complémentaires, superposez les deux courbes et vous obtenez quasiment une droite :
https://www.connaissancedesenergies.org/electricite-etat-des-lieux-sur-le-developpement-des-principales-filieres-renouvelables-180919?utm_source=newsletter&utm_medium=fil-info-energies&utm_campaign=newsletter/le-fil-info-energies-19-sept-2018
Ajoutez à cela que le besoin en électricité est surtout important lorsque l'activité économique est au plus haut, c'est-à-dire dans la journée et donc la nuit le besoin est très faible. Ce n'est que pour faire plaisir aux réacteurs nucléaires qui ne savent pas s'arréter la nuit que l'on chauffe notre eau sanitaire de nuit, et si vous ne le faites pas vous divisez par 3 ou 4 la consommation nocturne (essayez et vous verrez, c'est facile à faire). Il en ressort que la nuit ce n'est pas un problème qu'il n'y ait pas de Soleil. D'ailleurs, bien d'autres ENR notamment l'hydraulique sont permanent, comme les marées, la houle, le solaire à concentration ….. le besoin réel de stockage est en vérité entre 10 et 100 fois moins élevé que ce que vous avancez, comme si nous nous trouvions régulièrement pendant 10 jours d'affilés dans une nuit noir de 240 heures et sans vent nulle part. Bref une description apocalyptique pour tenter de sauver le nucléaire qui ne représente pourtant rien à l'échelle mondiale….. même pas 10 %
Gardez vos études bidons de petit soldat du nucléaire vous ne démontrez jamais rien et oubliez vos gouffres économiques d'EPR que l'on va devoir payer pendant un siècle entre ceux des anglais, le finlandais et le français, tous des bides dont la facture aurait permis de faire autant de parc éoliens et de fermes solaires qui aurait déjà produit aujourd'hui plus que ce qu'un EPR n'aurait produit dans ce laps de temps. Une vieille technologie nucléaire éculée que l'on essaie de nous faire passer pour une nouvelle génération alors qu'ils sont de la même techno que ceux en activité et à bout de course : Eau Pressurisée Réacteurs !
Ils ont seulement voulu forcer la machine au-delà de ce qu'elle peut réellement produire. Il y avait les derniers à 1300 MW et ils ont voulu faire des 1600 MW en renforçant ici ou là des points faibles mais cela ne marche pas. C'est un bide !
Au point où ils en sont ils ne peuvent certainement pas dire autre chose. D'autant que ce ministre a participé à la décision ayant conduit à la construction de l'EPR. Un politicien ne se désavoue jamais, qu'il soit finlandais, chinois, russe ou français…… Seule la fatalité est responsable.
"elle multiplie les centrales à charbon et gaz".. Elle contraire, maintenant elle les réduit au fur et à mesure.