La batterie Ecoflow Delta 2 Max / Image : Révolution Énergétique.
Compacte, mais de grande capacité, la batterie portable EcoFlow 2 Max se destine à alimenter tout type d’appareil électrique, en déplacement ou à la maison. Compatible avec l’écosystème de la marque, elle peut être chargée en solaire et même évoluer en véritable batterie d’appoint domestique.
Avec ses faux airs de glacière électrique, la Delta 2 Max se présente sous une forme assez classique pour une batterie portable. Ce modèle de 2 kWh aux cellules LFP étonne de prime abord par sa compacité avec 50 cm de long, 24 cm de large et 31 cm de haut. EcoFlow propose ici un rapport volume/capacité assez intéressant, mais cela ne le rend pas pour autant léger. Car avec 23 kg sur la balance, autant dire qu’on y réfléchira à deux fois avec de la déplacer, même si les deux larges poignées s’avèrent assez pratiques.
La coque en plastique donne un sentiment de robustesse et on apprécie le revêtement « soft-touch » sur le dessus. Les larges patins antidérapants apportent une très bonne stabilité de la batterie, bien aidée par son poids évidemment. Le haut de la coque abrite quatre larges grilles d’aération qui cachent autant de ventilateurs. Ceux-ci sont destinés à assurer un refroidissement de l’électronique embarquée, située sur le haut du boîtier, vous l’aurez compris.
Une connectique fournie : type F, USB et 12 V
La connectique est assez riche et disposée sur trois des faces du boîtier. À l’avant, on trouve le bouton d’allumage/extinction de la batterie. On trouve au-dessus différentes prises USB dédiées à l’alimentation ou la recharge d’appareils mobiles comme des smartphones, tablettes, ordinateurs et nous en passons.
Deux ports USB-C capable de délivrer une puissance de 100 W chacun. Cela alimentera n’importe quel ordinateur portable du marché se rechargeant par un tel connecteur. La rangée supérieure comporte quatre ports USB-A. Deux de ces ports délivrent une puissance classique de 12 W par port (5 V – 2,4 A) et les deux autres arborent la mention « Fast Charge ». Capables d’atteindre 12 V, ils peuvent délivrer 18 W au maximum.
On passe sur le côté arrière qui est décomposé en trois zones distinctes. Tout en bas se trouve la prise permettant d’alimenter des appareils 12 V via une prise type allume-cigare. La puissance maximale est ici de 126 W, ce qui conviendra parfaitement à une glacière électrique de voyage par exemple. Vient ensuite un bloc de quatre prises 220 V de type F. Au total, celles-ci peuvent délivrer 2 400 W. Un mode nommé X-Boost permet de pousser la puissance cumulée à 3 100 W.
On passe ensuite au bandeau supérieur qui se destine à la recharge de la batterie. Cette zone est protégée par un petit volet plastique sous lequel on trouve tout d’abord deux prises destinées au raccord de panneaux solaires et un connecteur C13 destiné à accueillir un câble Schuko classique. Enfin, un interrupteur permet de passer du mode de recharge lente (plage de 200 à 2 400 W) à rapide (2 400 W) en fonction de l’installation électrique et un fusible de protection complète l’ensemble (20 A max.).
À ce stade, il est intéressant de mentionner que chaque zone de charge ou décharge peuvent être coupés manuellement à l’aide de boutons prévus à cet effet. Cela peut être pratique pour répartir la puissance à disposition sans avoir à débrancher l’intégralité des appareils y étant reliés.
On termine ce tour d’horizon avec la face droite qui se contente de deux connecteurs protégés par des caches en caoutchouc. Il s’agit là de connecteurs d’extension permettant de relier des batteries secondaires pour accroître la capacité totale – nous y reviendrons plus tard.
Côté protection, la coque est certifiée UL 94-5VA, soit une cote très élevée, rendant l’ensemble ignifuge – le plastique ne va pas fondre, avoir des trous en cas de départ de feu. En revanche, comme le laissent suggérer les larges grilles de ventilation, on ne trouve ici aucune certification IP. L’utilisation dans un environnement très poussiéreux et en milieu humide est à proscrire selon le fabricant. Inutile dans ce cas d’espérer pouvoir l’utiliser sous la pluie.
Le contenu de la boîte
Maintenant que nous avons fait le tour d’horizon de la connectique à disposition, voyons ce qui est fourni avec la Delta 2 Max. Pour la faire courte : pas grand-chose. Outre le manuel d’utilisation, on trouve un câble d’alimentation pour la recharge domestique – on apprécie au passage que le bloc secteur soit intégré dans la batterie –, un câble de recharge pour voiture (format allume-cigare) et un câble DC5521 à DC5525.
Une batterie modulable à l’envi
Modulable et évolutive, la station électrique portable EcoFlow Delta 2 Max peut fonctionner de différentes manières et accueillir différentes options. Si son fonctionnement de base consiste à être rechargée sur le secteur puis alimenter des appareils en totale autonomie, il est également possible d’opter pour une recharge solaire. La recharge solaire permet à la batterie d’être autonome en déplacement ou de recourir à une énergie plus verte à domicile. On n’ira pas brancher n’importe quel panneau solaire, car celui-ci doit déboucher sur une prise au format XC60.
Pas de panique, EcoFlow propose différents types de panneaux solaires compatibles. Du modèle ultra-compact capable de délivrer jusqu’à 60 Wc d’énergie solaire aux grands modèles de 400 Wc en passant par les déclinaisons bifaciales de 200 Wc, il y en a véritablement pour tous les goûts et toutes les bourses. Ces panneaux sont en revanche certifiés IP68 et peuvent être laissés dehors sans appréhension face à la pluie et l’humidité, bien entendu.
Deux panneaux pouvant être reliés en série et deux ports XC60 étant présents, il est envisageable d’utiliser un maximum de quatre panneaux solaires pour recharger sa batterie. Attention toutefois, la puissance de charge maximale atteignable par ce biais est de 1 000 W.
Jusqu’ici, nous avons vu que la Delta 2 Max fonctionne comme une source d’alimentation externe. Elle peut néanmoins évoluer en véritable batterie domestique. Dit plus simplement, il s’agit de relier la batterie à l’alimentation générale d’une habitation pour palier une panne de courant ou profiter de l’énergie solaire accumulée en journée pour l’utiliser le soir.
Pour cela, il est nécessaire que la batterie ait un onduleur, ce qui n’est pas le cas en sortie de boîte. Il faut pour cela acquérir séparément le micro-onduleur PowerStream, vendu 369 € ainsi qu’un câble spécifique (39 €). Une option à 408 € au total donc, avec un système intelligent permettant, en journée, de répartir l’énergie solaire : le surplus de production allant directement dans la batterie.
L’autre possibilité d’extension concerne la capacité de stockage. Si la batterie LFP de 2 048 Wh ne vous suffit pas, il est possible d’ajouter d’ajouter jusqu’à deux modules complémentaires pour atteindre un maximum de 6 kWh de capacité. Le module supplémentaire de 2 kWh est vendu 1 499 €.
Au quotidien : une gestion par application mobile
Si différentes options de paramétrages sont disponibles, celles-ci passent irrémédiablement par l’application mobile d’EcoFlow, la batterie disposant d’une connectivité Bluetooth et wifi. L’écran disposé en façade n’est, en effet, pas tactile et, de ce fait, ne sert qu’à prendre connaissance de l’autonomie restante, de la puissance délivrée ou de la puissance en entrée.
L’application en question offre un large éventail de réglages dans sa version 4.7.5. Bénéficiant d’une bonne traduction française, celle-ci permet de prendre le contrôle de la batterie à distance. La liaison peut se faire en Bluetooth ou en wifi. Le BT sera utilisé en campagne, par exemple, pour avoir une connexion directe avec le smartphone à proximité. Le wifi est à privilégier pour une connexion à distance, la batterie se trouvant alors reliée à internet.
L’écran d’accueil de l’app donne un aperçu de l’état actuel de la batterie : autonomie restante, détail de la puissance soutirée par les différents appareils reliés et puissance d’entrée (solaire ou secteur). Lors de nos différents essais, nous avons pu remarquer que l’information donnée est exacte et n’a que peu de latence.
Les paramètres avancés permettent de désactiver les différents blocs de prises ou d’en programmer le fonctionnement. Des scénarios peuvent être mis en place. C’est pratique, cela permet, par exemple, de réaliser la recharge par secteur sur des heures creuses ou de ne lancer cette recharge que si la batterie a atteint un seuil donné d’autonomie restante. Une belle flexibilité qui aide à optimiser la consommation et la recharge de la batterie. L’application est aussi là pour mettre à jour le logiciel interne de la batterie ainsi que de son module wifi. De quoi corriger des bugs, mais également d’apporter parfois de nouvelles fonctionnalités.
En pratique : un modèle qui respecte ses promesses
Dans la pratique, l’EcoFlow Delta 2 Max s’est montrée convaincante. Nous avons pu alimenter facilement des objets du quotidien, recharger plusieurs appareils mobiles en USB (smartphones, ordinateurs portables) et monter la charger à 2 350 W avec succès pendant plusieurs dizaines de minutes. Nous avons par ailleurs observé la nature de la courbe en sortie 230 V et celle-ci affiche une belle sinusoïde.
Une fois déchargée, la batterie nécessite 1 h 20 pour se recharger sur secteur selon nos mesures. En observant la courbe de recharge, on s’aperçoit qu’après 3 min à 1 100 W, la batterie encaisse ensuite environ 2 170 W jusqu’à atteindre 80 % de sa charge. Comme sur les voitures électriques, le rythme ralenti ensuite considérablement, passant à 1 200 W pendant 10 min puis à 610 W durant les dix dernières minutes de charge. En moyenne, la puissance de recharge est finalement de 1 743 W. Une fois la batterie chargée, nous avons également pu relever la capacité utile de la batterie : 1 978 Wh, contre 2 048 Wh annoncés, pas mal !
Côté bruit, c’est un peu moins rose. Nous avons effectué des mesures au sonomètre en environnement calme, en intérieur. Lors de la recharge, les ventilateurs de la batterie émanent 43,8 dB(A), ce qui correspond déjà à un souffle assez important dans une pièce de vie. En utilisation intensive, le bruit généré par la ventilation grimpe à 46,8 dB(A). Autant dire qu’on ne restera pas indifférent face à ces nuisances sonores qui sont assez fatigantes sur la durée.
Évidemment, en usage extérieur, le souffle de la ventilation est à relativiser. Il n’ira pas couvrir l’utilisation d’un outil électroportatif, pas plus qu’il ne sera dérangeant dans un environnement peu calme. Bref, non, l’EcoFlow Delta 2 Max est loin d’être un modèle de silence. Cependant, cela ne sera gênant que pour ceux qui souhaitent l’utiliser ou le recharger en intérieur, dans une pièce de vie.
EcoFlow nous ayant fait parvenir un panneau solaire bifacial de 200 W, nous avons également pu tester la recharge solaire. Le montage est on ne peut plus simple, la housse de transport du panneau photovoltaïque pouvant faire office de support. Une fois relié à la batterie et orienté vers le soleil, nous avons pu dépasser les 180 W de puissance. Il est tout à fait possible d’utiliser la batterie lors de la recharge, ce qui permet alors de limiter sa décharge. Parfait pour un usage en camping, sur un chantier ou dans un jardin dépourvu d’alimentation électrique.
On termine par un dernier point : la Delta 2 Max ne propose pas de mode EPS. Elle ne protège ainsi pas les appareils contre les microcoupures électriques comme le ferait un onduleur classique.
L’avis de Révolution Énergétique
La batterie EcoFlow Delta 2 Max est convaincante à plus d’un titre : elle fournit une belle capacité utile, offre une connectique riche et se montre assez simple d’usage. Si le bruit de fonctionnement n’en font pas un modèle de discrétion, elle a le mérite de se montrer suffisamment versatile pour être utilisée comme une source d’énergie en déplacement ou d’appoint à domicile. Reliée à des panneaux solaires (vendus séparément), elle peut également représenter une belle solution pour produire de l’énergie verte. Cela, à condition d’être en mesure de se l’offrir, le tarif étant assez salé.
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Commentaires
Le verbe "émaner" est intransitif en Français.
Merci pour cet article très long et détaillé ! J'aurai aimé y trouver en plus une petite analyse économique,alors je me lance !
Mettons que je sois hors du domicile en journée, et que donc il soit intéressant de stocker une production d'électricité solaire pour la consommer le soir. A noter que ce choix reste discutable puisque d'un point de vue écologique, je pense qu'il vaut mieux mettre l'électricité produite sur le réseau, puisque la journée est le moment où la consommation en France est la plus haute. Mais bon, mettons que je raisonne à mon échelle sans me soucier du reste.
Hypothèses:
J'économise donc 200 (jours) x 2 (kWh/j) x 0,20 (euros/kWh), soit 80 euros/an.
Il me faut environ 40 ans pour rentabiliser l'investissement, si la batterie reste aussi performante jusqu'en 2063 bien sûr. Mes hypothèses sont discutables, mais on n'est dans ces ordres de grandeur. Pas certain que cela présente un réel intérêt pour les maisons déjà raccordées au réseau électrique... ou alors j'oublie des éléments importants ???