Plusieurs années désormais que des ingénieurs travaillent à valoriser l’énergie des courants marins pour produire de l’électricité renouvelable. Et aujourd’hui enfin, un premier projet de ferme hydrolienne est sur le point de voir le jour en France.
Le projet FloWatt, nous l’évoquions il y a quelque temps dans un dossier consacré aux énergies marines. La Commission de régulation venait de donner son aval. Et la semaine dernière, c’est le Gouvernement qui a fini par lui confirmer son soutien dans le cadre de France 2030. Un soutien d’au moins 65 millions d’euros. Peut-être enfin, le signal fort qu’attendait le petit monde de l’hydrolien pour « consolider une filière industrielle française avec des perspectives à l’export ».
Car le projet FloWatt, c’est celui d’une ferme de 7 hydroliennes de 2,5 MW chacune. Il est porté par la PME à laquelle on doit la première turbine à courant fluvial au monde, la société HydroQuest (Grenoble), en partenariat avec l’énergéticien Qair (Paris). Les hydroliennes en question se présentent avec une architecture originale, portée par des axes verticaux. Une architecture dont la robustesse et les performances ont été mises à l’épreuve pendant deux ans et demi sur le site test de Paimpol-Bréhat (Côtes-d’Armor). Avec des résultats encourageants. Après quelques optimisations, ces hydroliennes sont désormais prêtes à être construites à Cherbourg sur les chantiers navals de Constructions Mécaniques de Normandie (CMN).
Les hydroliennes de 26 mètres sur 21 seront immergées à 3 kilomètres des côtes, par quelque 35 mètres de profondeur, dans le Raz Blanchard, au nord-est du Cotentin. En la matière, la région a du potentiel. Pas moins de 3 GW, selon les experts. Mais pour ce premier projet, l’ambition est de pouvoir produire environ 41 GWh par an. De quoi alimenter en électricité quelque 20 000 foyers du cap de la Hague.
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Rappelons qu’une hydrolienne, c’est un peu comme une éolienne qui serait plongée sous l’eau. Même si celles de FloWatt ont un look très différent. Elles exploitent l’énergie cinétique des courants de marée. L’idée, c’est donc d’en installer dans les zones à forts courants. Comme c’est le cas du Raz Blanchard. Avec l’inconvénient que ces sites sont difficiles à instrumentaliser. Mais avec l’avantage que la production hydrolienne — contrairement aux productions éolienne et solaire — est complètement prédictible. Et qu’elle présente une densité énergétique très forte. Comprenez qu’une hydrolienne peut produire beaucoup en occupant peu d’espace. Rien que dans le Raz Blanchard — qui apparaît tout simplement comme le site le plus prometteur au monde —, quelque 11 à 13 TWh. L’équivalent d’un EPR.
Le tout avec un impact environnemental faible — voire positif, car une biodiversité pourrait y trouver refuge — grâce notamment à des pales qui tournent au ralenti et n’empêchent pas les poissons ou les mammifères marins de circuler. Et, en cerise sur le gâteau, pas de nuisance pour les « riverains ». Pas de nuisance non plus pour la navigation. Autant d’atouts qui poussent le Syndicat des énergies renouvelables (SER) à appeler à l’inscription, dans la prochaine Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE), d’objectifs clairs qui aideraient un peu plus la filière hydrolienne à développer des parcs commerciaux.
En attendant, HydroQuest et Qair ont annoncé un objectif de mise en service à l’horizon 2026. Flowatt deviendra alors la ferme hydrolienne la plus puissante au monde avec 17,5 MW de capacité installée. Son exploitation pourrait s’étaler sur 20 ans. Et dès cet été, des démarches vont être mises en œuvre auprès de la Commission européenne afin d’obtenir une notification qui permettrait au projet de bénéficier d’un tarif d’achat préférentiel de l’électricité qu’il produit. Commission européenne qui a, il y a 3 ans déjà, fixé un objectif ambitieux de 40 GW de capacités d’énergies marines — hors éolien en mer — en Europe d’ici 2050. De quoi aller dans le sens du foisonnement auquel appellent tous les experts, c’est-à-dire de la multiplication des modes de production renouvelable pour répondre au défi de leur variabilité.
20000 foyers avec 41 GWH ? Sachant que chaque français consomme env 7,5 MWh/an, 41000/7,5 = 5500 personnes. Et en foyer (2,5 pers/foyer), on arrive à 2200, pas 20000, juste 10 fois moins. Mais peut-être que les foyers normands possèdent une autre prise branchée sur la centrale nucléaire du coin qui leur fournit les 90% restant ?
Excellente nouvelle, 65 M€ bien mieux employés que ceux, sans doute beaucoup plus nombreux, qui pourraient être offerts à Musk pour une usine Tesla.
L’important c’est combien coûte le MWh produit par ces hydroliennes. Mais l’article ne peut pas tout dire, à moins qu’il y ait une confidentialité de cette information. Cela fait en gros 20 ans qu’on essaye des prototypes d’hydroliennes. Il n’y a pas de production série et industrielle, curieux.